Les valeurs élitaires des femmes francophones brillent à Erevan

"Les élites féminines dans l’espace francophone”, tel était le thème d’un colloque tenu les 11 et 12 septembre à Erevan, la capitale arménienne. Une occasion pour promouvoir l’image des femmes francophones.

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Vue générale du colloque "Les élites féminines dans l’espace francophone".

Organisé conjointement par l’Institut international pour la Francophonie et l’Université française en Arménie (UFAR), le colloque était placé sous les auspices de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).

S’inscrivant dans le cadre des évènements en l’honneur du XVIIe Sommet de la Francophonie, qui se tiendra à la mi-octobre en Arménie, cette réunion visait à mettre en évidence la densité et la diversité des approches autour de problématiques d’actualité: femmes, Francophonie et élites.

La manifestation a réuni une vingtaine de personnalités qui sont femmes politiques, économistes, journalistes, univer-sitaires, chercheuses, actrices sociales… venant d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du Canada, reflétant ainsi la diversité de la Francophonie à l’échelle mondiale.

En abordant la problématique de l’élite sous le double angle du genre et des enjeux géopolitiques et culturels francophones, le colloque se situait au croisement de plusieurs champs disciplinaires des sciences humaines et sociales tels que la sociologie, la psychologie sociale, l’histoire, la gestion-économie, la science politique et le droit, notamment.

Promouvoir les valeurs élitaires féminines

Élites féminines françaises considérées comme actrices de la Grande Histoire, transition démocratique liée à l’égalité des femmes tunisiennes, émergence d’un leadership féminin dans l’agriculture au Burkina Faso, impacts des élites féminines arabes dans la sphère publique… Autant d’interventions qui ont réussi à éclaircir l’état des lieux, à définir les enjeux sociopolitiques des élites féminines dans l’espace francophone, leurs impacts dans le maintien et la transformation des valeurs sociales ainsi que leurs rapports à la langue française.

Une table ronde autour du thème "Les femmes francophones doivent-t-elles s’imposer pour réussir?", avec la présence exclusive de la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a particulièrement attiré l’attention du public.

Ces deux journées chargées d’expériences et de témoignages vivants ont intéressé un grand nombre d’étudiants de l’UFAR.

"La Francophonie se vit au quotidien avec 274 millions de locuteurs de français. Mais la Francophonie transcende la maîtrise d’une langue en véhiculant un ensemble de valeurs humanistes et universelles. Parler d'+élites+, qui plus est +féminines+, semble alors dans ce contexte paradoxal. +Faire partie des élites+ est fréquemment entendu avec une connotation péjorative". Tel était le message que l’UFAR a voulu faire passer à ses étudiants à cet évènement, avec comme ambition de "démystifier le terme, l’approcher comme un objet d’étude interdisciplinaire non empreint de subjectivité".

"Le combat des femmes pour leurs droits, pour le bien de l’ensemble, chacune des conquête des femmes au fil de l’histoire a été pour le plus grand bénéfice de la collectivité", a insisté la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean.

"Lorsque nous, les femmes, réclamons le libre arbitre, la liberté de choisir, la liberté de mouvement, le droit de parole et de participation, le droit de vote, l’accès à l’éducation et à toutes les professions et à tous les lieux où les décisions se prennent, le respect de notre intégrité physique et psychologique, le droit de sécurité à toute heure du jour ou de la nuit, en tout lieu, c’est toujours pour des société plus justes, plus exclusives, plus égalitaires, plus productives", a-t-elle affirmé.

D’après Michaëlle Jean, lorsque les femmes revendiquent des droits, ce qu’elles veulent, c’est une émancipation générale des sociétés plus dynamiques. Donc, il est possible de dire qu’elles avancent dans la bonne direction.


Texte et photos: Thu Hà Nguyên/CVN
La reconnaissance de ce qu’a fait la femme est importante

Lavorel Guy, Université Lyon 3 (France)
Ce colloque a été une suite de bonnes interventions sur un sujet très délicat. On a eu constamment une progression. On a eu des discussions sur l’égalité mais également sur la responsabilité qu’une femme doit affronter dans sa vie personnelle et professionnelle. J’ai trouvé que cette question est très intéressante parce qu’elle a montré que dans toute vie il faut un équilibre. Qui est-ce qui va juger ensuite de ce qu’a fait une femme? Elle, bien sûr, a son jugement sur l’action. Mais dans un premier temps, ce sera son entourage proche et, après, la société. Personnellement, je suis toujours conscient et persuadé que ce qui est le plus important, c’est la reconnaissance et il faut parfois simplement une seconde pour qu’on la sente. J’ai toujours cru aux dialogues. Je me suis rendu compte parfois par des évènements qui sont arrivés largement après ce j’avais fait qu’on avait un instant sur la reconnaissance, parfois court mais parfois plus prolongé sur la reconnaissance.

Mise en place d’un réseau de femmes leaders
dans le sens positif du terme

Ngagoum Edmond François, Université de Douala (Cameroun)
Je suis extrêmement satisfaite de ce colloque, des riches débats que nous avons eu à la fois des communications des panélistes et les échanges que nous avons eu ensemble. Nous avons eu des perspectives différentes, chacune est venue avec son point de vue, son expérience, son prisme régional parce que nous sommes des femmes francophones venant de quatre continents, on a peu d’occasion d’être en interaction. On a vu beaucoup d’universitaires, mais pas seulement. Moi par exemple, je suis écrivain et je travaille en entreprise, un univers complètement différent. Pour moi c’est plutôt une ouverture de perspective ce n’est plus de l’entre soi, on ne parle plus d’entre universitaires uniquement mais il y a encore des journalistes, des personnes de la société civile, des témoignages de l’extérieur. Tout ça, je pense que ça a convergé vers cette conviction que nous devons travailler sur l’entraide, la solidarité. L’élitisme ça a été un terme un peu débattu, qui n’est pas dans le sens où on veut être “la crème”, mais on veut être vraiment celle qui change les choses. Au-delà de ce colloque, on met en place un réseau de femmes leaders dans le sens positif du terme, qui aujourd’hui veulent faire émerger une voie positive dans la société et pour la société.

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