Soulignant l'importance stratégique de l'Inde dans la politique extérieure du Vietnam, il a rappelé que les relations bilatérales n'ont cessé de s'épanouir au fil des générations de dirigeants comme entre les peuples des 2 pays pour atteindre la qualité de celles que l'on connaît aujourd'hui, c'est-à-dire d'une amitié traditionnelle, d'une coopération intégrale et d'un partenariat stratégique.
S'agissant de l'expérience du Vietnam acquise en cette période de transition d'une économie planifiée et centralisée à une économie de marché, Nguyên Phú Trong a indiqué que son pays avait établi une économie de marché à orientation socialiste.
Cela signifie concrètement de s'intéresser à la croissance économique comme aux problèmes sociaux, à la garantie de l'équité sociale et à la réduction des écarts entre les plus riches et les plus pauvres.
L'économie vietnamienne est dans une phase de transition, qui exige l'établissement d'un bon équilibre entre offre et demande, entre croissance économique, progrès et équité sociale, de même qu'entre préservation des identités culturelles nationales et protection de l'environnement, et ce dans un contexte d'intégration au monde. "Cela permet de s'assurer d'un développement durable et de garder le cap du socialisme", a-t-il insisté.
Selon Nguyên Phú Trong, le Vietnam a obtenu de premiers résultats probants, notamment dans la mise en oeuvre des politiques sociales et la réduction de la pauvreté, de 48% auparavant à environ 10% à présent. "C'est ce facteur qui permet à notre gouvernement et à notre régime de gagner l'estime du peuple, comme à nos politiques de demeurer stables", a-t-il précisé.
C'est le succès d'une bonne vingtaine d'années de Renouveau qui a permis au Vietnam de sortir de la pauvreté et d'améliorer nettement les conditions de vie de sa population. D'un pays autrefois fermé, le Vietnam entretient désormais des relations avec 177 pays ainsi que 224 organisations économiques et commerciales internationales. Sa place dans le monde ne cesse de s'élever, a-t-il estimé.
À la question de savoir s'il est temps pour le Vietnam de mettre en place un pluripartisme, le dirigeant a affirmé que son pays préconisait le développement économique, parallèlement au renouvellement progressif du système politique. Il a souligné qu'il faudrait recourir à un système politique propre au modèle d'économie de marché à orientation socialiste. Dans son processus de Renouveau, le Vietnam doit régler correctement les rapports entre Renouveau, stabilité et développement, au sein desquels la stabilité est une prémisse, le Renouveau, la force motrice, et le développement, les objectifs à atteindre.
Le Vietnam possède un système politique et social stable, la population a de facto le droit d'être maître, l'Assemblée nationale fonctionne de plus en plus démocratiquement et les collectivités assument leur tâche de veille comme de contrôle. "Le Vietnam se développe et en cette conjoncture actuelle, le maintien du système politique à Parti unique s'avère être la solution la plus opportune", a-t-il affirmé, ajoutant que multipartisme ne signifiait pas pour autant démocratie et qu'un pays à Parti unique n'était pas forcément moins démocratique qu'un autre. Chaque pays possède ses propres conditions et ses données historico-socioculturelles. Le plus important, c'est de faire en sorte que la société se développe, que la population soit heureuse et le pays stable afin que tous prennent leur essor. Économie de marché ne signifie pas forcément mise en place d'un régime pluripartiste. "Au Vietnam, rien ne conduit objectivement à l'institution d'un tel système politique, du moins à l'heure actuelle", a-t-il réaffirmé.
Hông Minh/CVN