Le pont Trân Thi Ly au-dessus de la rivière Hàn dans la ville de Dà Nang (Centre). |
Photo: BDT/CVN |
Lors du 2e Forum économique du Centre, tenu récemment à Dà Nang, le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê a soulevé quatre problèmes majeurs à régler afin de mieux exploiter les potentiels économiques du Centre, une région caractérisée par sa richesse culturelle et la beauté de ses paysages mais encore relativement pauvre.
Le vice-Premier ministre a estimé que les infrastructures de la région ne se développaient que sur l’axe Nord-Sud, et encore de façon très superficielle. Si l’on ne profite pas du carrefour Nord-Sud et Est-Ouest (les pays de la sous-région du Mékong), il y aura beaucoup d’occasions manquées pour le Centre, une aire géographique longue et étroite.
De nombreux atouts à valoriser
Selon Vuong Dinh Huê, le Centre est "un balcon sur le Pacifique" qui joue "un rôle des plus importants dans le développement économique maritime". Le chef adjoint du gouvernement a souligné la nécessité de la connexion entre les localités de la région et de la valorisation des potentialités de chacune pour l’intérêt commun.
Le Docteur Trân Du Lich, membre du Groupe de conseil économique du gouvernement, a jugé que la partie littorale du Centre présentait de nombreux avantages en matière de ressources humaines avec ses 30 universités, 34 écoles secondaires et 26 écoles professionnelles, le problème étant en fait de savoir comment utiliser de manière optimale cette "matière grise" disponible.
En ce qui concerne les infrastructures économiques, neuf provinces littorales du Centre disposent de six zones économiques et 54 zones industrielles. Les infrastructures techniques de la région sont également relativement bonnes avec six aéroports, 13 ports maritimes, 14 autoroutes et la voie ferrée Nord - Sud, répartis uniformément entre les localités et reliant les principales villes. Cependant, la qualité de ce réseau d’infrastructures est régulièrement mise en cause.
Certains économistes ont estimé que le Centre dépendait excessivement de la Nationale 1A, qui a d’ailleurs dû être restaurée pour atteindre les normes en vigueur. Pour palier cette trop forte densité de véhicules qui empêche la fluidité de la circulation et donc du transport, les dirigeants locaux souhaitent voir l’État investir davantage dans le projet d’autoroute Nord - Sud.
En outre, la ligne ferroviaire Nord - Sud, qui traverse le Centre sur 880 km, et les gares qui lui sont rattachées, n’ont pas bénéficié d’investissements suffisants pour être efficaces.
S’agissant du transport aérien, les six aéroports en activité ne suffisent pas à désenclaver les provinces où ils sont implantés, étant donné que seuls Dà Nang et Cam Ranh peuvent accueillir des avions cargos et des long-courriers internationaux. Le reste se contente de voir se poser les vols en provenance de Hô Chi Minh-Ville et de Hanoï. Comme les réseaux routier et ferroviaire, le trafic aérien souffre de congestions handicapant tourisme, commerce et attraction de l’investissement.
"Comparé aux régions Nord et Sud, dynamiques économiquement, le Centre souffre d’une déficience d’argent frais du fait des problèmes financiers dont il souffre. Par extension, cette situation provoque de nombreux problèmes en termes de planification et de stratégie de développement des infrastructures", a remarqué Trân Du Lich.
Connexion pour le développement
Le tunnel du col Ca dans le province de Phu Yên. |
Photo: CTV/CVN |
Même constat pour les provinces du Centre ne se trouvant pas sur le littoral. Concernant le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), la région a été l’objet d’une préoccupation particulière du gouvernement ces dernières années. Ses infrastructures se sont ainsi considérablement améliorées: des centaines d’ouvrages hydrauliques mis en place, trois aéroports, 13 autoroutes nationales et 57 routes provinciales restaurées..., contribuant grandement au développement économique de la région.
Malheureusement, cet effort n’est pas suffisant pour briser son isolement et y former des conditions économiques optimales.
Les provinces littorales elles-mêmes connaissent l’importance de la connexion avec le Tây Nguyên pour leur développement. D’après Hô Quôc Dung, président du Comité populaire de Binh Dinh, "le fonctionnement à pleine capacité du réseau portuaire dépend du flux de marchandises provenant du Tây Nguyên, ainsi que du Laos et du Cambodge". Ainsi, afin d’obtenir une efficacité économique optimum, il s’avère nécessaire de restaurer et d’élargir les Nationales 19, entre Binh Dinh et Tây Nguyên, et 25, reliant Phu Yên au Tây Nguyên.
Abordons pour finir le grand atout des provinces du Centre: la mer, qui permet à la fois le commerce international et le tourisme, à condition de disposer d’infrastructures correctes.
Dà Nang est un exemple parfait de cette situation. Ce n’est pas par hasard si la ville a préconisé l’amélioration du port maritime de Tiên Sa, l’accroissement des investissements dans celui de Liên Chiêu ou dans une série de ponts modernes au-dessus de la rivière Hàn après l’achèvement de la première route côtière. Lorsque cet axe fut construit, plusieurs projets de villégiature de luxe furent élaborés, accroissant l’offre touristique de cette ville.