Lâm Dông
Lôc Bao, une commune reculée qui fait peau neuve

À Lôc Bao, les années de disette voire de famine ne sont plus qu’un lointain souvenir. Les habitants de cette commune de la province de Lâm Dông vivent aujourd’hui mieux grâce aux investissements de l’État.

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Les collines alentour de Lôc Bao sont aujourd’hui couvertes de plantations de caféiers, de théiers, d’hévéas ou d’arbres fruitiers.

Pendant la guerre, en particulier entre 1960 et 1975, la commune de Lôc Bao de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre) fut choisie par le Comité central du Parti communiste du Vietnam comme lieu d’accueil de hauts cadres pour mener la résistance sur les champs de bataille du Sud et du Sud-Est. Aussi Lôc Bao était-elle souvent la cible des attaques ennemies.

Une commune sous-développée autrefois

En 1994, Lôc Bao a été séparée de la commune de Lôc Bac. En près d’un quart de siècle, Lôc Bao a connu bien des vicissitudes. Dans cette commune isolée, tous les habitants, d’ethnies minoritaires, avaient l’habitude de mener une vie nomade. Au moment de la séparation, Lôc Bao disposait de 25.480 ha de terres naturelles. Elle dénombrait 257 foyers, soit 1.198 personnes, essentiellement de l’ethnie Ma, réparties dans trois villages. À cette époque-là, plus de 60% de sa population souffrait de la pauvreté, de l’analphabétisme et de maladies infectieuses.

Grâce à une politique volontariste du Parti, de l’État, de la province de Lâm Dông et du district de Bao Lâm, Lôc Bao est sortie peu à peu du sous-développement et ses habitants ont pu envisager l’avenir avec plus de sérénité.

Depuis 1994, les autorités locales ont mis en œuvre les Programmes 134 et 135 sur la réduction de la pauvreté dans les régions reculées et le Programme national sur l’édification de la Nouvelle ruralité, qui permettent d’améliorer notablement les conditions de vie des habitants.

Les changements sont nettement visibles. Des routes carrossables ont été construites permettant de désenclaver la commune. Des ouvrages d’utilité publique flambant neuf émergent ici et là, et les collines alentour sont couvertes de plantations de caféiers, de théiers, d’hévéas ou d’arbres fruitiers.

Changement radical en une décennie

Ces dix dernières années, les autorités locales, aidées de professionnels du secteur agricole, ont conseillé aux habitants de restructurer l’agriculture en mettant l’accent sur les espèces végétales et animales à haute valeur économique. C’est ainsi que la superficie des plantes industrielles a augmenté, apportant des revenus stables et substantiels aux habitants. Une soixantaine de familles disposent de revenus assez élevés.

Avec plus de 10.000 têtes de bétail et volailles, l’élevage est aussi une filière agricole importante qui permet aux habitants de sortir de la précarité. La famille de Mme Ka Sen en est un exemple. Son cheptel de 22 vaches lui rapporte chaque année plus de 100 millions de dôngs. Une petite fortune dans ces zones reculées.

La démographie de Lôc Bao a également connu une mutation. Actuellement, elle compte 1.114 familles, contre 257 en 1994, soit plus de 4.000 personnes, de huit ethnies minoritaires (alors qu’il y avait essentiellement des Ma autrefois), disséminées dans ses quatre villages.

Selon le rapport-bilan sur la situation socio-économique au premier semestre 2018, Lôc Bao a atteint ses objectifs: le revenu moyen par habitant a atteint 22 millions de dôngs par an, le taux de pauvreté a été ramené à 7,87%, trois des quatre villages ont répondu aux normes de la Nouvelle ruralité, 94% des familles ont accès à l’électricité, 80% à l’eau propre, 100% des enfants en âge d’être scolarisés vont à l’école.

Actuellement, neuf entreprises investissent dans des projets de centrale hydraulique et de culture d’hévéas, contribuant à changer radicalement la physionomie de cette commune.

Pourtant, selon K’Huy, secrétaire du Comité du Parti de Lôc Bao, les taux de pauvreté et d’enfants sous-alimentés  restent assez élevés. Et la déforestation, l’exploitation illégale des produits forestiers et les mariages précoces demeurent aussi des fléaux qu’il est difficile d’éradiquer dans l’immédiat.


Texte et photo: Huong Linh - Huy Hùng/CVN

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