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Des habitants de Khartoum quittent la ville, le 10 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est le "retour de la terreur", raconte Asmaa al-Rih, une habitante de la banlieue nord de Khartoum, avec "des roquettes et des obus qui font trembler les murs des maisons" à nouveau.
Les habitants de cette ville de cinq millions d'habitants ont été réveillés par les tirs d'artillerie et le bruit des combats dans plusieurs quartiers, selon plusieurs témoins.
Une accalmie d'un jour, c'est "comme un rêve" qui s'est évanoui, confie Nasreddine Ahmed, un habitant du sud de Khartoum, qui s'est "réveillé au son des combats" dimanche 11 juin.
Les violences ont repris dix minutes après la fin de la trêve de 24 heures négociée par les médiateurs saoudiens, qui avait commencé samedi 10 juin à 06h00 (04h00 GMT).
Les deux parties s'étaient engagées à cesser les combats dans tout le pays pour permettre "l'arrivée de l'aide humanitaire", selon le ministère des Affaires étrangères saoudien.
Des pilonnages d'artillerie lourde ont été entendus à Khartoum et dans la ville jumelle d'Omdourman. Des tirs avec "divers types d'armes" ont été signalés dans la rue Al-Hawa, dans le Sud de la capitale tout comme dans la banlieue est, également frappée "par des raids aériens", selon des habitants.
Cette nouvelle trêve, globalement respectée, avait permis aux habitants de Khartoum de profiter d'un répit pour se ravitailler ou fuir la capitale, en proie depuis le 15 avril à un conflit armé qui a conduit à une grave crise humanitaire.
Pour le cinquième jour consécutif, des nuages de fumée se dégageaient dimanche 11 juin des réservoirs de l'installation pétrolière d'Al-Shajara, près de l'usine militaire de Yarmouk à Khartoum.
Les combats se déroulent principalement à Khartoum et dans la vaste région du Darfour, dans l'Ouest du Soudan, où les ONG font état d'une détérioration de la situation humanitaire.
"Des besoins immenses"
Vendredi 9 juin, le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan, Alfonso Verdu Perez, a déploré que "seuls 20% des établissements de santé fonctionnent encore à Khartoum".
Une femme achète des légumes sur un marché à Khartoum, le 10 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ces dernières semaines, nous avons réussi à livrer du matériel chirurgical à dix hôpitaux" de la capitale, "mais les besoins sont immenses et il reste encore beaucoup à faire", a-t-il ajouté, signalant de graves pénuries d'eau, d'électricité, de nourriture et de fournitures médicales.
Le conflit oppose l'armée commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, le dirigeant de facto du Soudan, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, son adjoint devenu son rival.
AFP/VNA/CVN