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À sa création voici 50 ans, l’ASEAN affichait des ambi-tions économiques modestes. Elle va néanmoins jusqu’en 1992 permettre une intégration progressive des économies des États membres. Cette intégration s’institutionnalise dans la période qui suit. Elle est devenue un bloc économique fort, occupant le 6e rang dans le monde et le 3e en Asie, avec un Produit intérieur brut de 2.550 milliards de dollars en 2016. À l’horizon 2050, cette entité a pour l’ambition d’occuper le 4e rang mondial.
Opportunités d’affaires,
partenariat économique
L’Association rassemble aujour- d’hui dix pays que sont le Myanmar, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Singapour, Brunei et l’Indonésie. Elle s’est affirmée être un modèle de réussite en termes de coopération dans le monde, notamment sur le plan économique. Avec la création de la Communauté économique de l’ASEAN (AEC), l’ASEAN devient une terre fertile pour l’innovation fondée sur l’entrepreneuriat, selon une étude menée par le Global Entrepreneurship Monitor (GEM).
Cette étude, effectuée en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines, à Singapour, en Thaïlande et au Vietnam, montre que l’entité comprend les pays
aux plus forts potentiels du monde en termes d’entrepre-nariat. Elle révèle également que la région convient bien à l’entrepreneuriat, car les pays voisins de l’ASEAN, en Asie et, plus largement, dans la région du Pacifique, estiment que celle-ci offre de bonnes opportunités d’affaires comme de partenariats économiques. Le bloc est en bonne position pour avoir un rôle de plus en plus important au sein de l’économie mondiale.
Une AEC reposant sur trois piliers
La création, le 31 décembre 2015, de l’AEC, marque un tournant historique dans les 50 ans d’existence de l’association. La communauté aséanienne est axée sur trois piliers : économie, politique-sécurité et culture-société. Le pilier économique est considéré comme le plus important et susceptible de promouvoir la création des deux autres. L’AEC a été créée pour développer un marché unifié entre ses membres, assurer une production concertée, établir une zone économique compétitive, permettre le développement de la région de manière uniforme et son intégration à l’économie mondiale. Les pays aséaniens se sont employés à libéraliser le commerce, les services, les finances, l’investissement et l’emploi, à réformer les procédures douanières, à réduire et supprimer des taxes et à mettre en place des mesures favorisant le commerce.
Pour édifier une zone économique compétitive, l’AEC se concentre sur la politique en matière de concurrence, la protection des consommateurs, la garantie du droit de propriété intellectuelle et le développement des infrastructures. Parallèlement, pour créer une région uniformenent développée, l’ASEAN cherche à élaborer une stratégie de développement des petites et moyennes entreprises, un programme-cadre aux entrepreneurs aséaniens tout en mettant en oeuvre l’Initiative d’intégration de l’ASEAN. Celle-ci souhaite également accélérer les négociations sur les accords de libre-échange bilatéraux et celui du partenariat économique intégral.
La création de l’AEC a marqué un tournant dans le processus d’intégration de l’entité. La croissance de l’Association profite à toute la région dont le Vietnam. Cette communauté offre au Vietnam l’opportunité d’accéder à un marché plus important, celui de l’Association mais également des pays en dehors du bloc car les pays membres de l’entité sont signataires d’accords de libre-échange avec de grands partenaires du monde entier. L’ASEAN, qui fait face à de grands défis, doit se solidariser pour développer ses infrastructures et renforcer la connexion en son sein, pour faciliter le commerce frontalier en vue d'édifier un marché aséanien unifié et efficace.
L’ASEAN est le 4e partenaire commercial du Vietnam, après la Chine, les États-Unis et la République de Corée. |
En réalisant la Vision de 2025, le Vietnam et les autres pays aséaniens sont déterminés à approfondir les relations au sein de ce bloc, à édifier une communauté de l’ASEAN opérationnelle reposant sur le droit, au service et dans l’intérêt de la population, entretenant des relations étendues avec ses partenaires.
Des échanges multipliés par sept en 20 ans
Selon le rapport publié par le Département général des douanes sur les échanges commerciaux Vietnam - ASEAN de ces 20 dernières années, le bloc est toujours un grand partenaire commercial du Vietnam avec des échanges qui ont augmenté de 12,3% par an en moyenne durant la période 1996-2006, et de 8,1% entre 2007 et 2016.
Les échanges commerciaux Vietnam - ASEAN ont septuplé en 20 ans pour atteindre 41,49 milliards de dollars en 2016, ce qui représentait 11,8% du commerce extérieur du pays. Les exportations vietnamiennes vers les autres pays aséaniens se sont élevées à près de 17,45 milliards de dollars en 2016. Par rapport au moment de son adhésion à cette communauté il y a 22 ans, elles ont connu une progression de 6,8 fois avec une croissance annuelle moyenne de 10%. Les importations vietnamiennes en provenance des autres pays aséaniens se sont établies à 24,04 milliards de dollars, soit une croissance de 1% en un an et de 7,2 fois par rapport à 1996.
La libéralisation tarifaire, à quelques exceptions près, est quasi complète, 20 ans après le lancement du processus en 1992 et deux ans avant l’ouverture. La «libéralisation AEC» a en fait bénéficié de la phase précédente de la mise en place de la Zone de libre-échange de l’ASEAN (AFTA). En effet, 99,11% des tarifs douaniers au sein de l’ASEAN 6 (les six pays les plus développés de l’ASEAN, à savoir, Indonésie, Thaïlande, Malaisie, Singapour, Brunei, Philippines) avaient été réduits à zéro fin 2010, pendant que dans l’ASEAN 4 (Cambodge, Laos, Vietnam, Myanmar), 98,6% des tarifs douaniers ont été aujourd’hui ramenés entre zéro et 5%. Une libéralisation tarifaire totale aux alentours de 2015 est donc en bonne voie.
Pour atteindre l’objectif de l’AEC, l’ASEAN devra relever collectivement plusieurs défis : passer d’une économie de revenus moyens à une économie pleinement développée ; aboutir à l’intégration géographique (connectivité), industrielle et sociale ; améliorer la résilience économique aux chocs provoqués par les crises économiques ou les désastres naturels et maintenir la durabilité du tissu productif ; faire de l’ASEAN un rouage majeur au cœur de l’Asie émergente en matière de production de biens et de services, notamment fondé sur de nombreuses entreprises de taille moyenne et un centre sur l’échiquier mondial.