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Le département de l'électricité de l'école Ly Tu Trong. |
Où sont les apprenants ?
Il est 10 heures le 17 août sur le campus de l’école supérieure Dai Viêt Saigon (arrondissement de Phu Nhuân, Hô Chi Minh-Ville). Une poignée d’apprenants accompagnés de leurs parents est présente pour retirer des dossiers d'inscriptions et rencontrer le personnel de l'école. Pourtant, en fin de journée, l’école se rend compte qu’elle n’a enregistré aucune demande d’admission. Lê Lâm, recteur de Dai Viêt Saigon, a déclaré, soucieux, que le Département général de formation professionnelle, relevant du ministère de l’Éducation lui avait alloué pour 2020 un quota de près de 2.000 places aux niveaux intermédiaire et collégial. Il n’a toutefois pas encore reçu de dossier sérieux.
En ce qui concerne les solutions pour améliorer cette situation, Lê Lâm a dit avec tristesse : "Nous avons fait tout ce que nous pouvions, tels qu’aller dans les collèges et les lycées pour offrir des séances d’orientation professionnelle aux élèves, inviter les parents et les élèves à visiter les campus et les entreprises partenaires en termes de stage et d’offres d’emploi. En outre, les informations de recrutement des étudiants ont été mises à jour sur les réseaux sociaux comme Facebook et Zalo ainsi que sur le site Internet de l’école. Mais rien n’a encore bougé pour l’instant".
Les statistiques de nombreuses écoles professionnelles de Hô Chi Minh-Ville montrent que, jusqu'à présent, les écoles qui ont atteint 30% de leurs objectifs de recrutement sont très peu nombreuses. Pour quelques écoles en particulier, le nombre d'élèves admis ne se compte que sur les doigts d’une main, quand ce n’est pas zéro. À la mi-août, le collège professionnel international de Saigon n’avait recruté que 250 apprenants sur 1.000 places autorisées. Nombre de ses départements (pharmacie, médecine, administration ou archives) sont donc en sous-effectif pour pouvoir ouvrir. Plus "chanceux", le collège d'économie et de technologie Nguyên Huu Canh a admis 420 apprenants sur 1.250 places attribuées.
Les écoles de la filière professionnelle de Hô Chi Minh-Ville, composé de 26 collèges et 8 écoles supérieures, sont aussi en attente d’apprenants. De nombreuses écoles n'atteignent qu’environ 20% des prévisions d’inscription. Dô Huu Khoa, recteur du collège de technologie de l’information de Saigon, en tant que président de cette filière, a alerté sur cette situation préoccupante pour cette année. Bien que la période de pointe des inscriptions soit entamée, les dossiers de demandes d’admission sont infimes et la progression demeure faible.
Un cri d’alarme
Le marché d'emploi a besoin de travailleurs au niveau intermédiaire. |
Certaines écoles professionnelles réputées connaissent également les mêmes difficultés. Pham Huu Lôc, recteur du Collège Ly Tu Trong, a informé que le niveau collégien est très optimiste, tandis que le niveau supérieur, pessimiste, n'atteint qu'environ 14%. Certaines facultés telles que le découpage des métaux, l'électronique industrielle n'ont pas encore d’inscrits. Cette année, l’école supérieure professionnelle de Hô Chi Minh-Ville s'est vu attribuer un objectif commun pour les collèges et les écoles intermédiaires de 1.775 inscrits (en hausse de 10% par rapport à 2019) sur 14 métiers de formation, mais certaines disciplines de formation traditionnelles ne sont pas recherchées.
Selon des experts en formation professionnelle et des directeurs d'écoles professionnelles de la ville, certains collèges ont recruté des élèves de 9e année qui ne passent pas l'examen d'entrée au lycée ainsi que quelques autres cas de figures. Pham Huu Lôc a expliqué que cette situation est due aux changements des règlements d'inscription à l'université en 2020 en raison de l'influence du COVID-19. Il y a aussi le fait que le ministère de l'Éducation et de la Formation n’organise cette année que l'examen de fin d'études secondaires, sans les concours d'entrée aux universités et pour les universités, le recrutement des apprenants se basant seulement sur le relevé de notes des années au secondaire. Cela signifie qu'il est plus facile que jamais pour les candidats d'entrer à l'université. "Le temps d'admission à l'université devrait durer jusqu'à la fin de 2020, ce qui affectera également le recrutement dans les écoles professionnelles. Normalement, de nombreux apprenants privilégient les études universitaires au détriment des écoles professionnelles", a déclaré le Dr Lôc.
Lâm Van Quân, président de l'Association de l'éducation professionnelle de Hô Chi Minh-Ville, a ajouté que les universités se voient attribuer des grands quotas d’effectif et ouvrent davantage de programmes de formation. En outre, la qualité de la formation, les installations de nombreuses écoles professionnelles ne sont toujours pas suffisantes pour que les étudiants puissent demander leur admission. Cela affecte le recrutement des étudiants des écoles professionnelles.
En tant qu’expert sur les prévisions des ressources humaines, Trân Anh Tuân, directeur adjoint de l’Institut de recherche et de la formation économique internationale a déclaré que le besoin en ressources humaines de niveau intermédiaire est très élevé pour les entreprises. Pour la période 2019-2025, Hô Chi Minh-Ville aura besoin chaque année de pourvoir 300.000 emplois, dont le niveau intermédiaire de qualification représente la part la plus élevée avec 28% de ces opportunités à venir, tandis que l'université ne représente que 18%. Malgré certains avantages, les écoles professionnelles attendent toujours désespérément leurs apprenants !