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Le président Emmanuel Macron prononçant un discours devant le 42e congrès de la Mutualité française, à Montpellier le 13 juin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Après avoir fustigé mardi soir 12 juin le "pognon de dingue" que coûtent les aides sociales sans endiguer la pauvreté, le président de la République a estimé qu'il ne fallait pas se "contenter de la redistribution monétaire" et a mis en avant des solutions "plus efficaces que de l'argent mis sur la table".
"Nous vivons dans un pays où la promesse républicaine est souvent déçue car nous avons maintenu les droits formels qui souvent n'existent que sur le papier, c'est ça l'indignation française contemporaine. Pourtant nous consacrons toujours davantage de notre richesse à la protection sociale", a-t-il critiqué dans un discours de plus d'une heure, parfois interrompu de quelques sifflets.
Pour dénoncer un système "trop complexe" et "peu humain", il a pris l'exemple du RSA, soutenant de manière assez brutale que s'il avait augmenté ces dix dernières années de 80%, l'accompagnement de ses bénéficiaires avait baissé dans le même temps de 40% "en termes de dépense". Or, a-t-il argumenté, il faut au contraire renforcer l'"accompagnement vers le travail". Donc "contrôler" et "responsabiliser" ceux qui ont eu le réflexe de "s'installer dans une forme d'exclusion". Accompagnés, "ils aideront la collectivité a dépenser son argent vers les plus vulnérables".
Dans ce "discours stratégique" dont l'objectif affiché était de "redonner de la cohérence" à son approche sociale, le chef de l'État n'a pas donné d'indications précises de sa politique à venir. À l'exception d'une loi, votée avant fin 2019, sur la dépendance dans un pays qui comptera 5 millions de personnes âgées de plus de 85 ans d'ici à 2050. Il a immédiatement précisé qu'elle ne se traduirait pas "simplement" par "un engagement financier", même si celui-ci "sera au rendez-vous car il nous faut investir sur ce sujet". Mais qu'on verrait également la construction d'"un nouveau risque: répondre à une nouvelle vulnérabilité sociale". La sécurité sociale comporte aujourd'hui quatre branches: maladie, accidents du travail, retraite, famille.
"Il ne faut pas considérer qu'il y aurait d'un côté ceux qui croient dans la transformation sociale et qui aligneraient les lignes de crédit et ceux qui n'y croient pas et qui seraient forcément pour réduire les dépenses. Mauvaise nouvelle: les dépenses sociales, vous les payez, nous les payons", a lancé M. Macron, en écho à la récente cacophonie gouvernementale autour d'une possible réduction des aides sociales. Il s'est également félicité de l'aboutissement d'une promesse de campagne: le remboursement intégral d'ici 2021 de certaines lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses, évoquant "une conquête sociale essentielle".