>>La main-d’œuvre vietnamienne doit se mettre à la page
>>Environ 60.000 travailleurs vietnamiens sont partis à l’étranger en six mois
Former des ressources humaines qualifiées est une question importante pour le développement du pays. |
Photo: Vu Sinh/VNA/CVN |
L'industrie intelligente est une nouvelle tendance impliquant un fort changement de la demande de main-d'œuvre. Le réseau de machines dans les usines nécessite des travailleurs formés qui peuvent maîtriser des avancées technologiques. Selon les experts, le Vietnam manque gravement de ces ressources humaines.
Le défi sur cette pénurie est inquiétant quand 40% des compagnies issues d’investissements directs étrangers (IDE) ne peuvent pas embaucher suffisamment de personnel répondant à ces critères.
Selon les statistiques du Forum économique mondial 2018, en ce qui concerne les compétences des travailleurs, le Vietnam se classe à la 70e place sur 100 pays.
En vue d'augmenter le nombre de main-d'œuvre compétente dans la période 2010-2020, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales a multiplié les efforts s’agissant de la réforme de la formation professionnelle. Cependant, le pays ne demeure qu'au 87e rang parmi les 90 pays étudiés sur la capacité de formation de main-d'œuvre et l'attrait des travailleurs de haute qualité.
Cette position modeste pousse ainsi le Vietnam à investir davantage dans la formation professionnelle et à établir des liens entre établissements de formation et entreprises afin de fournir au marché des personnes compétentes.
Difficultés à surmonter
Pour acquérir des expériences pratiques, les étudiants ont besoin de faire leurs stages |
Photo: Phuong Vy/VNA/CVN |
Le manque de travailleurs de haute qualité remonte à la faible définition par les écoles professionnelles des besoins de main-d'œuvre de la société. En effet, presque tous les établissements de formation se basent sur le nombre d'inscriptions des élèves pour déterminer leurs quotas de recrutement, sans tenir compte de la demande l'économie nationale. Seulement environ 10% des élèves choisissent de poursuivre leurs études dans les écoles professionnelles à la sortie du lycée alors que le marché de l'emploi exige beaucoup plus de main-d'œuvre qualifiée.
Par ailleurs, un programme d'éducation ne s'adaptant pas à l'évolution du marché est une des raisons principales de cette question. Il ne fournit pas encore d’expériences réelles aux étudiants. "Afin d'acquérir des expériences pratiques, les étudiants doivent donc faire leurs stages dans un contexte réel et non dans un exercice. Pourtant, faute de fonds nécessaires, les centres de formation professionnelle ne sont pas équipés de dispositifs modernes au service des pratiques des étudiants", a fait savoir le Dr Dang Hoàng Vi, de l'École supérieure professionnelle de Nam Dinh (Nord). Ainsi, "il est important que ces établissements coopèrent étroitement avec les entreprises qui pourront créer des occasions favorables aux élèves pour qu'ils pratiquent dans les ateliers ou usines", a-t-il indiqué.
Dans le but de développer la formation professionnelle en suivant les changements économiques rapides, il faut que les organes concernés se montrent déterminés et conjuguent leurs efforts en faisant désormais davantage appel aux capitaux privés dans l'enseignement professionnel pour améliorer sa qualité. Bref, l'accent est mis sur la coopération entre écoles professionnelles et entreprises, l'étude de marché, la rénovation des méthodes et des programmes de formation, ainsi que les stages pratiques au sein des sociétés.