Les boxeuses en mettent plein la vue aux jeunes

Longtemps, la boxe n’était pratiquée qu’à Hanoi, Hai Phong, Binh Dinh et Hô Chi Minh-Ville. Par des hommes. Aujourd’hui, ce sport rayonne dans une trentaine de villes et provinces et rencontre un succès grandissant auprès des femmes. Retour sur les raisons de cette évolution.

Le nombre de boxeuses a nettement augmenté depuis mi-2014.
Photo : Quang Nhut/VNA/CVN

Amenée par les soldats du Corps expéditionnaire français, la boxe est pratiquée au Vietnam depuis 1925, indiquent les documents anciens. Au fil des compétitions organisées dans le pays, ce sport a peu à peu conquis le cœur des jeunes vietnamiens. De 1940 à 1960, le Noble Art s’est fortement développée à Sài Gon (aujourd’hui Hô Chi Minh-Ville). À cette époque, le Vietnam comptait d’ailleurs plusieurs champions d’Asie du Sud-Est, Minh Canh et Kid Dempsey notamment.

Les aléas de l’histoire

Quatre ans après la réunification du pays, la pratique de la boxe a repris du poil de la bête et s’est étendue à de nombreuses villes et provinces, aux quatre coins du pays. Les premiers championnats nationaux de boxe ont vu le jour en 1985. Un an plus tard, Hô Chi Minh-Ville a organisé le tournoi d’amitié Hô Chi Minh-Ville - Phnom Penh (Cambodge), dont le succès ne s’est pas fait attendre. Très vite, le Vietnam a fait parler de lui sur les rings internationaux, à travers sa participation aux Jeux olympiques, aux Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games), etc.

La boxe aide à évacuer le stress et à prendre confiance en soi.

Pourtant, les bagarres qui ont éclatées lors des championnats du Vietnam de boxe en 1994 ont incité les instances sportives à interdire cette discipline dans l’ensemble du pays. L’interdiction a été levée huit ans plus tard.

La boxe a, encore une fois, réussi à revenir sur le devant de la scène vietnamienne. Cependant, les aléas de l’histoire ont fait que les performances des sportifs n’étaient pas au même niveau que celles de leurs confrères internationaux. Afin de renouer avec la gloire, une décision courageuse a été prise par les responsables sportifs : ouvrir la discipline aux femmes.

Un choix conforté par les bons résultats obtenus par les athlètes. Après une période de transition (entre 2002 et 2008), les boxeuses vietnamiennes ont récolté leurs premières médailles d’or. Après celle remportée par Ngô Thi Phuong aux Asian Indoor Games 2009, disputés au Vietnam, plusieurs sportives vietnamienne ont brillé aux SEA Games. Ainsi, les noms Luu Thi Duyên, Hà Thi Linh, Lê Thi Bang et Nguyên Thi Yên sont désormais célèbres dans le milieu de la boxe de l’Asie du Sud-Est.

Lors des SEA Games 28, disputés en juin dernier à Singapour, la boxeuse Nguyên Thi Yên a battu aux points son adversaire philippine Magno Irish lors de la finale des moins de 51 kg, alors que sa compatriote Lê Thi Bang s’est imposée face à la Philippine Petecio Nesthym pour monter sur la plus haute marche du podium de la catégorie des moins de 54 kg. À noter que Nguyên Thi Yên avait déjà empoché une médaille d’argent aux SEA Games 27, en 2013. Quant à Lê Thi Bang, elle avait terminé sur la dernière marche du podium aux ASIAD 17.

La boxe pour prendre confiance en soi

À bon vin point d’enseigne. Les boxeuses Linh, Duyên, Yên et Bang sont devenues les nouvelles idoles de la jeunesse vietnamienne, charmée par leur visage délicat, associé à leur physique d’athlète. Grâce à elles, les jeunes, notamment les filles, portent un autre regard sur les femmes pratiquant des sports de combat. Plusieurs de ces «hot girls», connues dans le milieu du show business vietnamien, ont décidé de se faire photographier en tenue de boxe pour jouer sur cette dualité. La série de photos «Boxeuse» de Kha Ngân, Diêm My, Ngoc Trinh, à l’image de celle réalisée par la chanteuse Hô Ngoc Hà, a ainsi vu le jour.

Plusieurs de «hot girls», connues dans le milieu du show business vietnamien, ont décidé de se faire photographier en tenue de boxe.

«Je pratique ce sport depuis six mois. J’ai commencé car j’aime bien l’image que donnent Kha Ngân, Hô Ngoc Hà et Nguyên Thi Yên sur leurs photos», sourit Lê Ngoc Tiên, élève de 12e classe à l’école internationale Nam Sài Gon. Et d’ajouter : «La boxe m’aide à évacuer le stress et à prendre confiance en moi. Au début, c’était difficile et j’étais très nerveuse. Mais je m’y suis habituée et je me sens vraiment à l’aise».

Tiên est actuellement membre de Saigon Sports, installé au 514B, rue Huynh Tân Phat, district de Binh Thuân, 7e arrondissement. Cette jeune fille de 17 ans est l’une des nombreuses nouvelles recrues de ce club.

«Le nombre de boxeuses a nettement augmenté depuis mi-2014. Leur âge moyen oscille entre 25 et 28 ans. Outre notre sensibilisation aux avantages de la pratique des arts martiaux, je pense qu’elles se mettent au Noble Art car les boxeuses vietnamiennes, des sportives alliant féminité et sport de combat, brillent dans les compétitions internationales», insiste Anthony Luu, directeur du commerce du club Saigon Sports.

Phuong Nga/CVN

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