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"Viril mais correct" résume bien cette 3e édition du tournoi Saigon Rugby 10’s. |
Photo : H.D/CVN |
Plaquages, raffuts, mêlées... L’heure est à l’engagement - viril mais correct - pour cette troisième édition du tournoi Saigon Rugby 10’s, qui a été organisée en janvier à l’Université RMIT, dans le 7e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. Cet événement a attiré près de 400 rugbymans répartis en 16 équipes. En dehors des matchs, les stands vendant des maillots et d’autres marchandises propres à l’ovalie ont attisé la curiosité des spectateurs, venus en nombre découvrir ce sport.
Des disciplines onéreuses
Pour les Vietnamiens, le rugby demeure une discipline étrangère, pour ne pas dire étrange. Et pourtant, le tournoi Saigon Rugby 10’s a réussi à capter leur attention. "Beaucoup d’étrangers vivant et travaillant au Vietnam aiment le rugby. Je suis un bon exemple, a déclaré Peter Holdsworth, un homme d’affaires britannique et chef du comité d’organisation du Saigon Rugby 10’s. Nous organisons cette compétition parce que nous voulons que les amateurs de rugby ici aient une aire de jeu. Nous voulons également que les Vietnamiens viennent ici, qu’ils regardent, qu’ils en apprennent plus et qu’ils s’amusent. C’est pourquoi nous organisons cet événement de manière professionnelle".
Le rugby n’est pas le seul sport étranger à faire tourner les têtes au Vietnam. Le festival national de hockey sur gazon, organisé en novembre 2017 dans la zone industrielle de Thuân Dao, province de Long An (Sud), a lui aussi été un énorme succès.
Si l’événement était de moindre envergure que le Saigon Rugby 10’s, il en était à sa dixième édition, avec une affluence croissante au fil des ans.
Parmi les participants, 300 personnes venaient de l’étranger, allant de Singapour, de la Malaisie et du Brunei à des pays aussi éloignés que l’Inde, les Pays-Bas, l’Australie et les Émirats arabes unis.
Il y avait aussi une centaine de joueurs vietnamiens, pour la plupart des étudiants visiblement ravis d’expérimenter quelque chose de nouveau. C’est un nombre considérable pour un nouveau sport, surtout en raison de son coût relativement élevé. Les joueurs de hockey sur gazon doivent en effet acheter leur équipement comme crosse, casque et gants, entre autres.
Une même passion pour le sport
L’heure est à l’entraînement pour les hockeyeurs de l’Université Tôn Duc Thang. |
Photo : Quang Dinh/CVN |
L’homme qui a introduit ce sport au Vietnam est James Chew, un homme d’affaires singapourien. Installé au Vietnam depuis longtemps, il a dépensé sans compter pour transmettre sa passion pour le hockey sur gazon avec l’aménagement de terrains, la construction de centres, le recrutement et l’entraînement de joueurs ainsi que l’invitation d’athlètes étrangers au Vietnam.
"Je suis ici au Vietnam pour cinq jours. Le coût du voyage est d’environ 1.200 dollars, a déclaré Jack Horthon, un athlète australien. Je considère cela comme un voyage à part entière, et pas seulement comme une compétition. Si j’avais voyagé seul, j’aurais dû me débrouiller moi-même. Tandis que là, je suis accueilli en tant qu’invité et j’ai beaucoup d’amis qui participent à la même compétition. Ça en vaut la peine".
"Nous avons des compétitions comme ça aux Pays-Bas. Elles sont saisonnières et attirent beaucoup de monde. Disons que ce ne sont pas vraiment des compétitions mais plutôt des festivals, les résultats étant secondaires. Les gens prennent part à ces événements parce qu’ils partagent cette même passion pour le sport", a commenté Van Der Beek, employé d’une entreprise néerlandaise à Hô Chi Minh-Ville.
Autre sport qui connaît un engouement spectaculaire : le cricket. "J’ai commencé à jouer au cricket il y a quelques mois", a déclaré Nguyên Anh Tiên, un étudiant de première année à l’Université Tôn Duc Thang de Hô Chi Minh-Ville. Et de continuer : "J’ai été impressionné en regardant une compétition et j’ai décidé d’essayer. Ensuite, j’ai été choisi pour faire partie de l’équipe de l’université. Je suis footballeur à la base, mais maintenant, je serais bien incapable de vous dire lequel est plus amusant ! Je me suis super bien intégré dans l’équipe, j’ai la chance de côtoyer des gens de nombreux pays et même d’être convoqué en sélection nationale".
Quid de l’intégration aux sports scolaires ?
Tang Ba Lê, chef du Bureau de gestion de l’éducation physique et des sports du Service de la culture et des sports de Hô Chi Minh-Ville, a fait savoir qu’il était en train de travailler avec un groupe éducatif sur le développement des sports étrangers dans les écoles.
"C’est une bonne solution pour la construction des infrastructures nécessaires à la pratique de sports occidentaux, dont le cricket et le hockey sur gazon. Les établissements scolaires constituent aussi un environnement approprié à la pratique de ces disciplines. Et les élèves adorent ces nouvelles disciplines. Quant aux écoles, elles pourront, en les développant, créer leurs propres équipes réunies sous une même bannière, avec ainsi la possibilité de se faire connaître", a-t-il souligné.
Pour l’heure, l’Université Tôn Duc Thang propose déjà une option hockey sur gazon, avec un succès indéniable auprès des étudiants.