Maladies non transmissibles, une urgence socio-sanitaire

Les maladies non transmissibles restent la plus importante cause de décès dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé. Le Vietnam ne fait pas exception: huit décès sur dix sont dus à ces maladies.

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Soins donnés à des patients souffrant de maladies cardio-vasculaires à l’hôpital Bach Mai, à Hanoï.
Photo: Duong Ngoc/VNA/CVN

Les maladies non transmissibles (MNT), également appelées maladies chroniques, ne se transmettent pas d’une personne à l’autre. Elles sont de longue durée et évoluent lentement en général.

Parmi les principales MNT, on compte le cancer, les maladies cardiovasculaires, les affections chroniques des voies respiratoires, le diabète et les troubles musculo-squelettiques. Ils sont responsables de plus de 70% des décès dans le monde, sans oublier les douleurs chroniques et une diminution de la qualité de vie.

Selon le ministère vietnamien de la Santé, le pays doit faire face à l’augmentation rapide des MNT et de leurs conséquences lourdes. En 2016, il comptait 549.000 cas de décès dont 77% dus aux MNT. Parmi elles, les maladies cardio-vasculaires (31%), les cancers (19%), le diabète (4%) et la maladie pulmonaire obstructive chronique (6%).

À noter qu’actuellement, de nombreuses personnes atteintes de cancer, de maladies cardio-vasculaires ou de diabète sont dépistées tardivement, ce qui implique des traitements compliqués. Pour les cancéreux, 70% des patients sont dépistés tardivement, provoquant un taux de mortalité assez élevé.

Comportements nocifs ou facteurs de risque

Le Docteur Truong Dinh Bac, chef adjoint du Département de la médecine préventive (ministère de la Santé), indique que les MNT sont causées, dans une large mesure, par des comportements nocifs ou facteurs de risque que sont tabagisme, mauvaise alimentation, sédentarité et usage abusif de l’alcool. Ces comportements entraînent des changements métaboliques et biologiques qui augmentent le risque de MNT: hypertension artérielle, surpoids et obésité, taux élevé de glucose dans le sang, diabète…

Les données d’une enquête, menée en 2015 au Vietnam, montrent bien que le taux de tabagisme chez les hommes, malgré une diminution, reste encore élevé, soit 45,3%. Actuellement, 77% des hommes boivent de l’alcool et de la bière et près de la moitié d’entre eux (44%) en abusent; plus de la moitié des adultes manquent de légumes ou fruits et les habitants consomment deux fois plus de sel que les recommandations de l’OMS. En outre, environ un tiers de la population manque d’activité physique et 16% des adultes sont en surpoids voire obèses.

Un fardeau pour la société

Les MNT sont causées par des comportements nocifs ou facteurs de risque.

D’après le Département de la médecine préventive, les MNT sont les causes principales de la surcharge hospitalière et provoquent des dégâts socio-économiques, avec une influence sur la santé publique.

Au Vietnam, quelques études révèlent l’impact des MNT en termes sociétal et économique. Selon le Fonds international du diabète, en 2013, les dépenses de santé pour un diabétique étaient estimées à 127,8 dollars et si tous les diabétiques bénéficiaient de soins nécessaires, la dépense serait de 419 millions de dollars, soit 8.400 milliards de dôngs chaque année.

Une autre enquête montre qu’en 2012, les frais totaux pour le traitement de six types de cancers répandus (dont cinq liés à l’alcool) s’élevaient à 25.789 milliards de dôngs. Les frais pour le traitement des patients atteints de MNT sont de 40 à 50 fois supérieurs que ceux d’autres pathologies, en raison de l’usage de hautes technologies, de médicaments onéreux sur une longue durée. C’est donc une menace pour le développement durable du pays. Face à cette situation, le gouvernement vietnamien s’est engagé fortement à remédier aux conséquences des MNT pour en diminuer le taux de mortalité prématurée et de handicap.

En 2015, le Premier ministre a approuvé la Stratégie nationale de lutte contre le cancer, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les maladies respiratoires et d’autres MNT sur la période 2015-2025. Récemment, il a également avalisé le Programme national de la santé afin de mettre en œuvre de façon synchronique les projets et programmes sur la protection, l’amélioration de la santé et de la taille des Vietnamiens, liés au développement du réseau de santé de base et à la lutte contre les facteurs de risques des MNT.

Actuellement, le ministère de la Santé met en œuvre des activités de lutte contre ces maladies dans le cadre du Programme de santé et de démographie pour la période 2016-2020. Il vise à mobiliser les ressources humaines et matérielles dans 11 domaines médicaux privilégiés afin d’améliorer la santé des habitants, à éviter les risques en termes de nutrition, à promouvoir l’activité physique et à lutter contre le tabagisme et l’alcoolisme.

En outre, le pays est en train d’élaborer le portail d’informations du Programme national de santé (suckhoetoandan.vn). L’objectif est de sensibiliser les habitants à l’auto-évaluation des risques, à la nécessité de la prévention et du dépistage précoce des maladies, au respect du suivi des traitements à domicile.

Huong Linh/CVN

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