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>> La Saône-et-Loire rejoint la Côte-d'Or et l'Yonne en vigilance rouge
Un vigneron nettoie sa cave inondée par une crue de la rivière Serein à Chablis, dans l'Yonne, le 3 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'onde de crue continue cependant à se propager plus en aval, a averti la préfecture de l'Yonne, qui reste classé en vigilance rouge.
L'Aube, la Côte d'Or et la Haute-Marne sont pour leur part en vigilance orange pour des crues importantes. Le bassin de l'Arroux, en Saône-et-Loire, a été rétrogradé de la vigilance rouge à jaune.
Le pic a été atteint mercredi 3 avril "vers 03h00" à Tonnerre, sur la rivière Armançon encore placée en vigilance rouge, a indiqué à l'AFP Cédric Clech, maire de cette commune de près de 5.000 habitants.
Le niveau de cet affluent de l'Yonne a alors atteint 2,95 m, provoquant quelques débordements dans certaines artères, a constaté un journaliste de l'AFP. Seules deux personnes ont dû être évacuées dans un centre d'hébergement d'urgence, selon M. Clech.
Ces deux interventions ont porté à 19, sur l'ensemble de l'Yonne, le nombre d'évacuations réalisées depuis mardi matin 2 avril, selon les pompiers.
À Chablis, le pic a également été atteint dans la nuit de mardi 2 avril à mercredi 3 avril, les eaux du Serein ayant monté jusqu'à 2,43 m, "encore plus qu'en 2013, à 2,36 m", a indiqué la maire, Marie-Josée Vaillant. "La décrue a bien commencé", s'est félicitée l'élue.
"Bouillasse"
Dans le bourg de 2.300 habitants réputé mondialement pour ses vins blancs, les célèbres domaines n'ont été que très faiblement touchés, sauf le Domaine du Chardonnay, qui se situe sur une presqu'île encerclée des eaux du Serein en crue.
"On a eu jusqu'à 70 cm d'eau" dans les entrepôts, témoigne auprès de l'AFP Thomas Labille, associé. Le site, installé dans un ancien moulin, est régulièrement envahi par les eaux, notamment lors de la dernière crue d'il y a trois semaines.
Mais celle du week-end de Pâques a été "plus rapide et plus importante", ajoute M. Labille. Les fûts emplis de quelque 3.000 hectolitres de la dernière récolte ont été baignés d'eau sur une vingtaine de centimètres, mais pas trop longtemps, ce qui devrait limiter les dégâts aux tonneaux neufs, qui valent chacun 7-800 euros.
À Montbard, en Côte-d'Or, le 1er avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le viticulteur s'inquiète plus pour ses machines, la laveuse de bouteilles et l'étiquetteuse. Elles avaient été réhaussées mais ont quand même été léchées par les eaux. "Va falloir voir si elles peuvent redémarrer quand l'électricité reviendra", dit-il, les bottes dans la dizaine de cm d'eau qui reste encore sur le sol de béton.
Non loin de là, le Domaine Servin a eu plus de chance. "On n'a rien eu ou presque", se félicite Marc Cameron, responsable export du domaine.
Dans les caves, la dizaine de centimètres qui a par endroits recouvert le sol n'a pas atteint les fûts de grands crus, toujours surélevés d'une bonne trentaine de cm. "Et c'est redescendu très vite", selon M. Cameron.
"Ca fait juste un peu de bouillasse", dit Anthony Beaujean, ouvrier viticole s'affairant à rincer le sol de la cuverie recouvert d'une mince couche de vase.
Les domaines voisins se disaient, eux aussi, épargnés.
Plus en aval de Chablis, la vigilance reste élevée. La hausse du niveau de l'eau sera sensible dès le milieu de journée de mercredi 3 avril pour un pic de cru attendu entre la fin d'après-midi et le début de nuit, notamment en direction du secteur de Brienon-sur-Armançon. Les hauteurs de crue attendues demeurent légèrement supérieures à celles observées lors des dernières inondations de 2013, selon la préfecture de l'Yonne.
Sur le Serein, maintenu en vigilance orange, la montée des eaux se fait à un "rythme très soutenu", a ajouté la préfecture.
En amont, la décrue de ces cours d'eau est "très lente" et pourrait de surcroît être ralentie par les précipitations attendues tout au long de ce mercredi, selon la préfecture.
AFP/VNA/CVN