Les volontaires du projet N.A.M réchauffent le cœur des jeunes SDF

De nombreux jeunes SDF sont désor­­mais collaborateurs et volontaires du projet N.A.M pour aider leurs concitoyens à éviter les pièges de la rue et la contamination du VIH/sida.

Hors des heures de travail, Vuong Quôc Sang (1er plan) vient en aide aux SDF.
Hors des heures de travail, Vuong Quôc Sang (1er plan) vient en aide aux SDF. Photo : CTV/CVN

Après dix ans passés à vivre sans appui dans la rue, Vuong Quôc Sang, 23 ans, mène désormais une vie normale comme la majorité de ces concitoyens, avec une femme et un enfant à ses côtés. Il travaille aujourd’hui dans un centre d’électroménager du 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. «Je n’aurais jamais imaginé pouvoir vivre la vie que j’ai aujourd’hui, sans me soucier ni de savoir où, quoi et quand manger, ni où dormir. Je pense que c’est mon tour d’aider mes +amis+ restés dans la rue pour qu’ils puissent avoir une vie comme la mienne», explique Sang sur sa décision de devenir volontaire pour le projet d’assistance et de prévention de la contamination du VIH au jeunes (N.A.M).

Aider les concitoyens sans calcul

Réalisé de 2007 à 2011 par l’organisation Save the Children, le premier objectif du projet N.A.M est donc d’aider les jeunes SDF à être mieux armés pour éviter les pièges et tentations -on pense à la drogue notamment- pouvant mener à la contraction de la maladie du siècle, le sida.

«Peux-tu m’aider à me sortir de la drogue ?». Quôc Sang  a reçu ce message par téléphone, il y a environ six mois, envoyé par H, un ancien compagnon d’infortune. C’est une longue histoire... H et Sang sont deux amis qui ont partagé plusieurs années de vie dans la rue, à manger et à dormir côte-à-côte. Sauf que H est resté sur le bord du chemin, empêtré dans la toxicomanie. Quand Sang a reçu ce message de désespoir, il tentait par tous les moyens de le convaincre d’arrêter et, le cas échéant, de suivre au moins les mesures pour se prémunir du VIH/sida. Sachant pertinemment dans quel état psychique son ami se trouvait, Sang et d’autres volontaires du projet l’ont conduit dans un centre de désintoxication. Les frais pour la cure ont été payés par Sang et d’autres volontaires. Malheureusement, quelques mois plus tard, H rejoignait l’autre monde.

Sang gagne plus de quatre millions de dôngs par mois. Il consacre bien entendu la plupart de cette somme à sa petite famille. Mais, en cas de coup dur, il est prêt à partager ses deniers avec ses amis pour les sortir de la galère.

Lê Quang Nguyên, gestionnaire du projet N.A.M de l’organisation Save the Children au Vietnam, souligne que tous les collaborateurs et volontaires de ce projet travaillent à titre bénévole. Les collaborateurs reçoivent chaque mois une rémunération modeste de deux millions de dôngs. Pour les volontaires, cela dépend du travail à réaliser. Nguyên dit, admiratif : «J’ai un profond respect pour eux. Les collaborateurs et volontaires sont des exemples qui dépensent et se dépensent sans compter».

Le projet N.A.M permet aussi à des volontaires qui restent attacher à la vie dans la rue de trouver la voie à suivre. Pour N.T.P, un adolescent de 15 ans du 6e arrondissement, «Aider un ami, c’est s’aider soi-même». SDF, il sait que ses amis ont besoin de compagnie pour ne pas mourir dans l’indifférence généralisée.  

                             Diêu An/CVN

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