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Des policiers surveillent des migrants à Calais, le 1er juin. |
"M. le président, faites cesser ces violences envers les migrants!" demande cette lettre également signée par la chanteuse Christine and the Queens, les réalisateurs Laurent Cantet et Céline Sciamma, les députés européens Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ou encore les dirigeants de la LDH, Malik Salemkour, et de Médecins du Monde, Françoise Sivignon.
Depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais fin octobre 2016, les associations s'emploient à apporter aux quelque 600 migrants sur place "ce qu'il y a de plus élémentaire: de l'eau et de la nourriture ", ajoute la lettre publiée sur le Bondy Blog.
"Voilà deux semaines que les autorités rendent cette tâche difficile", et que "des officiers de police interdisent à des migrants de se rendre à une distribution de vivres", ajoutent les signataires, en s'interrogeant : "Qui donne ces ordres? Est-ce faire honneur aux policiers que de les assigner à des tâches si inhumaines? "
La lettre reprend largement le constat du Défenseur des droits Jacques Toubon qui s'était inquiété mercredi 14 juin d'"atteintes aux droits fondamentaux" des migrants à Calais "d'une exceptionnelle et inédite gravité", et avait dénoncé "des conditions de vie inhumaines" et une "sorte de traque".
Mettre en place une politique migratoire digne
"Vous avez le pouvoir d'agir afin que ces pressions cessent dans l'heure" et au delà "de mettre en place une politique migratoire digne", ajoute cette lettre, signée également par l'essayiste Raphaël Glucksmann et l'historien Benjamin Stora, l'écrivain Édouard Louis et le Syndicat de la magistrature.
De leur côté Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil ont appelé le gouvernement à "une prise en charge rapide" des demandeurs d'asile, dans une tribune au Monde publiée en ligne.
"L'élection d'Emmanuel Macron a fait naître une espérance pour la situation des réfugiés en France et en Europe : celle d'un accueil digne et enfin pleinement assumé de celles et ceux qui fuient les persécutions et les guerres", estiment l'ancien eurodéputé et le réalisateur.
Il est "indigne" de "laisser à l'abandon dans les rues de Nice, de Paris ou de Calais des hommes et des familles en espérant que cela en dissuadera d'autres de les rejoindre" et de laisser les associations "livrées à elles-mêmes ou au harcèlement de la police", estiment-ils.
Ils appellent le gouvernement, "comme première mesure d'urgence", à "mettre en place à Calais comme à La Roya des bus" qui conduiront les exilés "vers des lieux où ils pourront être hébergés et demander l'asile".
"L'accueil des réfugiés est une question de survie pour ces hommes, ces femmes et ces enfants persécutés", ajoutent-ils, estimant qu'"il y a urgence à faire vivre cette hospitalité".
Dans un entretien à l'AFP, M. Cohn-Bendit avait déjà dénoncé vendredi 16 juin la situation de blocage "ubuesque" vécue par les migrants et les associations qui les aident dans la vallée de la Roya.
AFP/VNA/CVN