Les Bourses européennes décrochent, Wall Street surmonte la peur du choc bancaire

Les Bourses européennes ont fini en forte baisse lundi 13 mars, pas rassurées par le choc bancaire en cours aux États-Unis, appréhension surmontée par Wall Street grâce aux capitalisations géantes et à la baisse des taux obligataires.

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La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les places européennes ont repris quelques couleurs depuis leur plus bas en début d'après-midi, mais ont toutefois fini en forte baisse.

Le CAC 40 a perdu 2,90% à Paris, le Dax à Francfort 3,04% pour finir sous 15.000 points et le FTSE 100 à Londres a lâché 2,58%, tandis que la Bourse de Milan a fini en baisse de 4,03%.

À Wall Street, le Dow Jones s'est effrité de 0,28%, l'indice Nasdaq a gagné 0,45% et l'indice élargi S&P 500 s'est replié de 0,15%.

Wall Street avait ouvert dans le rouge, comme les places européennes, apeurée par la crise qui frappe le secteur bancaire américain depuis plusieurs jours, au point de pousser les autorités américaines à garantir, de fait, l'intégralité des dépôts des clients américains, dimanche 12 mars.

Mais les indices se sont rapidement redressés, pour finir autour de l'équilibre, en partie grâce "aux secteurs sensibles aux taux d'intérêt, qui ont monté grâce à la chute des rendements obligataires", a expliqué, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.

Le rendement des emprunts d'État à deux ans s'est ainsi contracté de près de 0,6 point de pourcentage, à 3,99% contre 4,58% vendredi 10 mars en clôture. Sur trois jours, il vient de vivre sa plus forte baisse depuis le fameux Lundi noir du 19 octobre 1987.

Les opérateurs ont totalement révisé leurs projections en matière de politique monétaire et voient désormais la Fed (Banque centrale américaine) freiner, puis baisser ses taux d'ici la fin de l'année, alors qu'ils tablaient encore vendredi 10 mars sur une poursuite du resserrement à marche forcée.

Cette perspective et la brutale détente des taux obligataires ont bénéficié à certaines entreprises du secteur technologique, qui dépendent fortement des conditions d'emprunts pour financer leur croissance soutenue.

La place new-yorkaise a aussi pu compter sur les "mega caps", les capitalisations géantes, dont beaucoup sont issues du secteur technologique. "Elles ont des bilans solides et ne présentent pas de risque" immédiat, a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Apple (+1,33%), Microsoft (+2,14%) et Amazon (+1,87%), qui pèsent plus de 4.000 milliards d'USD au total, ont tiré la cote, à eux seuls.

Des 100 USD. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Malgré la tenue de Wall Street, "l'inquiétude demeure quant aux banques régionales", a indiqué Nick Reece, de Guinness Global Investors.

"Certains craignent de nouvelles faillites, de voir la valeur des actions (de ces banques) anéantie et se disent que ce n'est pas un risque qu'ils ont envie de prendre", a poursuivi le gérant.

En première ligne, l'établissement californien First Republic, amputé de 61,83% sur la seule séance de lundi 13 mars.

Malgré son statut de banque régionale, First Republic n'en est pas moins la 14e institution financière des Etats-Unis et pèse plus de 212 milliards d'USD d'actifs.

Elle n'a pas été la seule dans le viseur des investisseurs. D'autres enseignes régionales ont souffert, notamment Western Alliance (-47,06%), la banque de Cleveland KeyCorp (-24,36%) ou l'établissement texan Comerica Bank (-27,67%).

Rouge vif pour les banques européennes

Au supplice vendredi 10 mars, les valeurs bancaires européennes ont de nouveau chuté lundi 13 mars, avec un mouvement encore plus marqué pour les banques perçues comme moins solides : l'allemande Commerzbank a dévissé de 12,71%, tandis que Crédit Suisse a lâché 9,58%. Les françaises BNP Paribas et Société Générale ont reculé de 6,80% et 6,23% et l'italienne Unicredit de 8,49%.

À Londres, le géant bancaire HSBC, qui a acheté lundi 13 mars la branche britannique de Silicon Valley Bank (SVB) pour une livre symbolique, a perdu 4,13% à 568,10 pence. Standard Chartered (-6,89% à 688,80 pence) et Barclays (-6,31% à 147,48 pence) ont également souffert.

Les labos américains tirés par Pfizer

Le secteur pharmaceutique, considéré comme moins sensible à la conjoncture, a été en verve, porté par l'annonce du rachat de la biotech Seagen (+14,51%), spécialisée dans les traitements contre le cancer, par le géant Pfizer (+1,19%), pour 43 milliards d'USD.

La biotech Amgen (+2,33%) a été recherchée, de même que les laboratoires Moderna (+6,95%) ou Eli Lilly (+3,01%).

Baisse de l'USD

L'USD reculait face aux autres monnaies, sapé par l'anticipation d'un coup de frein de la Fed, l'euro reprenait 0,80% à 1,0729 USD et la livre 1,21% à 1,2176 USD.

Le bitcoin s'envolait de 15% à 24.229 dollars, porté par l'espoir de conditions monétaires plus souples et l'affaiblissement de l'USD.

AFP/VNA/CVN

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