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Après l’accident de la centrale à Fukushima au Japon en mars 2011, certains pays ont décidé d’abandonner l’électricité nucléaire, d’autres, non. Quelle est la situation actuelle du nucléaire civil dans le monde ?
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en mai dernier, le monde recensait 438 réacteurs en activité. Après la catastrophe de Fukushima, beaucoup de pays ont manifesté leur préoccupation concernant la sécurité dans l’emploi de ce type d’énergie. L’Allemagne a décidé, notamment, d’abandonner totalement l’électronucléaire en 2020.
Cependant, avant comme après Fukushima, les statistiques montrent que le nombre de réacteurs en activité n’a pas diminué. Le Japon a arrêté provisoirement 50 réacteurs dans le but de les contrôler avant leur remise en service. Ces dernières années, les États-Unis ont indiqué leur intention d’investir dans de nouveaux réacteurs. On a d’ailleurs vu une série d’accords de coopération signés entre beaucoup de pays. Le Royaume-Uni, après des années d’arrêt de projets, a signé en juillet 2014 avec le Japon un accord d’accélération de la coopération dans l’énergie nucléaire pour lutter contre les changements climatiques.
Le 12 juillet 2014, la Russie et l’Argentine sont également convenues d’une coopération dans ce secteur. En mars 2015, la Russie et la Jordanie ont fait de même pour la construction et l’exploitation d’une première centrale nucléaire en Jordanie. Le 14 avril 2015, la Turquie a lancé le chantier de sa première centrale nucléaire. D’autres pays comme l’Inde, la République de Corée, la Chine, l’Iran, la Finlande, la Biélorussie, etc. construisent actuellement des centrales de nouvelle génération.
La province de Ninh Thuân (Centre) a été retenue pour la construction des deux premières centrales du Vietnam. |
Je veux souligner qu’environ 11% de la production électrique mondiale sont assurés par les centrales nucléaires, tandis que la consommation d’électricité augmente continuellement. En d’autres termes, l’énergie nucléaire a toujours une place de choix car elle présente toujours beaucoup d’avantages par rapport à d’autres. Dans les pays possédant des centrales, l’électricité nucléaire est disponible à des prix très concurrentiels par rapport à celle produite par les centrales thermoélectriques, hydrauliques ou éoliennes. L’un de ses avantages, et non des moindres, est qu’elle n’émet pas de gaz à effet de serre. Les prévisions de l’AIEA indiquent que l’emploi de l’énergie nucléaire va croître dans les années à venir.
Revenons au développement du nucléaire civil au Vietnam : où en est-on aujourd’hui dans la construction des deux centrales nucléaires dans la province de Ninh Thuân au Centre ?
Conformément à la Résolution 41 prise en 2009 de l’Assemblée nationale (XIIe législature) sur la construction des centrales nucléaires Ninh Thuân 1 et Ninh Thuân 2, celles-ci seront équipées de réacteurs dernier cri et de quatre groupes de turbogénérateurs, dont deux fonctionneront pour la première phase de ces projets, avec une capacité de 2.000 MW chacun.
Après Fukushima, le gouvernement vietnamien est devenu plus rigoureux encore dans le choix des technologies et de la procédure de mise en œuvre des projets afin d’assurer un niveau maximum de sûreté et de sécurité. Selon un rapport sur la situation de la mise en œuvre de ces projets pendant les deux premiers mois de cette année, le maître d’ouvrage, Électricité du Vietnam (EVN), poursuit son travail avec ses partenaires. Le groupe a soumis un rapport d’analyse de la sûreté au ministère des Sciences et des Technologies, et un autre d’évaluation des conséquences pour l’environnement au ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. Quant au ministère du Plan et de l’Investissement, il poursuit ses tâches. Nous avons encore beaucoup de choses à faire, mais nous espérons qu’en 2016, un dossier global et détaillé sera transmis au gouvernement pour défendre les deux projets devant l’Assemblée nationale.
Des experts japonais et vietnamiens accélèrent le dossier d’examen du lieu de construction de la centrale Ninh Thuân 2. |
Les ressources humaines sont capitales dans un tel secteur, comment le pays se prépare-t-il sur ce point ?
C’est ce que le gouvernement n’a cessé de souligner. Avec le Comité national de pilotage de la formation de ressources humaines pour l’énergie atomique et le Comité d’État de pilotage des projets des centrales de Ninh Thuân, le gouvernement a prêté une attention particulière à la formation de personnel pour le développement de l’énergie nucléaire. Le 11 avril 2013, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a approuvé le projet de formation pour les centrales de Ninh Thuân, dirigé directement par EVN.
Selon ce projet, la centrale nucléaire de Ninh Thuân 1 nécessitera 440 diplômés de niveau universitaire ou post-universitaire, 460 diplômés d’Écoles supérieures, ainsi que 200 ingénieurs et techniciens.