>>Le gouvernement incite les investisseurs dans l’agriculture
>>Le Parti et l’État s’intéressent toujours à l’agriculture et à la campagne
>>L’économie collective doit partir des besoins de la population
L’économie collective joue un rôle important dans l’économie nationale, contribuant considérablement à sa croissance, mais aussi au développement socioculturel et au maintien de la sécurité politique.
Le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê a présidé récemment une réunion à Hanoï, axée sur les préparatifs en vue du réexamen des 15 ans de la résolution N°13 du Comité central (CC) du Parti sur l’économie collective, des cinq ans de la résolution N°30 du CC du Parti et de l’arrêté gouvernemental N°118 de 2014. Il a déclaré que ces trois textes avaient des objectifs différents mais étaient étroitement liés dans le développement de l’économie agro-sylvicole, des zones rurales et montagneuses. La révision contribuera à la compilation des documents à soumettre au CC du Parti et au XIIIe Congrès national du Parti, prévu début 2021.
Les coopératives représentent aujourd’hui 5,6% du PIB national. |
Photo : Vu Sinh/VNA/CVN |
Le chef adjoint du gouvernement a demandé au ministère du Plan et de l’Investissement et à l’Alliance des coopératives du Vietnam (VCA) de rédiger un Livre Blanc sur l’économie collective et les coopératives du pays. Plus de 50% des communes seront reconnues comme conformes aux normes de la Nouvelle ruralité d’ici fin 2019, soit un an avant la date limite fixée.
Vuong Dinh Huê a également demandé aux ministères, secteurs et localités concernés de procéder à un examen approfondi de ces travaux, en particulier des modèles de Nouvelle ruralité et des efforts déployés dans les villages. Il existe actuellement plus de 14.700 coopératives dans le pays, plus de la moitié fonctionnant de manière efficace, a informé Vuong Dinh Huê. Il a recommandé aux parties concernées de clarifier les modèles et mécanismes afin de permettre aux coopératives de créer des entreprises et de trouver des solutions pour résoudre leurs problèmes.
Le vice-Premier ministre a également demandé aux ministères et secteurs d’évaluer de manière approfondie l’actionnarisation des entreprises agro-sylvicoles appartenant à l’État, le coût des investissements publics à moyen terme dans ces entreprises pour la période 2021-2025.
Un difficile accès aux fonds
Le pays vise 15.000 coopératives d’ici 2020, mais peu d’entre elles ont élaboré un plan de développement et disposent de suffisamment de capital pour augmenter leur production. Des enquêtes effectuées dans les provinces du delta du Mékong montrent que le nombre de coopératives ayant accès à des prêts est limité. De nombreuses coopératives, même si elles disposent de capitaux pour développer la production, ne parviennent pas à élaborer de plans d’affaires efficaces.
"C’est une question centrale dans le développement des coopératives", a constaté Trân Minh Hai, directeur du Centre de formation et de consultations économiques de coopération de l’Institut de gestion de l’agriculture et du développement rural II.
Pour surmonter les difficultés en matière de capitaux, certaines coopératives se sont associées avec des entreprises. Parmi plus de 12.000 coopératives agricoles, seules 190 utilisent les hautes technologies dans la production.
Le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Trân Thanh Nam, a suggéré aux localités de créer des groupes de conseil chargés de soutenir les coopératives agricoles dans l’application de ces technologies. Il souhaite renforcer la connectivité entre entreprises et coopératives tout en encourageant les transferts de sciences et technologies et le soutien aux coopératives en matière de capitaux.
Pour édifier un réseau de coopératives puissant, il faut soutenir les chaînes de valeur afin de les aider à résoudre leurs problèmes durant le processus de production. Cette connectivité contribue également à améliorer la qualité de leurs ressources humaines et leurs capacités de gestion. Inciter ces coopératives à adopter des méthodes de production modernes permettra d’obtenir de meilleurs rendements.
Le gouvernement cherche à prendre des mesures concrètes, à perfectionner le cadre juridique et à élaborer des politiques d’assistance pour faciliter le développement de l’économie collective. Cette dernière servira de levier pour un plus grand essor socio-économique du pays.
Il existe actuellement plus de 14.700 coopératives dans le pays, plus de la moitié fonctionnant efficacement. |
Photo : Nguyên Thành/VNA/CVN |
Vers des coopératives de nouvelle génération
Il faut reconnaître que les coopératives auront contribué considérablement à la croissance de l’agriculture et à la réduction de la pauvreté. Il leur reste maintenant à savoir s’adapter à une économie de marché, ce qui suppose une réforme en profondeur de leur mode de fonctionnement. Ces nouvelles coopératives permettront de créer une véritable percée dans le développement de l’agriculture vietnamienne, en servant au mieux les intérêts des parties concernées, c’est-à-dire l’État, les agriculteurs, les entreprises et les partenaires commerciaux. Pour le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê, il importe de prendre conscience du rôle et des potentiels de l’économie collective ou des coopératives dans le processus de restructuration de l’économie nationale. Les organes compétents devraient améliorer le cadre juridique pour le développement durable des coopératives et de l’économie collective en général.
Le secteur agricole a pour objectif de fonder d’ici 2020 quelque 2.000 nouvelles coopératives spécialisées dans la culture, l’élevage et l’aquaculture. Une initiative qui permettra en parallèle l’intensification de la connexion entre entreprises et agriculteurs dans la production et l’écoulement des produits.
La participation à ce modèle de coopération avec les entreprises permet aux agriculteurs de développer des produits et d’accroître leur compétitivité. C’est également un moyen de subsistance à long terme qui leur offre la possibilité de développer leur économie et de réinvestir dans la production. Les coopératives dites “nouvelle génération”, qui prônent une production industrielle conforme aux normes internationales, ont le vent en poupe, ne serait-ce qu’en vertu des accords de libre-échange signés par le Vietnam.
Le mouvement coopératif a connu de grandes évolutions au Vietnam. La transition à une économie de marché dans le cadre d’une intégration à l’économie mondiale représente un véritable défi que les coopératives doivent relever. Même si, ce mouvement bénéficie du soutien du Parti et de l’État qui ont défini des politiques et des mesures en faveur de leur développement, il n’est pas encore parvenu à remplir pleinement son rôle et ses missions.