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Des mannequins présentent des créations de Wales Bonner lors des collections automne-hiver 2016 de prêt-à-porter masculin, le 8 janvier à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est sous la voûte élégante de l'Église suisse de Londres que Barbour accueille journalistes, acheteurs et autres VIP de la Fashion Week britannique, qui réunit jusqu'à lundi 11 janvier des dizaines de créateurs aux quatre coins de la ville.
Pas de musique mais le doux murmure des vagues, et des projecteurs qui balaient latéralement, à la manière d'un phare, le podium où sont présentés les modèles : la marque propose un voyage sur les côtes britanniques avec une garde-robe tout-terrain, pour la ville comme pour la campagne.
Il y a des doudounes, amples, confortables et rehaussées de doublures écossaises, des pulls gris chinés, des snoods. L'hiver prochain, l'homme de Barbour portera des pantalons ajustés, noirs ou terre de sienne, serrés aux chevilles, avec des boots en cuir.
La maison modernise aussi ses classiques, les célébrissimes vestes en toilé cirée ou matelassées, avec des zips waterproofs et des coupes plus urbaines, paradoxalement inspirées par le patrimoine de l'entreprise familiale, créée en 1894 à South Shields (Nord-Est de l'Angleterre).
"Nous avons puisé dans notre histoire et dans nos archives pour créer des looks forts, qui restent en phase avec l'ADN de Barbour tout en étant modernes et contemporains", explique Ian Bergin, directeur des collections masculines.
Autre lieu (la Victoria House et son architecture néogothique), autre créateur et autre ambiance, avec Nasir Mazhar, un représentant de la jeune garde britannique réputée pour son audace.
"Dark Vador" et seventies
Sur fond de musique électro, Mazhar imagine un peuple "d'individus unis par les ténèbres" et fait du noir sa couleur dominante, qu'il décline à travers un vestiaire avant-gardiste, déroutant et provocateur.
Avec un seau noir, porté à l'envers directement sur la tête et recouvert de larges bandes de tissu, le créateur invente une combinaison futuriste qui n'est pas sans rappeler le Dark Vador de Star Wars, et parvient à surprendre un public pourtant habitué des défilés en tous genres.
Le ton est donné : la collection sera "non commerciale" et synonyme de "liberté créatrice".
Mazhar brouille les cartes avec des hauts très échancrés évoquant le vestiaire féminin, pioche dans le street-wear hip hop avec une gamme de survêtements et de casquettes, tout en préférant aux baskets des bottillons épais, aux chromes apparents.
Ces modèles, a-t-il expliqué à la presse, "représentent juste les gens de ma génération, de ma société". "Ce n'est personne en particulier. Nous voyons toutes sortes de gens à Londres".
Les looks sont plus sages chez Topman Design, qui emprunte aux seventies couleurs orange, marron et autre motifs floraux. Les coupes sont larges, les costumes se portent avec des chaussures baggy et les hommes n'hésitent pas à sortir avec des manteaux-peignoirs en soie.
Depuis 2009, la mode masculine a vu ses ventes bondir de 22% au Royaume-Uni, pour atteindre 13,5 milliards de livres (18 milliards d'euros) en 2014, selon le cabinet Mintel.
Après Londres, la Fashion Week masculine posera la semaine prochaine ses valises à Milan, avant Paris, puis New York.
AFP/VNA/CVN