L’usine de biocarburant Dung Quât ferme temporairement ses portes

Le site de production de bioéthanol, quasiment à l’arrêt depuis une année, suspend provisoirement toutes ses activités.

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Des pertes colossales forcent l’usine de bioéthanol à fermer même temporairement ses portes.

L’information a été communiquée par la Compagnie par actions du biocarburant, du pétrole et du gaz du Centre. Il faut savoir que depuis une année, le site tournait déjà au ralenti. Sur les 220 ouvriers initiaux, 40 ont quitté, et le reste s’occupait à entretenir l’usine en attendant sa réouverture. Mais la décision est tombée : les portes resteront complètement closes, jusqu’à ce qu’une solution soit décidée lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires.

Le manque de compétitivité de l’essence produite au sein de Dung Quât a en effet plombé ses résultats. Sur le marché des biocarburants (type E5), elle restait nettement plus chère que ses concurrents, la faute à des coûts de production trop élevés.

Pourtant, la situation est des plus paradoxales. L’essence E5 est en ce moment moins chère que l’essence classique RON 92 (soit 1.230 dôngs d’économie par litre), mais cela ne suffit pas pour attirer les consommateurs vietnamiens.

Fondée avec de grands espoirs

De nombreux ouvriers attendent maintenant la décision des dirigeants concernant le futur de l’usine.

Mise en chantier en 2009 et financée pour près de 2.300 milliards de dôngs, le site avait pour but de produire 100 millions de litres d’éthanol par an. Trois actionnaires s’en partageait initialement la propriété : la Compagnie de raffinage et de pétrochimie Binh Son (BSR, 60% du capital) qui gère et fait fonctionner directement l’usine, la Compagnie générale des services pétroliers (Petrosetco, 30% du capital) et la Compagnie de finance du pétrole et du gaz (PVFC, 10% du capital).

En ce temps-là, alors que le marché de pétrole était en grande difficulté, les dirigeants du Groupe national du pétrole et du gaz du Vietnam (PVN) espéraient que cette usine devienne un pilier national de la production d’essence bio. L’idée était de pouvoir en même temps contribuer à la protection de l’environnement mais aussi d’élever le niveau de vie des locaux en leur achetant directement les matières premières.

En avril 2013, le PVN a décidé de céder à 100% la gestion de cette usine à la BSR. De plus, plusieurs banques telles que BIDV, VCB, Ocean Bank, Liên Viêt Bank, avaient également prêté 1.000 milliards de dôngs pour terminer le projet.

Pourtant, après seulement deux ans d’activité, en 2014, la production d’éthanol n’atteignait que 5.000 m3, soit seulement 5% de ses capacités initiales, et engrangeait des pertes pour près de 140 milliards de dôngs.


Huy Hoàng/CVN

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