Macron et Paris rendent hommage aux "héros" de Notre-Dame

Emmanuel Macron a salué jeudi 18 avril le courage des pompiers et personnels mobilisés pour sauver Notre-Dame, "exemplaires" sous le regard du "monde tout entier", trois jours après le gigantesque incendie de la cathédrale, en pleine Semaine sainte.

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Des pompiers, qui ont combattu l'incendie à la cathédrale Notre-Dame, arrivent à l'Élysée, le 18 avril.

"Merci à vous qui avez pris tous les risques (...) Le pays et le monde tout entier nous ont regardés et vous avez été exemplaires", a déclaré le chef de l'État devant 250 pompiers de Paris, ainsi que des pompiers franciliens, des policiers, des membres de la Croix-Rouge et de la Protection civile, réunis à la mi-journée dans la salle des fêtes de l'Élysée.

"Vous avez été l'exemple parfait de ce que nous devons être", a-t-il ajouté, en annonçant qu'ils recevraient une médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement "en mémoire de cette nuit".

L'incendie, qui a suscité une émotion mondiale et un afflux de dons inédit - 850 millions d'euros jeudi 18 avril -, a mobilisé 600 pompiers au total pendant une quinzaine d'heures lundi soir 15 avril.

Hommage et longs applaudissements aussi aux sauveteurs de Notre-Dame sur le parvis de l'Hôtel de Ville, à quelques centaines de mètres de la cathédrale, lors d'une cérémonie d'hommage partagée par plusieurs centaines de personnes.

"Vous avez sauvé au risque de périr, vous avez sauvé une part de nous-mêmes", a salué la maire de la capitale Anne Hidalgo, qui entend faire citoyenne d'honneur de la ville la brigade des Pompiers de Paris. "C'est le patrimoine de l'humanité qu'ils ont sauvé", a renchéri le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

"C'était important d'avoir un moment de recueillement et de remerciement de la nation pour les pompiers", a estimé Isabelle, une Parisienne de 40 ans, dans la foule. "Un travail extraordinaire", dit aussi Carine, qui se demande si "toutefois, on en fait pas un peu trop".

Au début du triduum pascal (les trois jours de la Semaine sainte précédant la fête de Pâques) une veillée de prière, d'adoration et de chants réunissant environ 70 personnes a été organisée à la basilique du Sacré-Coeur, restée ouverte toute la nuit.

Tanuja Saint André, 46 ans va habituellement à Notre-Dame, sa "deuxième maison", pour les cérémonies de la Semaine sainte. Lundi 15 avril elle était devant les flammes, "impuissante". Le soir du Jeudi sains 18 avril elle a prié au Sacré-Coeur "pour la Vierge, pour Notre-Dame. Et aussi pour que les bases tiennent."

Anne-Sophie 27 ans, qui a fait les Journées mondiales de la Jeunesses au Panama en janvier, a pris son sac de couchage pour passer la nuit là. L'incendie est "presqu'une bénédiction pour l'Église car s'il n'y avait pas eu cet incendie, peu de personnes se seraient autant tournées vers la foi comme on l'a vu cette semaine", dit-elle.

Un "vrai risque" pour la voûte

Les pompiers de Paris avec à leur tête le général Jean-Claude Gallet, le préfet de police Didier Lallement et Emmanuel Macron à l'Élysée à Paris le  18 avril.
Photo: AFP/VNA/CVN

Une soixantaine de pompiers restent à Notre-Dame - chevet, nef et transept - pour éviter toute reprise de feu. Des poutres ont été acheminées pour aider à consolider certains points, pendant que les experts évaluent les besoins, pour sécuriser totalement avant de reconstruire.

Il reste "trois points de fragilité majeurs", sur lesquels des travaux sont en cours, a déclaré le ministre de la Culture Franck Riester. Sur le pignon (partie haute) du transept nord (la nef transversale), le pignon occidental et entre les deux beffrois. Il reste aussi un "vrai risque" que la voûte s'effondre ailleurs qu'aux endroits déjà affectés.

Mercredi 17 avril, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé une série de mesures pour tenir "le défi immense" de reconstruire Notre-Dame en cinq ans, défi lancé par le chef de l'Etat, avec un concours international d'architectes, un soutien fiscal aux dons et un projet de loi pour une souscription nationale.

Une cathédrale de bois "éphémère" sera élevée sur le parvis de Notre-Dame tout le temps des travaux, a annoncé le recteur de la cathédrale, Mgr Patrick Chauvet.

"Responsabilité historique"

Le débat fait déjà rage entre ceux qui veulent reconstruire à l'identique et ceux qui prônent l'utilisation de matériaux modernes, comme le titane, pour la toiture, ou une architecture plus contemporaine de la flèche, qui s'est effondrée devant les caméras du monde entier.

Si Emmanuel Macron a souhaité qu'"un geste architectural contemporain puisse être envisagé" pour rebâtir la flèche, droite et extrême droite ont appelé à reconstruire Notre-Dame "à l'identique", sans la "défigurer". Et la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a relayé le hashtag "#TOUCHEPASANOTREDAME".

D'autres, comme la tête de liste PS/Place Publique Raphaël Glucksmann, appellent à ne pas reconstruire trop vite et à ne pas tuer "l'âme" de Notre-Dame.

AFP/VNA/CVN

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