Australie
Les militaires exhortent des habitants à évacuer sous la menace des feux

Des militaires faisaient jeudi 9 janvier du porte-à-porte sur une île du sud de l'Australie pour convaincre les habitants de fuir des incendies qui risquent d'être attisés dans les prochains jours par une nouvelle vague de chaleur.

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Un voiture calcinée près d'une pompe à essence à Batlow, dans l'État australien de Nouvelle-Galles du Sud, le 8 janvier.

Particulièrement précoce et virulente, la saison des incendies a déjà fait 26 morts en Australie, réduit en cendres une superficie équivalente à l'île d'Irlande et détruit plus de 2.000 maisons.
Jeudi 9 janvier, des militaires frappaient carrément aux portes des maisons de la localité de Parndana, sur l'Île Kangourou, au sud-ouest d'Adélaïde, en
Australie-méridionale, pour exhorter leurs habitants à partir en raison de la menace d'une immense brasier, alors que le mercure atteignait les 38 degrés.
Mercredi 8 janvier, la police avait procédé à l'évacuation de la localité touristique voisine de Vivonne Bay elle aussi sous la menace des flammes.
"Les conditions sont telles que le risque demeure important pour les pompiers qui se battent pour contrôler les feux, et pour quiconque se trouve dans les parages", a déclaré Mark Jones, un responsable des pompiers de la zone.
"Situation très dangereuse"
Les autorités de l'
État voisin de Victoria ont également prolongé de deux jours l'état de catastrophe naturelle en raison des fortes températures attendues vendredi, qui risquent d'attiser les feux.
"C'est une situation très dangereuse et très active à laquelle nous allons être confrontés au cours des 12, 24, 36 prochaines heures", a déclaré Andrew Crisp, un haut responsable de cet
État dont Melbourne est la capitale.
Les incendies, qui se produisent chaque année sur l'immense île-continent, sont de plus en plus aggravés par les sécheresses induites par le réchauffement climatique.
Le Premier ministre du Victoria, Daniel Andrews, a invité la population à se préparer à une longue épreuve. "Nous ne sommes qu'au début de ce qui va être un très, très difficile été", a-t-il dit.
En dépit d'un répit relatif en début de semaine à la faveur d'une baisse des températures et de quelques précipitations, près de 150 incendies faisaient toujours rage dans le Victoria et la Nouvelle-Galles du Sud, les deux
États les plus touchés qui sont aussi les plus peuplés.
"Ne nous méprenons pas sur la pluie que nous avons eue", a déclaré la ministre de la police du Victoria, Lisa Neville. "Ces feux continuent de progresser, de grandir dans le paysage et présentent un risque important pour les populations".
Les pompiers ont néanmoins profité de ces conditions plus favorables pour prendre des mesures préventives, comme des opérations de débroussaillage ou de brûlage contrôlé.
"Il ne faut qu'une étincelle pour que le feu prenne, et c'est ce qui nous inquiète pour demain", a déclaré John Cullen, un responsable des pompiers.
Le corps des pompiers a par ailleurs annoncé qu'un hélicoptère bombardier d'eau s'était abîmé jeudi après-midi 9 janvier dans un barrage, mais que son pilote était parvenu à nager jusqu'à la rive.
Dans certaines zones dévastées, des habitants se sont d'ores et déjà engagés dans la pénible phase du déblayage et de la reconstruction, qui pourrait prendre des années.
La Nouvelle-Galles du Sud a annoncé qu'elle consacrerait 1,2 milliard d'USD australiens (740 millions d'euros) à la réparation des infrastructures dans les zones sinistrées. Cela s'ajoute aux deux milliards de dollars australiens promis par le gouvernement fédéral pour l'aide aux villages touchés.
"Comme un canari dans une mine"
La catastrophe en cours est aussi écologique.
Au terme d'une étude, le professeur Chris Dickman, de l'Université de Sydney, a estimé dans un communiqué publié lundi 6 janvier qu'un milliard d'animaux avaient péri, un chiffre qui inclut les mammifères, les oiseaux et les reptiles, mais pas les insectes ou les invertébrés.
"La destruction en cours, si rapide sur une zone si étendue, est sans comparaison possible. C'est un événement monstrueux en terme de superficie mais aussi quant au nombre d'animaux touchés", a-t-il déclaré en pointant la responsabilité du réchauffement climatique.
"On dit parfois que l'Australie est comme le canari que l'on gardait dans la mine de charbon pour signaler le danger", a-t-il ajouté. "Nous observons probablement en Australie ce qui sera le résultat du réchauffement climatique dans d'autres régions du monde".
2019 a été l'année la plus chaude et sèche depuis le début des relevés. La journée du 18 décembre a été la plus chaude jamais constatée, avec une moyenne nationale des températures maximales mesurée à 41,9°C.
Et le gouvernement du conservateur Scott Morrison a maintes fois été attaqué pour son inaction en matière de lutte contre le réchauffement climatique, et sur la priorité donnée en Australie à la très polluante industrie du charbon.

AFP/VNA/CVN

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