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Le T’rung
Un musicien joue du T’rung |
Le T’rung, comparable à un xylophone en bambou, constitue un instrument populaire auprès des groupes ethniques minoritaires du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre). Il est composé de plusieurs tubes scellés à une extrémité et coupés en biseau de l’autre. À l’origine, le T’rung comprenait deux, trois, cinq ou six tubes. Aujourd’hui, il existe des modèles avec plus de six tubes.
Autrefois, le T’rung était unique-ment joué par les hommes. Les musiciens frappaient sur les tubes avec des mailloches en bambou. Aujourd’hui encore, il arrive que deux personnes jouent sur un même xylophone. Chez les Ê dê, il est nécessaire d’utiliser trois baguettes pour frapper simultanément une même note à l’octave.
Le T’rung est joué dans les fêtes traditionnelles des Xê Dang, notamment à l’occasion de la célébration de la nouvelle récolte ou du Nouvel An, a souligné Y Sinh, artiste de l’ethnie Xê Dang. En 2015, il a reçu le satisfecit du président du Vietnam pour ses contributions à la conservation de la culture ethnique. De nos jours, le T’rung est un instrument principalement utilisé lors de spectacles professionnels. Il reste très populaire au Vietnam et auprès des étrangers.
Le K’long-put
Le K’long-put fut d’abord conçu pour les femmes. Son nom est originaire de l’ethnie Xê Dang. Il est très populaire auprès des groupes ethniques Banah, Jarai et H’re. Il est composé d’une série de 2 à 12 tubes de bambou, variant entre 60 et 200 cm de long et entre 5 et 8 cm de diamètre. Les tubes positionnés horizontalement sont ouverts soit à une extrémité, soit aux deux. La musicienne se tient debout ou s’agenouille, en frappant des mains pour générer de l’air dans les tubes afin de créer des sons.
Chaque tube ne produit qu’un seul ton. Toutefois, certaines ethnies bloquent une extrémité du tube, une technique qui permet de réaliser des sons extraordinaires. Selon la légende, cet instrument abrite la déesse du riz. Sa musique est donc reliée à la riziculture et aux travaux ruraux. "Les T’rung et K’long-put sont liés à la vie spirituelle des ethnies du Tây Nguyên. Leur forme rappelle le +nhà rông+, maison typique ici", a déclaré Ngô Tuyêt Mai, artiste de musique traditionnelle.
Les gongs
Jouer du gong au Tây Nguyên |
Pour les minorités ethniques du Tây Nguyên, les gongs sont étroitement reliés à la vie des habitants, et ponctuent les grands moments de leur existence. Y Thim, de l’ethnie Ê dê, a déclaré: "Les gongs constituent l’âme du Tây Nguyên. Ils accompagnent les gens, de leur naissance jusqu’à leur dernier souffle".
Ils sont utilisés dans de nombreux rites: pour le nouveau riz, le sacrifice du buffle, l’invocation de la pluie, les cérémonies de mariage et de pendaison de crémaillère... C’est aussi le fil conducteur qui unit le monde terrestre au monde divin.
Les gongs sont des instruments de musique en bronze, classés en deux catégories: l’une avec un mamelon au milieu et l'autre sans mamelon. Ils sont de différentes tailles, de 20 cm à 60 cm voire 90 cm et 120 cm de diamètre. Ils peuvent être utilisés séparément ou dans un orchestre de 2 à 12, 13, 18 voire 20 pièces. L’espace de la culture des gongs du Tây Nguyên a été inscrit en 2005 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Il englobe cinq provinces: Kon Tum, Gia Lai, Dak Lak, Dak Nông et Lâm Dông.
De nos jours, les gongs sont devenus un produit culturel et touristique à part entière. Ils constituent le fil invisible qui relie non seulement les communautés et les humains avec les divinités, mais aussi les visiteurs des quatre coins du monde grâce aux ethnies du Tây Nguyên.