>>Japon : 176 personnes tuées dans des pluies torrentielles
>>Japon: le bilan des pluies torrentielles monte à 158 morts et des dizaines de disparus
La gigantesque coulée de boue dans la localité côtière d'Atami, Shizuoka, au Japon. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La mort de deux personnes a été confirmée après le glissement de terrain qui a endeuillé samedi 3 juillet la station thermale d'Atami, dans le centre du Japon.
Dix personnes ont été secourues et une vingtaine d'autres sont toujours portées disparues, a déclaré un responsable départemental.
Des torrents de boue ont traversé une partie de la localité après des jours de fortes pluies, balayant des maisons à flanc de colline et transformant les zones résidentielles en bourbier.
Chieko Oki, 71 ans, employée dans une rue commerçante d'Atami, a témoigné : "Les gros pylônes électriques ici remuaient dans tous les sens. J'ai eu à peine le temps de me demander ce qui se passait, les vagues de boue étaient déjà là et dans la rue en contrebas aussi. J'ai vraiment eu peur".
Un autre survivant a dit à des médias locaux qu'il avait entendu un "bruit horrible" et qu'il avait fui vers les hauteurs, alors que des secouristes exhortaient les gens à évacuer.
Dimanche 4 juillet, de l'eau sombre s'écoulait le long de véhicules à moitié enterrés et de bâtiments détruits, littéralement arrachés à leurs fondations. Un appareil de climatisation pendait d'une maison dévastée, désormais perchée sur un épais amas de boue et de débris.
"Nous avons repris les opérations de sauvetage tôt dans la matinée avec quelque 1.000 secouristes, dont 140 soldats", a dit un responsable départemental.
"Nous faisons de notre mieux pour rechercher des survivants le plus rapidement possible, tout en menant l'opération avec beaucoup de précautions car la pluie continue de tomber", a-t-il ajouté.
Quelques heures plus tard, la chaîne de télévision publique NHK indiquait que les recherches avaient été temporairement suspendues en raison de fortes précipitations.
Celles-ci devraient se poursuivre pendant plusieurs jours sur une partie du Japon, a indiqué dimanche 4 juillet l'agence météorologique, mettant en garde contre les risques d'inondations et de glissements de terrain.
Ordre d'évacuation
Des secouristes recherchent des survivants après un glissement de terrain à Atami, au Japon, le 4 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La localité d'Atami, située à environ 90 km au sud-ouest de Tokyo, a reçu, les 2 et 3 juillet, 313 mm de pluie en 48 heures, alors qu'elle enregistre en moyenne chaque année 242 mm pour l'ensemble du mois de juillet, selon la NHK.
Une grande partie du Japon est actuellement en pleine saison des pluies, ce qui provoque souvent inondations et glissements de terrain, incitant les autorités locales à lancer des ordres d'évacuation.
Selon des scientifiques, le phénomène est accentué par le changement climatique car une atmosphère plus chaude retient davantage d'eau, accroissant le risque et l'intensité des précipitations extrêmes.
En 2018, des inondations dans l'ouest du Japon avaient tué plus de 200 personnes.
Samedi 3 juillet, le Premier ministre Yoshihide Suga avait averti les habitants de rester vigilants face à de possibles nouveaux glissements de terrain.
Selon la NHK, 80 habitations ont été détruites dans la coulée de boue à Atami. Les habitants d'autres localités du département avaient reçu l'ordre d'évacuer.
Des secouristes viennent de trouver le corps d'une des victimes du glissment de terrain à Atami, le 4 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Takeo Moriwaki, professeur d'ingénierie géotechnique à l'Institut de technologie d'Hiroshima, a déclaré qu'évacuer tôt était essentiel pour sauver des vies, car il est difficile de prévoir quand et où survient un glissement de terrain.
"Les glissements de terrain peuvent se produire encore et encore au même endroit même si la pluie s'arrête. Les habitants et les secouristes doivent rester en alerte pour le moment", a-t-il dit.
Selon la NHK, en raison des fortes pluies, des glissements de terrain se sont produits à au moins huit endroits au Japon.
Environ 2.800 foyers ont été privés d'électricité à Atami, où des survivants ont été installés dans des abris. Les mesures de sécurité anti-COVID étaient en vigueur : les survivants portaient des masques et étaient placés à bonne distance les uns des autres.