Dans un bureau de vote, le 3 janvier à Minya, à 350km au Sud du Caire. Photo : AFP/VNA/CVN |
Quelque 15 des 50 millions d'électeurs inscrits sont appelés à participer à leur tour sur deux jours à cette élection, la première depuis la chute du président Hosni Moubarak en février, dans neuf gouvernorats du Sinaï, du delta et de la vallée du Nil, ou encore dans des oasis des déserts du Sud-Ouest.
Les résultats des deux premières zones du vote, qui a débuté le 28 novembre avec notamment les deux premières villes du pays, Le Caire et Alexandrie, ont assuré une large victoire aux formations islamistes, qui ont recueilli aux alentours de 65% selon des chiffres provisoires.
À Charm el-Cheikh, grande station balnéaire du sud-Sinaï, le Parti des Frères musulmans, le "Parti de la liberté et de la justice" (PLJ) avait le 3 janiver les faveurs de nombreux électeurs, qui cherchaient à dissiper les craintes de voir le tourisme pénalisé par une victoire islamiste. "Si Dieu le veut, le PLJ va gagner. Ce sont de bonnes gens. Le tourisme est leur priorité, ils ne l'arrêteront pas", déclarait une électrice, Oum Mohammed, une fonctionnaire dont le mari travaille dans le secteur touristique. "La plupart des gens du PLJ ici travaillent dans le tourisme, ils sont les premiers préoccupés par son avenir", estime une de ses amies, Oum Esraa, venue voter elle aussi.
L'industrie touristique égyptienne autrefois florissante traverse une grave crise en raison du climat politique instable qui règne depuis la révolte anti-régime du début de l'année.
Charm el-Cheikh, célèbre pour ses nombreuses conférences internationales, fut aussi longtemps la résidence secondaire de M. Moubarak, aujourd'hui jugé et placé en détention préventive dans un hôpital militaire du Caire.
Aucun incident majeur n'a été signalé lors des opérations de vote proprement dites jusqu'à présent.
Cette élection se déroule toutefois dans un contexte politique tendu, marqué en novembre et décembre par la répression meurtrière de manifestations, principalement au Caire, contre le conseil militaire qui dirige le pays.
Le climat s'est alourdi la semaine dernière avec la perquisition des locaux de plusieurs organisations non-gouvernementales égyptiennes et étrangères -dont trois américaines et une allemande-, accusées de recevoir des fonds "illégaux" de l'extérieur.
AFP/VNA/CVN