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Scène de la pièce Khoc giua troi xanh. |
Photo : CTV/CVN |
Alors que la scène artistique du pays a subi de plein fouet l’épidémie de COVID-19 et que de nombreux théâtres ont dû fermer leurs portes, le styliste de mode Si Hoàng a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure : ouvrir un théâtre à Hô Chi Minh-Ville dans lequel seront interprétées des pièces dramatiques inspirées de l’histoire nationale.
"Il s’agit d’un de mes grands rêves depuis longtemps. J’espère que les jeunes s’intéressent au théâtre et aiment apprendre sur l’histoire de notre pays". La première pièce présentée, où l’artiste Si Hoàng incarne le rôle de l’eunuque Nguyên Hiên, est Yêu là thoat tôi (L’amour est exempt de péché) de Lê Chi Trung, inspirée d’une affaire célèbre se passant au XVe siècle au Vietnam. Elle a remporté la médaille d’argent lors du Festival national du théâtre dramatique en 2018. Elle a ensuite été jouée une centaine fois au public, notamment devant des élèves et étudiants dans les écoles et universités de Hô Chi Minh-Ville. Les applaudissements et réactions positives de la part des élèves sont une source de motivation pour l’équipe à créer d’autres pièces.
Dans la pièce Yêu là thoat tôi. |
Photo : CTV/CVN |
"Suite à la réussite de +Yêu là thoat tôi+, nous avons produit une seconde pièce +Khoc giua troi xanh+ (Pleurer sous le ciel bleu, du metteur en scène Nguyên Phùng)", a déclaré M. Hoàng. L’équipe écrit ces œuvres théâtrales avec le souhait d’attirer les jeunes à s’intéresser à cet art traditionnel et à en apprendre plus sur l’histoire nationale. Chaque représentation est un moyen pour les élèves de développer leurs connaissances des différentes périodes historiques et événements qui ont marqué le passé du Vietnam.
Cinéma : besoin de plus d’investissements
Alors qu’au théâtre, les pièces historiques gagnent en notoriété auprès du public, dans l’industrie cinématographique, il est nécessaire de se réinventer pour connaître le succès auprès du public et des critiques. Les œuvres cinématographiques historiques exigent plus d’investissements en termes de scénario, de personnel, de temps de production pour lancer des films de meilleure qualité et conquérir les spectateurs. Certains longs métrages ayant pour thème l’histoire nationale reçoivent des financements publics notables mais leur qualité ne mérite pas encore les investissements consentis.
Les principaux défauts que l’on retrouve concernent des scénarii monotones, des productions non professionnelles et des horaires de diffusions insensées pour les téléfilms. Ces faiblesses soulignent le retard du cinéma vietnamien comparé aux industries cinématographiques étrangères.
En 2010, le film Thai su Trân Thu Dô (Premier dignitaire de la cour Trân Thu Dô) dont le contenu se penche sur les fluctuations socio-politiques au sein de la Cité impériale de Thang Long, Hanoï au XIIIe siècle du réalisateur Dào Duy Phuc a obtenu des financements à hauteur de 57 milliards de dôngs. Il devait servir à célébrer le millénaire de Hanoï, le 10 octobre 2010, mais le public a dû attendre trois ans de plus pour découvrir ce long métrage. En 2013, Nhung nguoi viêt huyên thoai (Des personnes écrivent la légende) du metteur en scène Bùi Tuân Dung a nécessité environ 10 milliards de dôngs.
Le téléfilm Binh minh phia truoc (L’aube à l’horizon) raconte la jeunesse de Nguyên Van Cu (1912-1941), secrétaire général du Parti entre 1938 et 1940. |
Photo : CTV/CVN |
L’œuvre retrace les combats féroces durant la guerre contre les impérialistes américains entre 1968 et 1969 au Sud du Vietnam. Il a reçu un succès critique mais a été boudé par le public vietnamien et a généré très peu de recettes. Il a été retiré des salles obscures une semaine seulement après sa première projection. En 2014, Sông cùng lich su (Vivre avec l’histoire) de Nguyên Thanh Vân a carrément été refusé par les cinémas privés. Malgré des séances de diffusion gratuites, le public n’a montré que peu d’intérêts.
Selon le réalisateur Nguyên Huu Phân, l’histoire du pays est très riche, elle regorge d’évènements forts que les metteurs en scène peuvent traiter. Mais le contenu des films ne change pas, il n’y a aucune innovation, aucune prise de risque artistique, et le jeu des acteurs est la plupart du temps insipide. De fait, les œuvres ne laissent rarement qu’un souvenir remarquable au public.
En juillet dernier, a été diffusée la série en 10 épisodes Binh minh phia truoc (L’aube à l’horizon) racontant la jeunesse et les activités révolutionnaires de l’ancien secrétaire général du Parti, Nguyên Van Cu (1912-1941). Du metteur en scène Bùi Tuân Dung, cette série a été soigneusement réalisée, mais l’horaire de diffusion choisie l’a pénalisée. Elle est en effet diffusée à 08h05 du matin du lundi au vendredi.
Un autre point : il est nécessaire de renforcer la numérisation des œuvres et de leur partager sur les plateformes comme Youtube. C’est un moyen efficace pour promouvoir l’art vietnamien à l’international et enrichir les connaissances des spectateurs sur l’histoire vietnamienne.
Dung Hoà - Mai Lu/CVN