Les entreprises vietnamiennes à la conquête des marchés étrangers

Le volume de l’investissement des entreprises vietnamiennes en dehors du Vietnam augmente fortement d’année en année, selon une estimation du Département de l’investissement étranger (ministère du Plan et de l’Investissement).

En 2011, les groupes et entreprises domes-tiques ont investi à l’étranger 2,12 milliards de dollars dont 1,4 milliard pour le seul secteur du pétrole. Il s’agit de 75 projets autorisés dans 26 pays et territoires. Environ 950 millions de dollars ont été décaissés. 

En termes d’ampleur, les plus grands projets vont aux industries de l’énergie et des télécommunications. On peut citer la centrale hydroélectrique Ha Sê San II au Cambodge (806 millions de dollars), le réseau de télécommunications Viettel au Pérou (408 millions de dollars), la plantation d’hévéas dans la province cambodgienne de Strung Treng (53,7 millions de dollars).

En termes de capitaux décaissés, c’est le groupe Petro Vietnam qui est en tête avec 347 millions de dollars, suivi des groupes Viettel (185 millions), Sông Dà (161 millions), du caoutchouc (134,6 millions), Hoàng Anh Gia Lai (39 millions) et la compagnie Dông Duong Xanh (23,7 millions).

La construction des centrales hydroélectriques, un secteur clé des investisseurs vietnamiens au Laos.

Toujours l’année dernière, le ministère du Plan et de l’Investissement a durci la gestion des investissements à l’étranger des entreprises vietnamiennes, a souligné le vice-ministre Nguyên Thê Phuong. L’octroi de crédit en devises étrangères pour de telles opérations par les banques commerciales vietnamiennes n’a pas été autorisé.

Depuis 1999, année du premier projet d’investissement viet-namien à l’étranger, les entre-prises domestiques mènent désormais 627 projets, d’un total de 10,8 milliards de dollars dont 2,7 milliards ont été décaissés, a indiqué Dô Nhât Hoàng, directeur du Département de l’investissement étranger.

Les investisseurs vietnamiens sont présents dans 55 pays et territoires, majoritairement au  Laos avec 3,4 milliards de dollars, au Cambodge (2,1 milliards), au Venezuela (1,8 milliard), en Russie (776 millions), au Pérou (508 millions), en Malaisie (412 millions), au Mozambique (345 millions).

Outre le développement de leurs marchés, les investisseurs diversifient les secteurs d’activité qui, en sus de ceux traditionnels comme pétrole, électricité et exploitation de minerais, comprennent aussi l’artisanat, l’agriculture et la sylviculture, les médias...

Selon le directeur du Département de l’investissement à l’étranger Dô Nhât Hoàng, les activités des entreprises domestiques en dehors du Vietnam contribuent à court comme à long terme au développement socioéconomique du Vietnam.

Les investissements dans des centrales électriques au Laos et au Cambodge participeront directement à la garantie de la sécurité énergétique du Vietnam. En général, les projets autorisés sont ceux qui permettent un renforcement de l’intégration du pays à l’économie mondiale en l’impliquant dans la chaîne mondiale de production et de distribution. Autant dire que la poursuite de tels investissements est plus que nécessaire pour le pays, affirme Dô Nhât Hoàng.

Parmi ces investissements à l’étranger, c’est le secteur secondaire qui est le plus important, puis celui du primaire avec l’agriculture, la sylviculture et pêche, et enfin, du tertiaire avec des services tels que les télécommunications, etc. Le Laos, le Cambodge, le Venezuela et la Russie sont les marchés les plus attrayants avec des investissements d’un milliard de dollars et au-delà dans chacun de ces pays.

Un secteur pour chaque marché

Projet vietnamien de plantation d’hévéas dans le Sud du Laos.

Au Laos, les entreprises vietnamiennes ont créé des coentreprises avec des partenaires locaux dans la construction d’infrastructures, la production d’articles de consommation, sans oublier les secteurs bancaires et de la grande distribution.

Le Cambodge est le 3e des 55 pays et territoires dans lesquels l’investissement direct vietnamien est réalisé, résultat de la promotion de ce dernier menée par les gouvernements des deux pays. Les projets sont développés pour l’essentiel dans la finance, l’énergie, l’aviation civile, les télécommunications, l’agriculture traditionnelle comme industrielle, l’exploitation de minerais.

Au Cambodge, de grands noms vietnamiens sont présents tels que Viettel (Compagnie générale des télécommunications de l’Armée), BIDV (Banque de l’investissement et du développement du Vietnam), TKV (groupe du charbon et des minerais du Vietnam), PétroVietnam (groupe du pétrole et du gaz du Vietnam), Hoàng Anh Gia Lai... Le groupe Viettel est satisfait de ses affaires au Cambodge à travers son joint-venture Metfone créé en février 2009. FPT a de son côté largement contribué au développement du réseau d’accès large bande à Internet. Selon les investisseurs vietnamiens, les affaires vont encore davantage prendre leur essor une fois signé l’accord de non double imposition et d’encouragement de l’investissement entre les deux pays.

S’agissant des pays d’Europe de l’Est, la Russie et l’Ukraine, les projets vietnamiens sont développés dans l’industrie et l’agro-alimentaire. L’Afrique du Nord et l’Amérique latine en accueillent dans le secteur de la prospection et de l’exploitation pétrolières, et au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, dans celui de l’agriculture. 

Thê Linh/CVN

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