Macron prudemment optimiste sur le déconfinement

Le président français Emmanuel Macron a fait preuve mercredi 13 mai d'un optimisme prudent sur le déconfinement, qui se poursuit progressivement avec la réouverture symbolique de quelques plages tandis que les parcs de Paris resteront fermés.

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Des promeneurs sur la plage de Guethary (Sud-Ouest) le 12 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Trois jours après la fin du confinement, il est "trop tôt pour crier victoire" mais la voie suivie est "la bonne", a estimé le chef de l'État au début du conseil des ministres, selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

L'attention de l'exécutif se tourne désormais vers trois échéances : la fin mai, car "en fonction de l'évolution de l'épidémie, le déconfinement pourra franchir une nouvelle étape après le week-end de la Pentecôte", le 2 juin, a-t-elle précisé.

La deuxième est liée à la saison estivale, avec la question sensible des déplacements, notamment avec les pays proches, qui doit "faire l'objet d'une nécessaire coordination européenne", selon Sibeth Ndiaye.

Mais le gouvernement doit aussi "s'armer" en vue d'un éventuel reconfinement "si la situation devrait se dégrader".

En attendant, des promeneurs chanceux ont pu retrouver le plaisir de fouler le sable de la plage de La Baule et du Pornichet, en partie réouverte depuis 08h00. Ils peuvent se baigner, courir ou se livrer à toute "activité dynamique", mais pas question de s'asseoir, de s'allonger et encore moins de pique-niquer, selon l'arrêté préfectoral.

"Inopportune"

L'ojectif est d'éviter les attroupements au troisième jour du déconfinement, comme ceux constatés depuis lundi dans certains quartiers parisiens, et garantir la distanciation physique pour éviter une nouvelle vague de l'épidémie.

Passagers à la Gare Montparnasse, le 12 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des plages de la Méditerranée à la mer du Nord en passant par l'Atlantique, pourraient également rouvrir dès ce week-end pour des promenades ou du sport, selon plusieurs préfets.

Par ailleurs, le Sanctuaire de Lourdes (Hautes-Pyrénées), fréquenté chaque année par des millions de personnes, rouvrira partiellement ses portes samedi 16 mai "pour les pèlerins individuels de proximité".

Les Parisiens ne pourront en revanche pas retrouver leurs parcs et jardins dans l'immédiat, malgré un nouvel appel de la maire Anne Hidalgo, pour laquelle il s'agit d'"une question de santé publique".

Mais le gouvernement a réitéré son refus. Cette ouverture serait "inopportune compte tenu de la vivacité de la circulation du virus en région Île-de-France", a déclaré Sibeth Ndiaye.

Le troisième jour de la lente remise en route du pays a commencé lesté par un bilan en hausse : 348 nouveaux décès enregistrés en 24 heures mardi soir 12 mai, portant à au moins 26.991 morts depuis le 1er mars le bilan d'une épidémie "toujours active" en France.

La pression sur les services d'urgence continue cependant de s'alléger régulièrement avec 2.543 patients en réanimation, soit 170 de moins que la veille. Au plus fort de l'épidémie, le 8 avril, les services de réanimation accueillaient plus de 7.000 cas graves.

À l'Élysée, le président et son gouvernement ont adopté, lors d'un nouveau conseil des ministres entièrement consacré à l'épidémie, une longue série de projets de loi habilitant les dizaines d'ordonnances prises dans l'urgence dans de nombreux domaines, de l'économie à la justice en passant par l'éducation et le travail.

Célébrés le 14 juillet

Le gouvernement a également décidé qu'une promotion unique de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du mérite sera publiée le 1er janvier 2021, et comprendra "une part importante de personnes ayant contribué à la lutte contre le virus à tous les niveaux et dans tous les domaines d'activité".

Avant cela, l'engagement de ces personnes sera célébré le 14 juillet, à l'occasion de la fête nationale, a indiqué la porte-parole, sans donner de détails.

Dans la matinée également, les sénateurs de la commission des Lois ont entendu les associations d'élus, qui ont mis en garde contre les conséquences dramatiques de la crise sanitaire sur les finances des collectivités territoriales, au risque de compromettre la relance économique.

Enjeu majeur, des milliers d'écoles ont commencé timidement à rouvrir leurs portes, en se pliant à un protocole sanitaire inédit, sur fond d'inquiétudes toujours fortes quant à la circulation du virus.

Un marché dans le centre de Strasbourg, le 13 mai, avec le respect des distances.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au cœur d'un Ouest de la France pourtant entièrement classé en zone "verte", onze personnes ont ainsi été testées positives au COVID-19 parmi les quelque 700 salariés d'une entreprise de l'agroalimentaire en Vendée. Quarante-six autres l'ont été depuis le 1er mai au sein du centre hospitalier de Lannion (Côtes-d'Armor).

Dans les écoles maternelles et élémentaires, face aux inquiétudes des enseignants et des familles, les règles d'accueil ont été complètement chamboulées, avec port du masque obligatoire pour les enseignants et respect, autant que possible, des gestes barrière.

Ardent défenseur de cette réouverture limitée et encadrée, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a salué une "amorce" qui doit permettre de relancer la machine avant la réouverture de certains collèges la semaine prochaine.

Pour tenter d'apaiser les esprits, l'exécutif a laissé aux parents le choix de ramener ou non leurs enfants à l'école lors de cette rentrée très particulière, qui s'échelonnera tout au long de la semaine, dont jeudi 14 mai à Paris, et concernera potentiellement 1,5 million d'élèves.

Pas de quoi rassurer les syndicats qui ont dénoncé une décision "prématurée" et rappelé que le conseil scientifique, chargé d'éclairer le gouvernement, s'était lui-même prononcé pour la fermeture des établissements jusqu'en septembre.


AFP/VNA/CVN

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