Cet article rejette les affirmations infondées de l’ambassadeur de Chine auprès de l’ASEAN, Xu Bu, également publiées dans le Jakarta Post sous le titre "Maintaining peace and stability in the South China Sea" (Maintenir la paix et la stabilité en Mer de Chine méridionale/Mer Orientale). Les mots de l’ambassadeur chinois présentent des arguments erronés pour revendiquer la souveraineté chinoise en Mer Orientale et expliquer ses démarches dans cette zone maritime.
Dans son article, l’ambassadeur vietnamien Hoàng Anh Tuân rappelle que la Chine a commencé le 1er janvier 2016 à effectuer des vols d’essais à destination du récif vietnamien de Chu Thâp (Ferry Cross), après l’accomplissement de ses opérations de constructions d’îles artificielles sur des récifs coralliens et rochers occupés illégalement par Pékin. Cet acte témoigne de l’intention de Pékin de poursuivre son occupation et sa domination sur une zone d’importance critique pour le commerce en Asie du Sud-Est et dans le monde, comme pour la navigation en haute mer.
La Chine construit illégalement un aéroport sur le récif de Chu Thâp (Ferry Cross) du Vietnam. |
Par ailleurs, du 1er au 8 janvier 2016, la Chine a effectué 46 vols dans la région d’information de vol du Vietnam. Hoàng Anh Tuân souligne que ces actes ont porté atteinte à la souveraineté du Vietnam, gravement violé la Convention relative à l’aviation civile internationale signée à Chicago en 1944, et ses annexes, notamment les annexes 2 et 11 et, par conséquent, qu’ils ont menacé la sécurité des vols internationaux dans cette région. De fait, il semble que la Chine tourne le dos aux accords internationaux.
L’ambassadeur précise que les actes chinois vont à l’encontre de ses déclarations selon lesquelles la construction d’îles artificielles en Mer Orientale n’affecte pas la liberté et la sécurité de la navigation maritime et aérienne en Mer Orientale, et que la paix et la stabilité en Mer Orientale sont toujours garanties.
Par ailleurs, les opérations chinoises de construction d’îles artificielles dans l’archipel de Truong Sa (Spratly) vont à l’encontre de l’esprit de la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC), cette dernière exigeant le maintien du statu quo et n’encourageant aucun acte susceptible de complexifier la situation.
Après avoir présenté des preuves sur la souveraineté incontestable du Vietnam pour les deux archipels de Hoang Sa (Paracel) et de Truong Sa (Spratly) et rejeté les affirmations sans fondements de l’ambassadeur Xu Bu, Hoàng Anh Tuân appelle la Chine à arrêter ses opérations de construction en Mer Orientale, ses actes modifiant le statu quo et sa militarisation dans cette zone maritime. Il est également nécessaire que la Chine s’engage à maintenir le statu quo et qu’elle stoppe la construction d’un aéroport sur le récif de Chu Thâp du Vietnam, car cela menace la souveraineté vietnamienne, la paix, la stabilité dans la région, ainsi que la liberté de la navigation maritime et aérienne en Mer Orientale. La Chine doit de plus appliquer strictement la DOC et montrer sa bonne volonté pour parvenir à un Code de conduite en Mer Orientale (COC) avec l’ASEAN, s’engager à régler les différends selon le droit international et la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982.
L’ambassadeur affirme qu’il s’agira de premiers pas importants pour créer un environnement pacifique et stable pour l’Asie du Sud-Est, ce qui apportera des intérêts à long terme à la Chine. Si la Chine agit en ce sens, ses actions seront enfin en conformité avec ses paroles.