>>Les particularités culturelles des San Chi
>>Le tourisme de Bac Giang et les potentiels à éveiller
La maison communale est le lieu où les Sán Chi rendent hommage à leurs génies tutélaires. |
Photo : VOV/CVN |
La première impression qui se dégage d’une maison communale Sán Chi pourrait se résumer en un mot : rudimentaire, à l’extérieur comme à l’intérieur ! Si les đình des Kinh se caractérisent par des sculptures sophistiquées et les rông des hauts plateaux du Centre par leurs immenses toitures de paille, il n’en va pas de même avec les maisons communales des Sán Chi, qui pourraient presque passer inaperçues tant elles sont simples.
Pas évident, au premier abord, de distinguer la maison communale des habitations ordinaires. Pas d’ornements laqués, pas de statues de dieux, ni de sentences parallèles... L’édifice est fait de matériaux aussi modestes que lui : brique, chaux et sable. En son centre, trône un unique autel sur lequel est disposé un vase d’encens. Mais par contre, son emplacement est choisi avec beaucoup de soin, comme nous l’explique Lâm Van Oanh, un Sán Chi de la commune de Kiên Lao : «Il faut choisir un bon emplacement pour la maison communale, afin qu’elle puisse apporter la prospérité à tous les villageois. Les nôtres, qui datent du XIXe siècle pour la plupart, ont déjà été restaurées maintes fois».
Des femmes de l'ethnie San Chi. |
Photo : CTV/CVN |
À vrai dire, les San Chi ne se préoccupent pas beaucoup des contingences matérielles. Seul compte l’aspect spirituel. Peu importe le décor, pourvu que les coutumes qui leur ont été léguées par leurs aïeux soient respectées. Ly Hông Viên, un responsable du hameau de Ho, informe : «Notre fête annuelle tombe le 2e jour du Nouvel An lunaire. C’est un événement très attendu. Tout le monde vient rendre hommage au génie tutélaire pour démarrer la nouvelle année sous les meilleurs auspices... Les uns apportent des offrandes, les autres collectent de l’argent pour l’organisation».
La maison communale est donc ouverte le 2e jour du 1er mois lunaire, mais aussi lorsque surviennent des événements inopinés. mais aussi lorsque surviennent des événements inopinés. Toujours selon Lâm Van Oanh, «les Sán Chi, qui sont proches de la nature, croient beaucoup aux forces célestes. S’ils se sentent menacés par des épidémies ou par la famine, ils invoquent le génie tutélaire. Et naturellement, dans ces cas-là, la maison communale leur est ouverte».
La maison est ouverte, mais pas question d’y faire n’importe quoi. Il existe en fait beaucoup de tabous à respecter. Ainsi, les personnes qui sont en deuil ne peuvent pas franchir le seuil du sanctuaire. Quant aux femmes, il leur est interdit de préparer les plats qui sont offerts au génie tutélaire.
Ly Thi Nam, du hameau de Ho, raconte : «Il y a toujours au moins une topette d’alcool et un gâteau de riz gluant. Parfois, on trouve aussi un bol de pho ou de la viande. Après avoir présenté toutes ces offrandes au génie tutélaire, on peut toujours en rapporter une petite partie chez soi. Mais attention, seuls les hommes ont le droit de préparer les offrandes».
Eh oui, qui osera dire, après ça, que les hommes ne sont bons qu’à faire du bricolage et qu’ils ne savent pas cuisiner ? Certainement pas Lâm Van Oanh, en tout cas : «Je prends en charge la préparation des offrandes. C’est vrai que c’est la tradition, mais en plus, ça permet de décharger un peu les femmes. Elles ont bien le droit de se reposer un peu, non ?».
C’est vrai, ça, d’autant plus que le restant de l’année, elles triment du matin au soir...
Mais laissons-là ces considérations et remettons-en nous à la sérénité rustique qui se dégage de toutes ces maisons communales...