>>Le PM rencontre des journalistes à l’occasion de la Journée de la presse révolutionnaire
>>Réseaux sociaux et enjeux pour la stabilité socio-politique
Dans la nuit du 11 juin 2018, plusieurs personnes ont été inculpées pour troubles à l’ordre public et destruction du siège du Comité populaire de la province de Binh Thuân (Centre). Elles ont été sanctionnées conformément à la loi. Cependant, dans les esprits, nombreux sont ceux qui demeurent stupéfaits quant à cette affaire. En effet, celle-ci était due, en partie, à une fausse information selon laquelle "20.000 policiers mobiles oppressaient les habitants de la province", qui avait été lancée et qui s’était répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux.
Les "fake news", une menace pour l’ordre social. |
Photo: CTV/CVN |
Fausses informations, vraies conséquences
Cette "infox" avait incité certains habitants locaux, en manque d’informations exactes, à troubler l’ordre public. Conséquences: une cinquantaine de véhicules de fonction détruits, près de 80 policiers blessés par ces éléments perturbateurs et la vie de nombreux citoyens perturbée…
Plus récemment, le marché foncier à Dà Nang (Centre) a connu de manière continue une suite de fluctuations anormales. La raison: une série de projets d’infrastructures de transport urbain ont été "créés" sur les réseaux sociaux. Notamment, une information fallacieuse selon laquelle les autorités municipales planifieront la construction d’un pont reliant deux centres urbains a ainsi incité un grand nombre d’habitants à acheter des lots de terre dans le secteur, au prix fort naturellement.
De nombreuses autres fausses informations comme crashs d’avion, ruptures de barrage ou enlèvements se sont également propagés rapidement, provoquant ainsi la perplexité et créant un sentiment d’instabilité parmi la population. Il ne s’agit que de quelques exemples de ce fléau et de ses impacts négatifs sur les activités sociales et la sécurité des organisations et individus.
À noter que ces fausses informations prospèrent souvent à cause d’un manque de réflexion et de connaissances de la part de ceux qui se laissent abuser. Nombreuses sont les "infox" dont l’objectif est de saper ouvertement le prestige d’organismes, d’organisations, d’individus ou tout simplement d’attaquer le système politique.
Le Vietnam est loin d’être un cas isolé, les autres pays du monde ne sont pas non plus épargnés par le phénomène "fake news", qui influe négativement sur la politique, l’économie, la culture ou encore l’éducation. Selon une enquête menée en 2018 par l’American Institute of Public Opinion (aussi appelé l’Institut Gallup) et la Foundation Knight aux États-Unis, les Américains sont encore plus critiques vis-à-vis des informations diffusées sur les réseaux sociaux. À titre informatif, ils croient que 80% des informations sont biaisées et 64%, inexactes.
Lors d’un colloque international, organisé en 2017 au Canada, sur les conséquences des "infox" sur la sécurité nationale et les institutions sociales, les experts participants ont conclu que les fausses informations intoxiquaient les forums sociaux et menaçaient directement le développement sain et démocratique de la société.
Au Vietnam, les fausses nouvelles qui menacent la stabilité de la société sont pointées du doigt par les médias. Les organismes compétents ont serré la vis en demandant aux réseaux sociaux et plateformes Internet comme Facebook et Google de retirer plusieurs milliers de comptes et de clips contenant des allégations et informations fallacieuses, incitant les habitants à s’opposer au Parti et à l’État, causant de l’instabilité sociale.
Cependant, il faut affirmer franchement que dans certains cas, de nombreux journaux officiels semblent réagir lentement face aux fausses informations ou mettent plus de temps à les découvrir et les rectifier. Parfois, il semble que la presse officielle est désorientée face à ces "fausses nouvelles".
Pour mieux gérer les réseaux sociaux
Pour lutter contre les "fake news", le rôle de la presse apparaît comme primordial. |
Photo: VNA/CVN |
Le 12 juin 2018, la Loi sur la cybersécurité a été adoptée par l’Assemblée nationale. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2019. Il s’agit d’une base juridique nécessaire et importante pour mieux gérer, protéger les données du Vietnam sur le réseau et empêcher, sanctionner les fausses informations.
Lors de sa conférence sur la mise en œuvre des activités de 2019, le ministère de l’Information et de la Communication a estimé qu’il était nécessaire d’élaborer et de publier un code de conduite sur les réseaux sociaux. Il envisage d’accélérer l’édification de réseaux sociaux vietnamiens. Pour la période 2019-2021, ledit ministère continuera de demander à Facebook et Google de suivre la loi vietnamienne. En outre, il compte perfectionner l’ensemble des critères d’identification des "infox" en se basant sur les expériences et algorithmes internationaux afin de mieux gérer la propagation de fausses informations au Vietnam.
Pourtant, le chemin reste encore long. Parallèlement aux efforts de tout le système politique, le rôle de la presse apparaît comme primordial. Une information correcte ne suffit pas. Le journaliste doit contribuer à déjouer les complots, les fausses nouvelles, ainsi que les arguments délétères des forces hostiles et réactionnaires. Il est nécessaire de publier rapidement des informations précises, objectives et justes, de refléter en temps opportun et en toute honnêteté les opinions de la population.