La capitale millénaire du Vietnam compte 1.350 villages de métiers, dont 198 sont reconnus en tant que villages traditionnels. Mais seuls deux villages de céramique de Bat Tràng et de soie naturelle de Van Phuc s'imposent sur la carte du tourisme national. Les autres ne se sont pas encore engagés dans ce modèle d'artisanat et de tourisme. Ils disposent pourtant des potentiels considérables. Pour preuve, la commune de Chuyên My du district de Phu Xuyên, à une quarantaine de kilomètres au sud de Hanoi, est reconnue depuis longtemps dans le pays comme à l'étranger pour ses objets incrustés, notamment des tableaux raffinés appréciés de la clientèle étrangère. De même, les artisans du village de Thuy Ung, situé dans le district de Thuong Tin, produisent des souvenirs en corne très appréciés des clients.
"Durant la grande fête du Millénaire de Thang Long-Hanoi en octobre dernier, nous avons sortis chaque jour des milliers d'objets en corne tels que peigne, collier, porte-clé...", a fait savoir l'artisan Nguyên Van Su.
Les métiers traditionnels dégagent d'importants revenus pour ces villages. Mais, c'est bien connu, chaque médaille a son revers... Les villages perdent au fur et à mesure leurs caractères typiques et traditionnels car, avec ces revenus, leur physionomie change de par la construction de maisons modernes... "Les villages de métiers traditionnels sont une des ressources touristiques et humaines importantes du pays, leurs produits possédant des valeurs matérielles comme immatérielles. Une situation commune à tous ces villages, riche de potentiels touristiques, mais absent encore des planifications", a estimé Nguyên Anh Tuân, chef adjoint du Département du voyage de l'Administration nationale du tourisme du Vietnam.
"Nous voyageons au Vietnam pour deux raisons : découvrir des sites pittoresques et connaître la vie des gens. Dans les villages de métiers, nous admirons des objets artisanaux raffinés, et nous les achetons aussi, après avoir regardé les artisans travailler", a expliqué Colin Septon, un touriste australien.
Ce modèle de homestay est plus prisé et largement mis en œuvre dans d'autres pays du monde, selon Duong Xuân Trang, directeur de la compagnie Mai Phuong Vy à Hanoi. Toujours selon lui, la plupart des produits des villages de métiers du pays sont exportés, le marché domestique n'étant que très peu alimenté.
Dans le projet de développement du tourisme de Hanoi pour les dix prochaines années, le Service municipal de la culture, des sports et du tourisme est en train d'élaborer un projet de développement des villages de métiers, a dévoilé son chef adjoint Truong Minh Tiên. Cet établissement prévoit notamment de créer des circuits adaptés au profil des touristes à partir de cinq à sept villages de métiers traditionnels triés sur le volet. Ces derniers comprennent les villages d'incrustation de nacre de Chuyên My, de broderie de Quât Dông, de fabrication d'objets en cornes de Thuy Ung, de vannerie de Phuc Vinh, et le village de moulage d'objets de bronze de Ngu Xa.
Bao Trân/CVN