Madrid célèbre le génie de Jérôme Bosch, 500 ans après sa mort

Le musée du Prado présente à partir de le 24 mai à Madrid l'exposition «la plus complète» jamais réalisée des œuvres du Néerlandais Jérôme Bosch mort il y a 500 ans, «un des peintres les plus fascinants de l'art universel», a annoncé le 27 mai sa direction.

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Le musée du Prado présente à partir du 24 mai à Madrid l'exposition «la plus complète» jamais réalisée des œuvres du Néerlandais Jérôme Bosch.
Le musée du Prado présente à partir du 24 mai à Madrid l'exposition «la plus complète» jamais réalisée des œuvres du Néerlandais Jérôme Bosch.

Jusqu'au 11 septembre, le Prado s’enorgueillit de réunir «une cinquantaine d'œuvres dont 21 peintures et huit dessins originaux constituant plus de 75% de la production subsistant» de Bosch.

«Si j'étais spécialiste de Bosch, je louerais une chambre près du Prado et je resterais quelques mois», a lancé le directeur du Prado, Miguel Zugaza, à la presse internationale.

L'exposition permet de comparer des chefs-d'œuvre habituellement dispersés dans une dizaine de villes, dont Madrid, Londres, Berlin, Paris et New York.

De février à avril, une exposition exceptionnelle avait déjà été consacrée à Bosch dans sa ville natale de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas. Mais des œuvres majeures y manquaient, tel le Jardin des délices, énigmatique et fascinant, qui ne quitte jamais Le Prado.

L'Espagne vénère ce primitif flamand qu'elle appelle «El Bosco» : «Nous le considérons d'une certaine manière espagnol», s'est amusé à souligner vendredi 27 mai le directeur du Prado, le musée qui possède le plus grand nombre de ses œuvres.

Une des œuvres du primitif flamand Jérôme Bosch, vénéré en Espagne, qui l'a surnommé "El Bosco", au musée du Prado à Madrid, le 27 mai 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dès le XVIe siècle, le principal collectionneur de ses œuvres fut, en effet, le roi d'Espagne Felipe II.

Peintre des saints comme des monstres, l'artiste à l'imagination créatrice débordante fut redécouvert à la fin du XIXe siècle avant d'être célébré par les surréalistes comme un de leurs ancêtres.

En matière d'attribution des œuvres, un comité de neuf experts internationaux spécialement créé aux Pays-Bas a récemment conclu que trois œuvres conservées au Prado ne pouvaient être considérées comme étant du maître lui-même.

Toutefois, le musée du Prado «conteste ces conclusions» : ces toiles, La pierre de la folie, La tentation de Saint-Antoine et La table des pêchés capitaux, sont bien «de la main de Bosch», a déclaré la commissaire de l'exposition Pilar Silva, se livrant à une savante comparaison de dessins et de techniques pour faire valoir son «absolue conviction».

«Ces tableaux font l’objet de discussions depuis des décennies», a rappelé le spécialiste Frederic Elsig, un professeur d'histoire de l'art médiéval joint à l'Université de Genève.

M. Elsig considère ainsi, pour sa part, La table des pêchés capitaux comme «une œuvre de l'atelier de Bosch», et La pierre de la folie et La tentation de Saint-Antoine comme «des œuvres conçues d'après son répertoire, par des suiveurs».


AFP/VNA/CVN

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