>>Complexe nucléaire de Ninh Thuân : 1.288 familles déplacées
Aquaculture dans la commune de Chiêng Bang, district de Quynh Nhai, province de Son La. |
La construction des deux centrales hydrauliques à Son La et Lai Châu a entraîné un déplacement massif des populations locales. Dans les provinces de Son La, Lai Châu et Diên Biên ce sont par exemple 91.000 habitants qui ont dû quitter leur lieu de résidence. Ces villageois sont essentiellement originaires d’ethnies minoritaires avec parmi eux 88,12% de Thai, 5,36% de La ha, 3,42% de Xa.
Le Comité de pilotage national de ces deux projets s’est réuni récemment. Il a demandé au ministère de l’Agriculture et du Développement rural d’achever tous les projets de déplacement et de relogement des habitants dès cette année, respectant ainsi les délais fixés.
Environ 16.400 milliards de dôngs investis
À ce jour, les provinces de Son La, Diên Biên et Lai Châu où sont construites les centrales ont achevé l’élaboration du plan de déplacement. Les habitants sont déménagés vers 78 zones construites spécialement mais aussi dans 285 points de reloge-ment, dispersés dans 37 hameaux au sein de 16 communes. L’État a accordé 7.000 milliards de dôngs d’indemnisation aux 40.000 foyers et 332 organisations déplacés.
En outre, les localités ont procuré aux habitants 32.512 ha de terres pour le logement, 17.604 ha de terres agricoles, 12.718 ha de terres sylvicoles et 1.470 autres ha pour diverses utilisations. L’État a également mis en œuvre 3.058 projets d’investissement dans les infrastructures, soit 16.400 milliards de dôngs. 88,9% des ouvrages ont déjà été mis en service. Il reste toutefois 247 projets en cours de construction et plusieurs ouvrages ont été endommagés par les catastrophes naturelles.
Les habitants exercent de nouvelles activités
Les provinces ont demandé aux investisseurs et maîtres d’ouvrages d’achever la construction des infrastructures en respectant les délais fixés. Pour l’heure, les familles ont accès à l’eau potable et à l’électricité. Les constructions sont conformes aux conditions des localités. De plus, l’indemnisation, l’assistance à la sédentarisation et l’octroi de terres aux habitants ont été réalisés selon les règlements et politiques de l’État.
Des ouvrages d’utilité publique ont été construits afin de répondre aux besoins quotidiens des habitants. Des commerces ont vu le jour, des chemins vicinaux facilitent le déplacement des villageois. Des classes décentralisées ont été ouvertes pour permettre la scolarisation des enfants. Des dispensaires de qualité ont également fait l’objet d’investissements.
Le lycée de Quynh Nhai, dans la zone de relogement de Phiêng Lanh, province de Son La. |
Certains services sont de même mis à la disposition des habitants. Ces derniers peuvent participer aux activités culturelles et sportives proposées. Un point d’honneur a été mis à la préservation et la valorisation de la culture des d’ethnies minoritaires. La sécurité et l’ordre social sont également assurés.
La plupart des foyers des zones de relogement commencent à produire de façon stable. Ils peuvent exercer de nouvelles activités telles que l’aquaculture, l’exploitation de produits aquatiques ou encore l’artisanat. De plus, beaucoup d’habitants de la zone de Son La travaillent pour la compagnie par actions du caoutchouc, gagnant de 2 à 3 millions de dôngs par mois.
Des infrastructures qui manquent d’entretien
Selon le Comité de pilotage du Nord-Ouest, avant leur déplacement, la plupart des foyers de la zone pratiquaient la riziculture aquatique. Ils souhaiteraient donc se voir octroyer plus de terres afin de poursuivre leur activité. Mais il ne s’agit là que de l’une des nombreuses difficultés que doivent encore affronter les habitants relogés.
Leur niveau de production reste précaire. Le taux de foyers pauvres dans les différents points de relogements est élevé (20,4 % à Son La, 17% à Lai Châu). La formation des travailleurs ne fait pas partie des priorités des autorités locales et de nombreux jeunes ne trouvent pas d’emploi à la fin de leurs études.
De plus l’aide matérielle apportée aux villageois demeure insuffisante. Les fonds de l’État servant à la construction des infrastructures prennent chaque année du retard. Le manque de gestion et d’entretien des ouvrages publics altère leur efficacité. Enfin les terres destinées à la production ne sont pas encore assez nombreuses.
Les habitants des zones de relogement espèrent donc bénéficier régulièrement d’investissements du Parti et de l’État pour augmenter leur production et ainsi leurs revenus.