Les enfants privés de sport cet été

À Hô Chi Minh-Ville, la pandémie de COVID-19 continue d’entraver les activités sociales, dont la pratique sportive des enfants. De nombreux parents sont à la recherche de classes dans les centres sportifs ou les clubs privés. Une mission presque impossible !

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Faire du vélo est un sport recommandé, même en cette période d’épidémie.
Photo : Truong Trân/CVN

L’été est le moment où les élèves prennent une pause après une année scolaire en participant à des activités de plein air afin de se ressourcer. Suivant ce concept, ces dernières vacances d’été, Nguyên Quynh Huong, domiciliée dans le 2e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, emmenait souvent ses deux enfants dans des clubs de sports, pour qu’ils se dépensent et se fortifient. Cependant, cette année, en raison de l’épidémie, Mme Quynh Huong n’a pas pu trouver de cours de sport pour ses enfants.

Na, sa fille aînée, adore la danse classique mais elle a dû arrêter de la pratiquer depuis la résurgence de l’épidémie : "J’ai 17 ans et je suis en pleine croissance. J’adore la danse qui me donne un joli corps. Mais à cause du virus, j’ai tout arrêté et je me suis mise à grossir", témoigne Na.

Ben, le petit frère de Na, interroge chaque jour sa mère pour savoir quand il pourra reprendre le football et le basket-ball. Sa maman n’ose pas l’envoyer sur un terrain.

Face à la situation compliquée de l’épidémie de COVID-19 et aux recommandations du ministère de la Santé d’éviter les rassemblements, de nom-breuses familles se sont rabattues sur les sports individuels.

Mme Quynh Huong a proposé à ses deux enfants de faire du vélo tous les jours, environ 20 km, en choisissant des lieux peu fréquentés et en respectant les recommandations ministérielles.

Mme Phuong Trang est prof d’aérobic pour les enfants de 3 à 6 ans. Elle donne des cours chez elle depuis trois ans. Cet été, elle hésite beaucoup à organiser les classes en raison de la crise sanitaire.

Les cours de sport d’été interdits

À l’été 2020, alors que l’épidémie était sous contrôle, elle avait pu organiser des modules pour les jeunes. Cette année est différente: les écoliers ont fini plus tôt leur année scolaire, mais elle ne peut pas encore ouvrir de classe car les inscriptions sont rares. "Je souhaite que le pays réussisse à contrôler l’épidémie pour que je puisse ouvrir prochainement une classe d’aérobic", partage la formatrice.

Pour le moment, les parents attendent, en posant des questions sur les effectifs

par classe et les gestes barrières. À ce propos, Phuong Trang déclare qu’il est difficile de respecter les consignes sanitaires vue la petitesse de sa salle de formation.

M. Thiên Phu est un entraîneur de badminton qui enseigne dans certains centres sportifs. Il aurait dû avoir au moins cinq à sept cours d’été pour des jeunes de 10 à 18 ans. Mais cette année, à cause de l’épidémie, il ne peut pas louer de terrain pour assurer ses classes.

Bon nombre de centres sportifs de la ville se tenaient prêts à accueillir les jeunes apprenants pour l’été 2021. Cependant, en raison du COVID-19, l’ouverture des cours de sport a été reportée sine die.

À Hô Chi Minh-Ville, pendant les vacances d’été, certaines écoles proposent elles aussi des cours de sport et de musique pour les enfants. Une enseignante de sport d’une école primaire du 1er arrondissement témoigne là encore des difficultés : "L’été dernier, après les longues vacances du Têt en raison du COVID-19, les élèves se sont concentrés sur les matières officielles, donc ma classe de sport n’a pu ouvrir. Cet été, l’épidémie a fait son retour juste au moment des vacances d’été. Selon la réglementation de l’école, ma classe ne peut pas fonctionner".

Cette enseignante reçoit pourtant des appels de parents désireux d’envoyer leurs enfants dans des classes de sport d’été. Elle ne peut malheureusement pas leur répondre favorablement, le Service municipal de l’éducation et de la formation ayant demandé aux établissements scolaires d’arrêter les activités d’été.

S’adapter à la situation

Pendant la période de distanciation sociale, les activités de plein air comme arracher les herbes, arroser des plantes... sont encouragées.
Photo : QN/CVN

Selon les experts, les activités estivales, dont la pratique sportive, aident les enfants à être plus actifs, plus confiants en eux, à trouver un équilibre entre études d’été et loisirs, à avoir un développement complet du corps et de l’esprit. Le sport améliore la capacité de travail en groupe, l’adaptation à l’environnement, ainsi que le développement complet des organes fonctionnels du corps des enfants.

La sécurité et la prévention des épidémies dans les activités estivales des enfants sont toujours des priorités absolues pour les parents. La doctoresse Huynh Phuong Nguyêt Anh, du Service de traumatologie et d’orthopédie de l’Hôpital universitaire de médecine et de pharmacie de Hô Chi Minh-Ville, dit : "Actuellement, la situation épidémique affecte négativement l’organisation d’activités d’été pour les enfants, ce qui est un obstacle pour la pratique sportive régulière".

Selon Mme Nguyêt Anh, pendant la période de distanciation sociale, des activités physiques peuvent être organisées à la maison. Elle évoque les travaux ménagers et/ou les activités de plein air (arracher les herbes, arroser des plantes, marcher, faire du vélo dans le jardin ou dans les zones avoisinantes). Elle recommande également de ne pas pratiquer de sports de combat avec des personnes qu’on ne connaît pas bien. Il faut pratiquer des sports de plein air dans de vastes espaces et donc éviter les contacts étroits. Il est possible de privilégier des sports individuels, comme le badminton ou le tennis de table.

Les parents doivent suivre les recommandations en vigueur : faire porter des masques aux enfants, leur faire laver les mains au gel hydroalcoolique avant, pendant et après la pratique d’un sport, leur donner une bouteille d’eau personnelle et privilégier les activités de plein air plutôt que dans des espaces étroits.

Les parents doivent bien s’entendre sur ces points avec l’entraîneur de leurs enfants pour garantir un milieu sportif sain et sans risque de contagion.

Quang Châu/CVN

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