>>Les prix de l'essence continuent de s'accroître
>>Hausse des prix des carburants
L’essence produite au Vietnam ne représente que 70 à 75% de l’approvisionnement total en carburants du pays. |
Photo : VNA/CVN |
La hausse des prix de l’essence affecte non seulement les prix à la consommation des biens, mais aussi directement le secteur des transports dont 40% des coûts d’exploitation sont constitués par les dépenses de carburants. Pour équilibrer les recettes et les dépenses face au renchérissement des matières premières, les entreprises envisageront d’en répercuter la hausse sur les clients. Cela aura des répercussions sur d’autres indicateurs, comme le prix à la consommation, les tarifs de transport, au détriment de la reprise économique.
Selon le Dr. Nguyên Bich Lâm, ancien directeur de l’Office général des statistiques du Vietnam, le pétrole est une marchandise stratégique, étant donné qu’elle représente 3,52% des coûts de production de l’ensemble de l’économie, 1,5% des dépenses totales des ménages et la quasi-totalité des industries et secteurs gravitent autour de cette ressource.
En particulier, l’essence produite au Vietnam ne représente que 70 à 75% de l’approvisionnement total en carburants du pays ; la production nationale de carburants dépend largement des importations de pétrole brut. Par conséquent, les fluctuations mondiales des prix des carburants mondiaux se font sentir sur les prix au Vietnam, provoquant une pression inflationniste en 2022.
La tonalité générale est la même du côté du directeur du Département de gestion des prix - ministère des Finances, Nguyên Anh Tuân, qui a estimé que la flambée des carburants accentue la pression inflationniste. Pour les transports (fret ferroviaire, avions, véhicules, navires, bus, taxis), l’impact est direct. L’augmentation du prix du pétrole continue de tirer vers le haut l’ensemble des coûts de production des biens et des services utilisant les carburants comme intrant, entraînant une envolée des prix d’autres groupes de biens et de services référencés.
Prendre la mesure du phénomène
Chacun redoute que la situation ne semble pas devoir s’améliorer de sitôt. La flambée des carburants risque de se poursuivre, tant les tensions sur les marchés de l’énergie restent vives et que les prix des carburants dépendent des cours mondiaux, selon l’économiste Ngô Tri Long. Les secteurs tels que les transports, la logistique, la pêche hauturière et l’agriculture devraient subir de plein fouet cette hausse des prix.
"La question est de savoir comment rapprocher les prix nationaux des cours mondiaux. Seuls deux instruments peuvent être utilisés : la fiscalité et le fonds de stabilisation des prix des carburants. Or, les marges de manœuvre du fonds de stabilisation des prix des carburants sont limitées, il n’en reste que l’instrument fiscal, y compris la réduction du droit d’accise et de la taxe de protection de l’environnement", a-t-il déclaré.
À long terme, il faudrait procéder à des réformes plus vigoureuses dans la gestion du commerce des produits pétroliers pour s’aligner sur le mécanisme de marché et supprimer les mesures protectionnistes déraisonnables et créer un environnement permettant aux entreprises d’avoir une réelle autonomie dans les affaires et une saine concurrence, a estimé le président de l’Association vietnamienne d’évaluation et ancien directeur du Département de gestion des prix du ministère des Finances Nguyên Tiên Thoa.
Face à envolée des prix à la pompe, le ministère des Finances a présenté un plan visant à réduire la taxe sur la protection de l’environnement sur les carburants. Actuellement, le montant de la taxe à l’importation sur les carburants, de la TVA, du droit d’accise et de la taxe de protection de l’environnement est de 10.000 dôngs le litre. L’essence E5 RON92, le RON 95, le diesel et le carburant aérien sont taxés respectivement à 3.800, 4.000 et 3.000 dôngs le litre au titre de la taxe de protection de l’environnement.
De son côté, le ministère de l’Industrie et du Commerce a demandé à la Direction de surveillance du marché du Vietnam de renforcer la gestion du marché, d’élaborer des plans et de travailler en collaboration avec les organes compétents pour surveiller et assurer un fonctionnement sain du marché.