>>Conseil de sécurité : les priorités du Vietnam durant sa prochaine présidence
du Conseil de sécurité des Nations unies, le 14 avril. |
Photo : Huu Thanh/VNA/CVN |
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité en visioconférence consacrée à l’examen du rapport annuel 2020 du secrétaire général de l'ONU sur les violences sexuelles liées aux conflits, mercredi matin, 14 avril, le diplomate vietnamien Dang Dinh Quy a estimé que pâtissant d’un manque d’accès à l’éducation et à des perspectives économiques, ces victimes souffrent souvent de stigmatisation, deviennent victimes de traite des êtres humains ou sont recrutées par des groupes armés ou terroristes. Et la situation s’est aggravée dans le contexte de la pandémie de COVID-19, s’est inquiété le chef de la Mission du Vietnam auprès de l’ONU.
La délégation vietnamienne a appelé à redoubler d’efforts pour prévenir et lutter contre la violence sexuelle liée au conflit, insistant sur l’importance de l’accès aux services de santé, d’aide psychosociale et juridique, de formation professionnelle et de réintégration. Une approche axée sur les survivants doit toujours être privilégiée.
Elle a insisté sur l’importance d’appuyer l’autonomisation sociale, politique et économique des femmes, ainsi que leur pleine participation aux processus de paix et de prise de décision pour veiller à ce que les politiques tiennent compte des besoins et des intérêts des victimes.
La prévention et la lutte contre la violence sexuelle doit également être intégrée aux mandats des opérations de paix, tandis que le déploiement, en leur sein, de conseillères pour la protection des femmes doit être accéléré, ces dernières devant être dotées de ressources adéquates pour s’acquitter de leur mandat, a recommandé l’ambassadeur Dang Dinh Quy.
Le Vietnam a invité Caroline Atim, directrice de la "South Sudan Women with Disabilities Network (SSWD)", à prendre la parole à la réunion afin de faire grand cas la voix des composantes sociales, notamment le groupe des personnes vulnérables.
Caroline Atim a prononcé son discours en langue de signe, s’exprimant au nom du Groupe de travail des ONG sur les femmes et la paix et la sécurité. Elle a expliqué que son organisation travaille directement avec les femmes handicapées, y compris les survivantes de violences sexistes. Elle a également dit s’exprimer au nom de ces survivantes, ainsi que des femmes et des filles handicapées, étant elle-même sourde.
Pour sa part, Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, a jugé nécessaire de s’interroger sur la portée des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité pour empêcher que les batailles continuent de se livrer sur le corps des femmes dans tous les conflits du monde.
Le Dr Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix 2018, a appelé la communauté internationale et les États à tracer une ligne rouge contre l’utilisation du viol et des violences sexuelles comme arme de guerre. Une ligne rouge, a-t-il précisé, "qui serait synonyme de listes noires, de sanctions - économiques, financières et politiques- et de poursuites judiciaires contre les auteurs et les instigateurs de ces crimes odieux".
Poursuivant, le médecin congolais a parlé du modèle de "One Stop Center", centré sur les survivantes, qui est appliqué à l’Hôpital de Panzi, en République démocratique du Congo (RDC), tout en insistant sur la nécessité de renforcer les efforts de lutte contre l'impunité. Les victimes ont non seulement droit à des soins holistiques de qualité mais aussi à la justice, à la vérité et à des réparations, a-t-il réclamé.
Les pays membres du Conseil de sécurité a remercié le Vietnam d’avoir promu cette séance de discussion ayant un sujet humain et urgent, affirmant leurs engagements à mettre fin à la violence sexuelle en temps de conflits. Rappelant que cette réunion était un des événements lancés par le Vietnam en qualité de présidence du Conseil de sécurité, ce mois d’avril.
VNA/CVN