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Un coin de l’exposition Korean Eye à la galerie Saatchi de Londres.

Photo : CTV/CVN

L’Anglais David Ciclitira est collectionneur et mécène dans le domaine de l’art contemporain depuis plus de deux décennies. Avec sa femme, Serenella, et la Saatchi Gallery de Londres, il a fondé en 2008 le Global Eye Programme pour célébrer annuellement les artistes émergents de l’Asie.

Avant le Vietnam, le projet a déjà été organisé en Corée du Sud, Indonésie, Hong Kong (Chine), Malaisie, Singapour et Thaïlande. Les visiteurs ont pu profiter de toute une série d’expositions, de publications de livres et de remises de prix.

Le livre, édité en parallèle à l’exposition, permet de retrouver toutes les œuvres du Global Eye Programme.

Global Eye Programme démarrera au Vietnam en novembre prochain. L’idée pour cette édition est de réaliser un parcours en forme de S dans tout le pays, pour étudier et faire rayonner l’art contemporain depuis Hanoi jusqu’à Hô Chi Minh-Ville. L’événement sera également soutenu dans sa démarche par la publication d’un livre, Vietnam Eye.

«Pourquoi est-ce que j’ai choisi le Vietnam parmi les autres pays asiatiques ? C’est simple, je veux aller au Vietnam, un pays qui compte beaucoup d’artistes», confie David Ciclitira. Et d’ajouter : «Je suis convaincu que nous aurons un livre intéressant sur l’art contemporain vietnamien. Mon épouse est enthousiaste à l’idée de venir au Vietnam, et moi aussi je dois l’avouer».

David Ciclitira, l’homme derrière les artistes contemporains asiatiques.

Photo : CTV/CVN

Très ouvert, il partage ses initiatives et ses intentions motivant ce projet. «Outre de dynamiser l’art contemporain, +Global Eye Programme+ a pour objectif de sensibiliser le public et de transmettre l’inspiration à la jeune génération à travers des artistes locaux talentueux, dénichés par nos soins. Nous ne souhaitons pas présenter un individu, mais un collectif», explique-t-il.

Des ambassadeurs de l’art contemporain

Huit ans après son lancement, Global Eye Programme a permis de rapprocher davantage les artistes et le public. L’événement est aussi un tremplin pour les artistes locaux, qui peuvent par la suite émerger à un niveau international, les Sud-Coréens Boomoon et Lee Hyungkoo en sont deux parfaits exemples.

C’est aussi un moyen pour faire comprendre le rôle et la place des artistes dans les sociétés. «Un artiste malaisien m’avait confié un jour qu’il était très ému de voir ses proches le reconnaître en tant que tel, et ce grâce au +Global Eye Programme+, se souvient David Ciclitira. Ils s’étaient montrés farouchement opposés à son choix, voulant qu’il devienne soit médecin soit avocat».

Des élèves singapouriens étudient l’œuvre primée par le Eye Awards 2016 dans la catégorie Sculpture.

Selon lui, le développement des arts joue un rôle important dans le développement d’un État, permettant de refléter au mieux sa culture. Il juge notamment que l’on emprunte en général trop facilement «la route» de la gastronomie pour découvrir un pays, tandis que celle à la rencontre des artistes locaux se trouve être bien plus intéressante et enrichissante. «Je pense que les meilleurs ambassadeurs des arts contemporains restent les artistes eux-mêmes», souligne-t-il.

Et finalement, qui pourra profiter des retombées du programme ? David Ciclitira s’exclame : «Tout le monde !». Pour lui, il va de soit que les premiers bénéficiaires vont être les artistes, pour leur carrière. Il compte aussi le Vietnam, et ce en terme de marque nationale. Mais c’est au fond tout un cercle vertueux qui se met en route. «La presse va pouvoir trouver des sujets inédits et diffuser de nouvelles informations. Les collectionneurs auront la chance de découvrir de nouvelles oeuvres. Les galeries pourront exposer de nouveaux artistes. Enfin, ma femme et moi-même. Car nous bénéficions aussi du plaisir de réaliser un tel projet», conclut-il.