La sériciculture et le tissage de la soie de ce village ont près de 1.000 ans. Selon la tradition orale, les premières implantations humaines au bord de la rivière Nhuê remontent à 1.200 ans. Sous la domination chinoise, La Thi Nga, une fille originaire de Van Phuc, enseigna aux gens du village la sériciculture et le tissage de la soie. Au fil du temps, ce métier n'a cessé de se développer, devenant le principal gagne-pain de ses habitants.
Quand on parle de Van Phuc, on pense immédiatement aux types de tissus : brocatelle (gâm) réservée à la cour royale, soie (lua), gaze (sa), lin, satin, etc. Il s'agit des produits typiques de la population locale. L'obtention de la soie se fait selon un long processus, qui commence avec la plantation de mûriers, qui constituent la nourriture exclusive des vers à soie. Ensuite, on élève les vers puis dévider le cocon après l'avoir plongé dans de l'eau bouillante, avant de teindre la soie, la faire sécher et enfin la tisser. Après tissage, il faut à nouveau teindre le tissu et le sécher.
La soie de Van Phuc est durable, belle, légère et très douce. C'est pourquoi beaucoup de clients, surtout les touristes étrangers, la choisissent, malgré les nombreuses sortes de soie présentes sur le marché vietnamien.
La soie vân est le produit le plus connu de Van Phuc pour son velouté et ses motifs ornementaux. Le satin est également apprécié pour sa qualité et ses ornements comme le tournesol, la grecque, etc. Sa qualité et son originalité ont valu à la soie de Van Phuc nombre de prix lors des foires commerciales : médaille d'or de la foire Giang Vo de 1988 à 1990, prix de la foire Quang Trung à Hô Chi Minh-Ville en 1991 et 1992, etc.
Aujourd'hui, la soie de Van Phuc est vendue non seulement au Vietnam, mais elle est aussi exportée aux 4 coins du monde.
Une adresse de shopping
Les villageois excellent dans l'activité traditionnelle du tissage de la soie. On trouve d'ailleurs dans le village un temple dédié à l'ancêtre qui a enseigné le tissage à la population locale et aux apprentis venus des autres provinces.
De plus, les magasins, tous bien achalandés, sont légion. Les vitrines remplies de tissus multicolores éblouissent les visiteurs de passage. En se rendant à Van Phuc pour la première fois, on a l'impression de se trouver au cœur du vieux quartier de Hanoi, dans les rues Hàng Bông ou Hàng Gai, animées depuis des lustres par le commerce de la soie et des brocarts. Mais, derrière ces vitrines pimpantes, le village n'a rien perdu de son authenticité. Les cliquetis des métiers à tisser, qui se transmettent de générations en générations, résonnent encore dans les foyers.
Depuis environ 10 ans, le village de Van Phuc est une destination de prédilection des voyageurs, surtout des étrangers. Les visiteurs peuvent choisir des articles en soie tout en cherchant à comprendre le processus de production de ces derniers. Les touristes peuvent visiter les ateliers de production où les machines sont les mêmes depuis des siècles. Selon Nguyên Huu Chinh, président de l'Association du village de métier de Van Phuc, le village accueille souvent bon nombre d'étrangers. "En été et le week-end, il peut y avoir jusqu'à 400 touristes quotidiennement", ajoute-t-il.
La qualité de soie de Van Phuc ne cesse de tendre vers le haut, s'adaptant aux goûts de la clientèle de tout âge. Par le passé, la soie de Van Phuc était destinée à la confection des vêtements du roi, du mandarin ou des familles riches. Ce produit était exposé dans certaines foires, notamment à Paris en 1931 et à Marseille en 1938. Récemment, Nguyên Huu Chinh a créé 2 sortes de soie particulièrement appréciées. Il s'agit des soies ornées de lis ou de fleurs de la bauhinie, qui sont des créations des artisans de Van Phuc.
Outre le tissage de la soie, Van Phuc considère le tourisme comme un domaine à développer. Pour cela, Van Phuc a organisé et participé à de nombreux événement, visant à présenter la soie de Van Phuc. Depuis quelques années, le village participe à des festivals touristiques et de villages de métiers et collabore avec certaines agences touristiques. L'année dernière, plus de 300 habitants de Van Phuc ont participé aux événements festifs en écho du Millénaire Thang Long-Hanoi.
Van Phuc profite actuellement de ces atouts pour développer l'industrie sans fumée. Nguyên Huu Chinh fait savoir que le village a investi d'importants capitaux pour bâtir un centre de présentation des produits, une maison de culte vouée à l'ancêtre qui a apporté le métier de tissage au villageois, un atelier d'envergure, etc. D'après lui, le village a l'intention de restaurer des sites locaux comme le temple, la pagode, etc.
Hoàng Phuong/CVN