>>Hanoi, future ville «verte, culturelle, civilisée et moderne»
Un ancien immeuble vétuste dans l’arrondissement de Câu Giây, Hanoï. |
Photo : Huong Linh/CVN |
«Ma famille vit dans cet immeuble depuis plus 50 ans. Aujourd’hui, il est en mauvais état. Mais nous sommes habitués à vivre ici. De plus, faute de finances, nous ne pouvons pas déménager», partage Lê Thi Thai, habitante de l’immeuble Ly Thuong Kiêt, dans le 11e arrondissement à Hô Chi Minh-Ville.
«Vivre dans ces immeubles, c’est vivre dans la crainte que le bâtiment s’écroule à tout moment. Nous ne savons pas quoi faire», se plaint Nguyên Van Kinh, un citoyen de l’immeuble Liêu Thi Huong, dans le 8e quartier du 11e arrondissement.
Dans l’immeuble An Quang, 10e arrondissement, l’un des immeubles les plus délabrés de la mégapole du Sud, des centaines de familles font le pari de vivre au péril de leur vie. Cet immeuble à six étages menace de s’effondrer à n’importe quel moment.
Selon Vo Van Hoan, chef de cabinet du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, la mégapole du Sud compte 474 anciens immeubles, dont 50.000 appartements construits avant 1975, répartis dans 15 arrondissements différents. Parmi eux, la plupart sont en piteux état et beaucoup menacent s’écrouler.
Lors de la récente séance de travail des responsables du Comité du Parti pour Hô Chi Minh-Ville, Ngô Van Luân, secrétaire du Comité du Parti pour le 11e arrondissement fait savoir que son arrondissement est le plus peuplé de Hô Chi Minh-Ville. Il souhaite accélérer la rénovation de 43 anciens immeubles vétustes construits depuis 1975, dont les immeubles Ly Thuong Kiêt, 7e quartier ou Nhà Den 8, 2e quartier. Malheureusement, les projets de rénovation de ces immeubles avancent lentement. Cette situation s’explique par leur modeste superficie qui n’attire pas les investisseurs.
Hanoï confrontée à plusieurs difficultés
Dix ans après l’adoption du projet concernant la reconstruction des immeubles vétustes, dont le but étaitd’embellir la ville ainsi que d’assurer la sécurité des citoyens, seuls 14 des 1.500 immeubles ont été rénovés malgré la série de politiques mises en œuvre. Un représentant du Service de construction de Hanoï fait savoir que la ville totalise actuellement 1.500 anciens immeubles de deux à cinqétages qui se trouventdans les quatrearrondissements intra-muros. La plupart sont dans un état de délabrement inquiétant.
Depuis 2003, le Comité populaire de Hanoï a demandé aux investisseurs de mener, en collaboration avec les arrondissements, des enquêtes sociologiques, et d’élaborer des projets de rénovations pour les anciens immeubles. Pourtant, jusqu’à maintenant, seuls 14 bâtiments ont été reconstruits et cinq d’entre euxsont en train d’être détruits.
Actuellement, le Comité populaire de Hanoï a confié aux 19 entreprises le soin d’aménager la restauration des immeubles vétustes de deux à six étages dont des grands groupes comme Vingroup, Sungroup, FLC, UDIC.
Des obstacles qui freinent les projets
La restauration des anciens immeubles doit absolument respecter l’architecture du quartier et de la ville |
Le ministère de la Construction vient de publierunecirculaire pour aider à appliquerunarrêté du gouvernementsur la restauration et la reconstruction des immeublescollectifs. Selon le Docteur Lê Chi Dai Nhân, un expert immobilier de l’Université d’économie de Hô Chi Minh-Ville, le Parti, l’État et des autorités de Hô Chi Minh-Ville ont toujours soutenu les projets de restauration des anciens immeubles vétustes construits avant 1975.
Le problème, c’estque les investissements dans ce domaine restent prudents pour plusieurs raisons. D’abord le montant des dédommagements demandés par les habitants est assez élevé. De plus, la plupart des vieux immeubles sont situés dans le centre-ville, le prix de construction d’un appartement n’est pas donné. Tout cela n’attire pas les investisseurs. Récemment, l’entreprise Lac Long Quân (11e arrondissement) a missur la table unprojetvisant à faciliter la restauration des anciensimmeubles.
Son directeur général Ngô Triêu Vân a fait savoir que la compagnie dispose d’un terrain de 4.300 m2, situédans le 3e quartier, du 11e arrondissement, réservé à la construction d’une école de formation professionnelle. Pourtant, en raison du projet de la ville de déplacer les écoles d’apprentissage en banlieue, la compagnie est prête à réserver ce terrain à la construction de logements sociaux pour accueillir les habitants chassés des anciensimmeubles du 11e arrondissement. Selon lui, après le relogement, la compagnie va pouvoir exploiter ces anciens immeubles.
En 2017, la mégapole du Sud envisage de restaurer dix immeubles sur une superficie de 116.000 m2, d’en réquisitionner cinq autres de 28.000 m2 et de démonter cinq immeubles trop vétustes pour être rénovés. D’après le plan des autorités, d’ici 2020, Hô Chi Minh-Ville aura achevé le démontage et la reconstruction de la moitié des 474 anciens immeubles.
D’après Dào Ngoc Nghiêm, vice-président de l’Association de l’aménagement et du développement urbain de Hanoï, la restauration des anciens immeubles doit absolument respecter l’architecture du quartier et de la ville pour ne pas faire tâchedans le paysage.
En somme, la rénovation des vieux immeubles doivent, pour aboutir, satisfaire les intérêts des habitants (l’objectifest de les relogerdans des appartements plus confortables), ceux de l'État (embellir la ville avec de nouveaux bâtiments) et ceux des entreprises (qui doivent s’y retrouver financièrement).
Huong Linh/CVN