Des soldats volontaires vietnamiens au Cambodge. |
Il y a 38 ans, a écrit Phùng Khac Dang, vice-commissaire politique du Régiment 368 de la Division 2 de la Ve Région militaire, nos combattants ont bondi de joie avec la victoire du 30 avril 1975. Le pays était en paix, la guerre avait pris fin, combien d'espoirs pour le futur, de souvenirs de guerre que tout le monde voulait alors partager, et surtout, dans l'armée à ce moment-là, des officiers aux combattants, tous souhaitaient rentrer chez eux pour retrouver leur famille.
Après cette victoire, notre division a été stationnée à Tuân Duong, et les unités se sont installées à Quang Nam, Dà Nang (Centre). La tâche qui leur était confiée était de construire un camp, de s'entraîner et d'engager le combat contre les Fulro, les forces réactionnaires cachées dans les forêts et les montagnes du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) pour s'opposer à notre administration encore très jeune. Tout s'est déroulé normalement, mais brusquement nous avons reçu l'ordre d'aller combattre à la frontière du Sud-Ouest.
Quand nous nous sommes revenus au Tây Nguyên, nous avons été informés de la trahison de l'appareil de direction du Cambodge ayant à sa tête Pol Pot, Ieng Sary, Ta Môc et Muon Chia, qui avait eu des actes d'hostilité envers le Vietnam.
En avril 1975, le peuple et les forces armées vietnamiens se sont concentrés pour l'offensive générale du printemps 1975 pour libérer le Sud Vietnam. Pol Pot a profité de ce moment pour effectuer des attaques en mai 1975 afin d'occuper l'île de Phu Quôc. Ces attaques ont été repoussées par le peuple et les forces armées présentes sur l'île. Sept jours après, les Khmers Rouges ont continué d'attaquer, mais sur l'île de Tho Chu, tuant 500 habitants innocents.
Parallèlement à ces actes barbares, Pol Pot et Ieng Sary ont renforcé leur médisance sur le Vietnam et les personnes qui avaient partagé avec eux les difficultés durant les années de la guerre d'indépendance au Cambodge. Ils ont déclaré le Vietnam ennemi du Cambodge, et leurs soldats ont été convaincus par la propagande qu'ils pouvaient tuer des Vietnamiens et brûler leurs maisons quand ils le voulaient.
En août et septembre 1977, les Khmers Rouges ont lancé une offensive générale aux frontières sur 1.000 km. Des massacres d'innocents ont eu lieu le 25 septembre 1977 à Bên Cau, Châu Thanh, Tân Biên et Tây Ninh, et en avril 1978, ils en ont commis un autre à Ba Chuc, faisant près de 3.160 victimes.
La guerre contre l'armée américaine venait de se terminer. Le Vietnam, malgré lui, est entré dans une nouvelle guerre, mais contre des traîtres. Sous la direction du Parti, nous avons fait la part du bien et du mal, et avons compris la douleur du peuple cambodgien et son aspiration à la paix.
Notre division était en mission sur les hauts plateaux du Centre lorsque nous avons reçu l'ordre de coopérer avec le corps d'armée 4 à Tây Ninh. Un long déplacement alors que nous manquions d'équipements, mais nous avions la forte détermination de défendre la Patrie et de sauver le peuple cambodgien.
Des massacres d'innocents ont fait près de 3.160 victimes. Photo : VNA/CVN |
À cette époque, à la demande d'aide du gouvernement révolutionnaire provisoire du Cambodge, notre unité a traversé plusieurs provinces dont celles de Mondol Kiri, Ratanakiri, Kratie et de Svay Rieng. Partout où nous arrivions, nous étions témoins de la douleur du peuple cambodgien. Les gens étaient en panique. Ils nous ont montré des bois avec des centaines de fosses, chaque fosse représentant une famille. Ils nous ont montré des puits que les Khmers Rouges utilisaient pour jeter les cadavres de dizaines de personnes.
Nous ne sommes pas arrivés à comprendre pourquoi ils étaient si barbares, pourquoi les militaires et les policiers pouvaient tuer leurs concitoyens si gratuitement, et pourquoi ils pouvaient trahir et haïr le Vietnam. Découvrant enfin la vraie nature de Pol Pol et de Ieng Sary, et comprenant la douleur du peuple cambodgien comme notre responsabilité de défendre notre sol et notre peuple, nous avons été encore plus déterminés. Tout le monde voulait aller au front pour défendre la Patrie et sauver le peuple cambodgien.
Nous conservons des souvenirs inoubliables quand nous avons dû combattre loin de notre pays natal, notamment dans la région du Nord-Est du Cambodge où la vie était trop difficile, sans riz ni sel, a partagé le général Phùng Khac Dang.
La vie des Cambodgiens était également très difficile, certains d'entre eux n'avaient rien à manger. Nous avons été prêts à partager notre maigre ration avec eux. Très émues devant le bon cœur des soldats vietnamiens, des mères cambodgiennes se sont écriées "Soldats du Bouddha".
Trente-huit années sont déjà passées, la guerre aux frontières du Sud-Ouest a pris fin, l'administration est revenue aux Cambodgiens. Récemment, j'ai eu l'occasion de revenir au poste-frontière de Duc Co pour marcher tranquillement dans la région où, il y a 38 années, s'est déroulée une bataille. J'ai traversé le ruisseau d'O krieng où mes frères d'armes ont dû se battre pour protéger nos frontières. Je suis également allé au cimetière de Duc Co où se sont enterrés les soldats de l'Armée populaire du Vietnam tombés au champ d'honneur durant la lutte contre les troupes de Pol Pot-Ieng Sary. Le cimetière de Duc Co et plusieurs autres situés le long de la frontière Vietnam-Cambodge sont le symbole immortel de la noble cause qu'est de défendre la Patrie, ainsi que de la conscience de l'obligation internationale d'aider le peuple cambodgien à sortir du génocide.
Le président de l'Assemblée nationale du Cambodge, Heng Samrin, a déclaré lors du meeting marquant le 35e anniversaire de la victoire de la défense de la frontière au Sud-Ouest et de la victoire sur le régime génocidaire des Khmers Rouges organisé le 5 janvier à Hanoi, que s'il n'y avait pas eu l'aide du Vietnam, le peuple cambodgien aurait pu être rayé de la surface de la Terre.
Anciens combattants qui ont participé à cette lutte il y a 38 ans, nous sommes convaincus de la solidarité et de l'amitié entre le Vietnam et le Cambodge, et l'histoire prouve de plus en plus la fidélité du Vietnam envers le Cambodge frère.
VNA/CVN