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L'intelligence artificielle constitue un outil efficace soutenant les handicapés. |
Photo : LH/CVN |
Fin mai, une personne paraplégique, atteinte au niveau des vertèbres cervicales, a pu pour la première fois retrouver un contrôle naturel de la marche par la pensée, grâce au couplage de deux technologies rétablissant une communication entre le cerveau et la moelle épinière.
Parallèlement, l'entreprise Neuralink que le milliardaire Elon Musk a lancé en 2016, espère redonner de l'autonomie aux personnes paralysées via des implants cérébraux, avant de lier le cerveau humain aux machines. Elle a été autorisée fin mai aux Etats-Unis à réaliser de premiers tests sur des humains.
Moins spectaculaire mais tout aussi important, des produits grand public comme les smartphones se transforment en béquilles au quotidien, grâce à l'IA.
Grâce à leur caméra, les iPhone ou autres Android disposent d'applications pour identifier les personnes et décrire les objets présents autour d'eux: utile pour trouver la porte la plus proche ou le bouton d'un micro-ondes, par exemple.
En mai, Apple a annoncé la fonctionnalité Live Speech qui permettra de s'exprimer par écrit lors de conversations téléphoniques ou en visio, avec une retranscription audio de ses propos pour son interlocuteur.
Aux personnes qui risquent de perdre l'usage de la parole en raison d'une maladie neuro-dégénérative, la marque à la pomme promet aussi de reproduire le timbre de leur voix après un entraînement de 15 minutes (uniquement en anglais).
Apple a travaillé avec l'organisation fondée par le joueur de NFL Steve Gleason atteint de la maladie de Charcot, a expliqué à l'AFP, à l'occasion du salon VivaTech,Sarah Herrlinger, qui dirige les projets d'accessibilité de l'entreprise.
Une personne sur trois touchée par cette maladie risque de perdre la parole, précise-t-elle.
Offrir de l'autonomie
Chez Apple, "l'accessibilité d'un produit est pensée dès le début. Nous étions les premiers à lancer un lecteur d'écran tactile en 2009", affirme-t-elle.
Du côté de Google, on tente actuellement de mobiliser l'intelligence artificielle générative, qui "apporte de nombreuses promesses pour l'accessibilité" et notamment pour les troubles cognitifs, selon Eve Andersson, la responsable de l'accessibilité interrogée par l'AFP.
L'interface de SeeingAI de Microsoft. |
Photo : VNA/CVN |
Dans la ligne de mire : des solutions pour aider les personnes dyslexiques à lire, comme des résumés automatiques de textes ou des propositions de réponses aux emails.
Grace à l'IA de Google Deepmind, l'application de vision assistée Lookout permettra à l'utilisateur d'interroger son appareil sur le contenu de n'importe quelle image.
"Si vous concevez et développez quelque chose qui marche bien pour les personnes avec un handicap, cela marchera encore mieux pour tous les utilisateurs", affirme Eve Andersson, qui cite notamment les polices de caractères plus grandes, la transcription vocale, ou les sous-titres automatiques de vidéos YouTube.
Les solutions apportées par l'IA "sont susceptibles d'offrir beaucoup d'autonomie aux personnes aveugles et malvoyantes, et sont parfois adoptées sans même qu'on s'en rende compte", appuie Manuel Pereira, responsable du pôle accessibilité de l'association Valentin Haüy.
L'application SeeingAI de Microsoft par exemple permet d'"explorer une photographie avec les doigts, ce qui est intéressant lors d'un partage sur un groupe Whatsapp", mais "les gens ne sont pas toujours conscients que c'est grâce à l'intelligence artificielle".
Avec plus de 15% de la population mondiale touchée par une forme de handicap, les initiatives pullulent.
La start-up française Sonar Vision développe par exemple une technologie de guidage des personnes malvoyantes dans certaines villes, et la jeune pousse Equally AI verrait bien ChatGPT améliorer l'accessibilité des sites web.
"Si on rentre dans un modèle économique qui met en avant la rentabilité, la porte peut se fermer aussi vite qu'elle s'est ouverte", met toutefois en garde Manuel Pereira.
AFP/VNA/CVN