Les jeunes vietnamiens vers un mode de vie plus écolo

Ces dernières années, les 2 nouveaux termes “zéro déchet” et “minimalisme” prennent de plus en plus d’ampleur au Vietnam. Les jeunes, qui sont les plus sensibilisés à ces notions, s’approprient rapidement de nouvelles habitudes de vie écologiques.

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Les 2 tendances “zéro déchet” et “ minimalisme” en photos, textes et vidéos sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Youtube et Instagram.
Photo : Linh Chi/CVN

La pollution environnementale constitue une question qui touche tout le monde et les activités humaines en sont pour une large part responsable. Le respect de l’environnement devient donc le principe selon lequel les gens changent petit à petit leurs habitudes quotidiennes.

Au Vietnam, l’un des pays les plus vulnérables devant les impacts du dérèglement climatique, la population est de plus en plus consciente de la pollution environnementale. De plus, les jeunes vietnamiens, depuis quelques années, se sont lancés dans deux beaux mouvements écologiques, à savoir “zéro déchet” et “minimalisme”. Ainsi, ils trient les objets, gardent en tout temps à leur côté une gourde pour éviter l’utilisation de bouteilles en plastique ou disent non aux sacs et sachets à usage unique en s’équipant de cabas de courses. En réponse à ces gestes, bon nombre de producteurs et vendeurs cherchent à montrer leur attitude éco-responsable en emballant leurs légumes dans des feuilles de bananier, en proposant des prix réduits aux clients qui ramènent leurs propres sacs, gourdes, contenants ou bien en les laissant choisir le volume de boissons.

Zéro déchet : Une vie sans déchets

Zéro déchet (de l’anglais “zero waste”) est une démarche d’origine américaine qui s’est inspirée du principe des 5R (refuser, réduire, réutiliser, recycler, composter (“rot” en anglais)). Elle vise à réduire au maximum la quantité de déchets générés, et par la suite, conduire les pratiquants à une vie de meilleure qualité. Les manières d’agir sont variées parce que chaque petit geste compte : choisir des contenants réutilisables, s’habiller avec des vêtements de seconde main ou encore adopter des sacs en tissu, remplacer des pailles en plastique par des pailles écologiques (en bambou, en verre, en inox,…), entre autres.

Minimalisme : Faire mieux avec moins

Étant jadis un courant artistique, le minimalisme est actuellement pratiqué dans tous les domaines de la vie. Cette notion est étroitement associée à la célèbre devise “Less is more”, qui peut être traduire en français par “moins, c’est plus”. En termes de mode de vie, vivre de façon minimaliste, c’est simplifier sa vie, limiter ses désirs matériels afin de se recentrer sur l’essentiel.

Dans une ère où les gens jouissent de la surconsommation, le minimalisme est considéré comme une démarche positive qui favorise la préservation des ressources naturelles et la protection de la planète.

Des pailles et gobelets réutilisables utilisés par des jeunes employés d’une agence de voyage.
Photo: Linh Chi/CVN

Opter pour ce style de vie peut se traduire au travers de différentes façons, toutes aussi simples qu’efficaces, telles que se questionner avant d’acheter, manger moins mais mieux, voyager léger…

Engagement écologique réel ou simple tendance ?

En réalité, le zéro déchet et le minimalisme sont des modes de vie déjà appliqués par une bonne partie des Vietnamiens depuis longtemps. Mais c’est grâce à des "influenceurs", gourous de l’Internet tels que Giang oi, Anh Ban Than et Dinology que ces 2 notions sont devenus populaires au sein de la jeune communauté. Les mouvements sont nettement visibles au travers notamment de photos, de textes et de vidéos publiés sur les réseaux sociaux. Comme toute autre tendance, ces styles de vie aux caractères effervescent et éphémère, font cependant douter de leur persistance : les jeunes se préoccupent-ils vraiment de l’environnement ou désirent-ils simplement se mettre à jour? Etre à la mode ? Les exemples suivants essaieront mettre en lumière cette problématique.

Depuis la fin de 2018, le "hashtag" #nostrawchallenge (“défi sans paille en plastique”) est omniprésent sur les réseaux sociaux au Vietnam. Suite à ce "challenge", les jeunes vietnamiens ont désormais tendance à utiliser des gobelets et pailles réutilisables au lieu de ceux à usage unique.

À l’opposé de cette belle image, le souci concernant les montagnes d’ordures pouvant être observées à l’issue de festivals, concerts ou matchs sportifs reste toujours problématique et fort énervant. Mégots, bouteilles vides, sacs en plastique éventrés… autant de traces de réjouissances s’éparpillent sur le sol. On gardera en mémoire le match retour de la finale de la Coupe Suzuki 2018 de la Fédération de football de l'ASEAN (AFF Suzuki Cup) entre le Vietnam et la Malaisie au Stade national My Dinh. Outre la joie après la victoire de l’équipe vietnamienne, on a également ressenti une grande tristesse suite au constat affligeant du Stade national recouvert de déchets.

Le Stade national My Dinh jonché d’ordures à l’issu du match.
Photo: Zing.vn

Dans l’ensemble, il est clair que l’adoption de la politique du zéro déchet et du minimalisme ne demeure actuellement qu’au niveau dit tendanciel. Les objectifs de ces 2 mouvements, à savoir l’éveil de la conscience écologique des citoyens et la prise de conscience collective de l’environnement, ne sont pas encore atteints. Cependant, de bonnes tendances peuvent façonner de bonnes habitudes. Avec une éducation tournée sur l’environnement et le développement durable sur le long terme, ces modes pourraient bel et bien donner naissance à un réel engagement écologique.

Linh Chi/CVN
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