Lotus et jeunes filles en fleurs

En mai et juin, à la floraison des lotus, ils sont nombreux les jeunes Hanoïens et surtout jeunes Hanoïennes à se masser sur les berges du lac de l’Ouest pour photographier cette fleur élue emblème national, ou plutôt «s’immortaliser» à ses côtés.

Se lever de bon matin, préparer un appareil photo, se maquiller, passer la journée entière au grand air et prendre la pose sur d’étroits ponts de bambou. Voilà le parcours classique pour tous les amoureux des lotus du lac de l’Ouest (Hô Tây).

La fleur de lotus est élue emblème national.

Pour avoir une belle collection de photos, certains s’y préparent longtemps à l’avance. Il faut d’abord trouver un photographe, si possible maîtrisant son sujet et bien équipé, réfléchir aux habits, en louer le cas échéant (cas des ao dài - tenue traditionnelle des femmes vietnamiennes - noir et blanc au look rétro que bien peu de jeunes filles possèdent dans leur garde-robe), sans oublier de jeter un coup d’oeil aux prévisions météo. On n’est jamais trop prudent à la saison des pluies.

Des séances photo bien préparées

En ao dài stylisé, Bao Hang, qui travaille pour une compagnie de communication à Hanoi, a confié : «J’adore la photographie depuis que je suis étudiante. En avril dernier, au moment de l’éclosion des hoa loa kèn (une fleur blanche en forme de bouche de clairon), avec mes amies, nous avons pris une série de clichés magnifiques avec cette fleur. Chaque fleur qui s’épanouit est un prétexte pour prendre des photos, et le lotus fait figure de star». Le groupe de Bao Hang a établi un plan détaillé pour cette séance sur les rives du lac de l’Ouest : un jour de congé, un photographe professionnel, chaque personne deux habits, des accessoires de maquillage... Le jour J, la joyeuse bande s’est réunie à 08h00 pour une séance de maquillage. Une fois tout le monde pomponné, direction le lac de l’Ouest. Sur place, ils ont loué un parapluie et un thuyên thung (barque en forme de grand panier).

Photo de mariage romantique parmi les lotus en fleurs

Les plus nombreux sont certainement les étudiants. En pleine période d’examen, ils profitent du beau temps pour venir chasser le stress au grand air. Bich Thuy, de l’Université des sciences naturelles et humaines, a partagé : «Dès le début de l’été, nous avons décidé d’aller faire une séance photo dans les étangs à lotus. Malgré la pression des examens, nous avons réussi à nous libérer une journée. Cette virée nous aide à retrouver un peu d’équilibre et de sérénité».

Hông Minh et Thu Hiên, de l’École supérieure du syndicat, sont venues ici sans appareil photo. Elles ont immortalisé la scène avec le portable d’une amie. Notez que cette petite séance photo au bord du lac n’est pas gratuite. Si les propriétaires ont pris la peine d’aménager des ponts en bambou parmi les champs de lotus, ce n’est pas pour faire plaisir aux étudiantes! Il faut donc s’acquitter d’un droit d’entrée de 20.000 dôngs à quoi s’ajoutent 20.000 dôngs pour le parking à moto.

Selon Mme Hà, propriétaire d’un de ces étangs à lotus, «les jours de beau temps, il y a du monde ici : des groupes d’amis, des couples, des amoureux. Le moment idéal c’est l’aube car les boutons de lotus commencent à s’ouvrir. Ceux qui viennent tôt louent de petites barques pour prendre des photos au milieu des lotus, les autres attendent leur tour en peaufinant leur maquillage. Certains tiennent la pose sur les ponts de bambou. Et puis il y en a d’autres qui débarquent au crépuscule».

Lotus et jeune fille en fleurs.

Une autre catégorie d’amateurs de lotus, ce sont les couples préparant leur album de photos de mariage. Nguyên Son du district de Tu Liêm, Hanoi, vient juste d’achever le sien : «Mon mariage aura lieu en octobre. Un ami photographe m’a conseillé de prendre des photos à la saison d’éclosion des lotus. Avec ma future femme, nous avons passé un jour très fatiguant, mais nous sommes heureux du résultat. J’espère que ces photos nous porterons bonheur et que notre vie conjugale s’épanouira, à l’image de ces fleurs».

Parfois, sur ces ponts de bambou bien étroits, des lunettes, voire des portables échappent des mains fluettes et finissent au fond du marais... Mais le jeu en vaut bien la chandelle, nul ne dira le contraire !

Diêu An/CVN

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