>> Le monde frappé par des vagues de chaleur en cascade
>> Les États-Unis écrasés par une vague de chaleur "oppressante"
>> L'Europe toujours écrasée de chaleur, des zones balnéaires évacuées en Grèce
Une touriste se rafraîchit devant un brumisateur à Rome, le 18 juillet lors d'une vague de chaleur en Italie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après Cerbère, c'est la canicule Charon, du nom du passeur des Enfers, qui enveloppe le littoral nord-méditerranéen.
En Grèce, les pompiers connaissent mardi 18 juillet une deuxième "journée difficile" dans la lutte contre plusieurs incendies de forêt malgré une amélioration dans des zones balnéaires menacées, proches d'Athènes.
Le plus violent de ces sinistres se situe dans la forêt de Dervenohoria à 50 km au nord de la capitale où opèrent 140 pompiers épaulés de six bombardiers d'eau et d'un hélicoptère. La France a annoncé l'envoi mardi 18 juillet de deux avions de lutte contre les incendies et, d'après Athènes, deux appareils italiens doivent suivre.
En Italie, 20 villes sont placées en alerte rouge, de Bolzano au pied des Alpes à Palerme en Sicile, en passant par Venise, Bologne, Florence, Rome, Naples et Cagliari.
Le mercure pourrait dépasser les 40°C dans la "Ville éternelle" - le précédent record est de 40,5°C et date d'août 2007. À 14h00 (12h00 GMT), il y faisait 39°C.
"Je savais qu'il ferait chaud mais pas à ce point. Nous avons la climatisation dans notre Airbnb, alors nous allons faire une longue pause cet après-midi", a témoigné Emily, une touriste britannique de 24 ans visitant Rome.
Mardi 18 juillet, la température la plus élevée relevée en Italie, qui détient le record de chaleur pour l'Europe continentale, avec 48,8°C mesurés en Sicile le 11 août 2021, était de 44°C à Raguse, dans cette même région.
Antoinette Douce, une assistante comptable française de 42 ans, a préféré quitter la capitale italienne pour le bord de mer.
"Au lieu de visiter l'intérieur de Rome, on s'est dit +on va venir prendre l'air et profiter de la mer+. Il y a l'air qu'il faut, franchement c'est super", dit-elle sur la plage de Fregene, à une heure de route de là.
Jeunes et anciens sont les plus à risque et les autorités ont dû prendre des mesures de précaution particulières pour les protéger de la fournaise.
"Nous ne faisons pas faire de sport aux enfants et nous alternons, trois jours à la mer, trois jours en forêt", a expliqué Morgana Cucca, la responsable d'un centre à Lanusei, en Sardaigne.
Alertes en Espagne
Le Sud de l'Espagne est aussi écrasé par la chaleur.
Plusieurs régions ont été placées mardi 18 juillet en alerte rouge en raison du "danger extrême" induit par ces températures, tandis que les pompiers continuent de lutter contre un incendie ayant ravagé 3.500 hectares dans l'archipel des Canaries.
Un hélicoptère largue une cargaison d'eau sur un feu de forêt à Tijarafe, sur l'île de Palma, le 17 juillet aux Canaries. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À midi (10h00 GMT), il faisait déjà 41,7 degrés dans la province de Gérone, en Catalogne.
Même la Suisse est frappée par ces conditions exceptionnelles. Plus de 200 personnes menacées par un important feu de forêt ont ainsi été évacuées dans le sud en raison d'un incendie qui s'est déclaré lundi 17 juillet dans une forêt au-dessus du village de Bitsch.
Selon Robert Vautard, le directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace, spécialisé sur les sciences du climat, s'il n'y a pas de connexions climatiques entre les différentes régions du monde, les modifications dans le climat nourrissent et renforcent les phénomènes météo extrêmes partout sur la planète.
"Pour l'Europe du Sud par exemple, c'est un anticyclone très puissant qui, combiné à la faiblesse des vents, reste statique et bloque les perturbations. Ces hautes pressions emprisonnent l'air chaud faisant grimper les températures. Cela est alimenté par des vents du sud sur le flanc ouest qui font remonter des masses d'air brûlantes du Sahara", explique-t-il.
Mégafeux au Canada
Aux États-Unis, les services météo observent une vague de chaleur "oppressante" dans le Sud et prévoient plusieurs records de températures.
Dans la célèbre Vallée de la Mort, en Californie, l'un des endroits les plus chauds de la planète, le thermomètre a affiché 52°C dimanche 16 juillet.
Plusieurs feux très violents dans le Sud de l'État ont entraîné l'évacuation de la population. Le plus important, Rabbit Fire, a brûlé quelque 3.200 hectares.
La capitale de l'Arizona, Phoenix, a enchaîné lundi 17 juillet un 18e jour au-dessus de 43°C, égalant son record avec encore 45°C dans l'après-midi.
Plusieurs États sont menacés par de fortes intempéries, selon le service météo national.
Vue aérienne du feu Young Creek, le 16 juillet 2023 à Tweedsmuir, dans la province canadienne de Colombie-Britannique. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au Canada, plus de dix millions d'hectares sont déjà partis en fumée cette année, avec 882 feux toujours actifs lundi 17 juillet, dont 579 considérés comme hors de contrôle, a expliqué le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC).
Deux pompiers sont morts en luttant contre ces mégafeux, ont déploré les autorités.
Coups de chaleur au Japon et en Chine
Le Japon a émis quant à lui des alertes aux coups de chaleur lundi 17 juillet pour 32 de ses 47 préfectures, qui connaissent des températures proches du record absolu de 41,1°C atteint en 2018.
"Le climat a clairement changé. Avant, la température (dans la préfecture de Yamanashi, proche de Tokyo) n'atteignait jamais 30°. Maintenant, on les atteint facilement", regrette Tomoya Abe, 50 ans, de retour d'un séjour au camping pour fuir son appartement de la capitale "où la température peut monter à 37°C".
Ce pays fait également face à des pluies torrentielles qui ont fait au moins huit morts.
La Chine a quant à elle battu dimanche 16 juillet un record pour une mi-juillet, avec 52,2°C dans la région aride du Xinjiang (Ouest).
L'ONU a appelé mardi 18 juillet le monde à se préparer à des vagues de chaleur plus intenses, invitant chaque individu à préparer ses propres "plans de lutte" pour affronter ces températures extrêmes de jour comme de nuit.
"Ces phénomènes continueront à s'intensifier et le monde doit se préparer à des vagues de chaleur plus intenses", a averti John Nairn, un expert auprès de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, au cours d'un point de presse à Genève.
AFP/VNA/CVN