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La HAS a préconisé que les personnes âgées vivant dans les Ehpad, environ 750.000 personnes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Qui protéger en priorité ? "Les plus vulnérables et ceux qui s'en occupent", a résumé lundi 30 novembre la présidente de la Haute autorité de santé (HAS), Dominique Le Guludec, au cours d'un point presse en ligne.
La HAS a préconisé que les personnes âgées vivant dans les Ehpad, environ 750.000 personnes, et les salariés de ces établissements présentant "un risque de forme grave" en raison de leur âge ou de leur santé, soit 90.000 à 100.000 personnes, soient visés par la première phase de vaccination.
Avec plus de 16.000 morts parmi leurs résidents (sur un total de 52.000) et des restrictions de visites drastiques des familles, les Ehpad ont payé un très lourd tribut à l'épidémie de COVID-19.
Le calendrier proposé par la HAS se décline ensuite en quatre autres phases : les personnes âgées (en priorité les 75 ans) et les personnels sanitaires, puis les plus de 50 ans, ensuite les personnes dont le métier favorise une infection et les personnes vulnérables et en précarité, et, enfin le reste de la population.
Défi
Emmanuel Macron avait assuré que la première étape commencerait "vraisemblablement dès fin décembre, début janvier, sous réserve de validation par les autorités sanitaires", en premier lieu l'Agence européenne du médicament (EMA), qui examine trois candidats vaccins (Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca/Université d'Oxford). Les groupes pharmaceutiques ont rivalisé d'annonces prometteuses sur leur efficacité, mais sans publication scientifique détaillée.
Le Premier ministre, Jean Castex, a aussi promis que "la stratégie et l'organisation que nous mettons en place pour le vaccin" seraient présentées cette semaine, alors que des questions restent posées sur le rôle confié aux médecins généralistes et aux collectivités territoriales. Au ministère des Solidarités et de la Santé, on confirme une "prise de parole", probablement jeudi 3 décembre, tout en prévenant que "le plan va se préciser au fur et à mesure" et que "plusieurs paramètres logistiques sont en cours de planification".
Le défi logistique est énorme, pour l'approvisionnement et le stockage des vaccins - ceux de Pfizer et Moderna nécessitent d'être conservés à très basse température - ainsi que pour toucher les cibles concernées, alors que les enquêtes d'opinion font état d'une population réticente.
La vie normale
"Je pense que les choses vont évoluer à partir du moment où les vaccins seront disponibles, administrés", a espéré la présidente de la HAS. "Probablement que là, il va y avoir autre chose qui se passera, il va y avoir une information concrète. Là on est dans du spéculatif, avec beaucoup de fausses informations qui circulent", a ajouté Dominique Le Guludec.
Dans tous les cas, le retour à une vie normale prendra plusieurs mois. Pas avant "l'automne" 2021 et à condition que "80 à 90%" de la population se fasse vacciner, avait estimé la semaine dernière l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, qui guide les choix du gouvernement.
D'ici là, le risque d'un rebond épidémique et d'une troisième vague n'est pas écarté, avertissent les experts sanitaires. 408 personnes sont mortes du COVID à l'hôpital au cours des dernières 24 heures, selon les chiffres des autorités sanitaires publiées lundi soir 30 novembre. Le nombre total d'hospitalisations liées au COVID était stable lundi 30 novembre, à 28.229 patients - le pic de 33.000 avait été atteint le 16 novembre.
La France a pu entamer une nouvelle phase de confinement allégé ce week-end, avec la réouverture des commerces et des limitations de déplacement pour se promener un peu moins strictes (3h et 20 km contre 1h et 1km depuis le 30 octobre). Emmanuel Macron a annoncé que si la situation s'améliore, en fixant l'objectif de 5.000 contaminations par jour, ce serait au tour des cinémas, théâtres et musées de rouvrir au 15 décembre, quand seront également supprimées les restrictions de déplacement en prévision des fêtes de fin d'année.
AFP/VNA/CVN