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Image infrarouge fournie par l'ONG Environnemental Defense Fund en 2016 montrant une fuite de méthane dans une installation gazière, dans la banlieue de Los Angeles. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Ces fuites générées par l'industrie américaine représentent 13 millions de tonnes de méthane chaque année, bien plus que les estimations de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), selon ce rapport paru dans la revue Science. Les chercheurs ont indiqué que ces fuites, qui s'élevant à 2,3% de la production brute de gaz américain, bien plus que le taux de 1,4% estimé par l'EPA, représentent assez de gaz naturel pour alimenter 10 millions de maisons.
Le gaz naturel ainsi perdu en raison des fuites équivaut à une somme de 2 milliards de dollars, toujours selon ce rapport compilé par plus de 140 chercheurs, en coopération avec 50 compagnies pétrolières et gazières, qui ont donné accès à leur site de production et fourni des conseils techniques. "Les scientifiques ont découvert un problème énorme, mais aussi une opportunité énorme", a déclaré Steven Hamburg, scientifique à l'ONG Environnemental Defense Fund et co-auteur du rapport.
"Réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier est la manière la plus rapide, la plus rentable dont nous disposons pour ralentir le taux de réchauffement aujourd'hui, même au moment où une transition plus vaste vers des énergies à faible teneur en carbone se poursuit", ajoute-t-il. Le méthane est le composant principal du gaz naturel, et sur une durée de 20 ans son impact sur le réchauffement climatique est 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone, selon les experts.
Le gaz naturel est une énergie fossile qui émet moins de dioxyde de carbone que le pétrole ou le charbon, mais son efficacité dépend en grande partie de la capacité à minimiser les fuites de méthane. Certains géants de l'industrie pétrolière ont déjà commencé à reconnaître le problème et à agir. BP a fixé ses premiers objectifs sur le méthane en avril, et ExxonMobil s'est engagé en mai à réduire ses émissions de méthane. Shell et Qatar Petroleum se sont engagés à la même chose.
Les chercheurs estiment que la différence entre les estimations du gouvernement américain et les émissions réelles "est probablement le résultat des méthodes d'inventaire actuelles qui ne prennent pas en compte les émissions de méthane survenant dans des conditions anormales, comme les pannes".