"L’objectif de 300 milliards de dollars d’exportations en 2020 sera réalisable si le Vietnam exploite ses opportunités de commerce et mène à bien sa stratégie de marchés, tout en intensifiant sa restructuration économique», souligne le ministre de l’Industrie et du Commerce, Trân Tuân Anh. En 2015, les exportations nationales ont dégagé 162 milliards de dollars pour une croissance annuelle de 8,1%. Un résultat encourageant, même si l’objectif de 165 milliards n’a pas été atteint. Les États-Unis et l’Union européenne (UE) sont restés les premiers importateurs de produits vietnamiens.
Le Vietnam a signé, avec 11 autres pays, le TPP qui instituera une zone de libre-échange dont la population atteint 750 millions de personnes. |
Photo : Thanh Vu/VNA/CVN |
Le ministre a précisé que la chute vertigineuse des cours du pétrole a frappé de plein fouet le secteur pétrolier vietnamien qui a accusé en 2015 une perte de 3 milliards de dollars. Les exportations de riz, de textile, de chaussures et de produits électroniques ont, en revanche, enregistré une forte hausse. En 2015, le dispositif légal concernant les exportations a été révisé pour renforcer les exportations nationales, et la promotion du commerce a été intensifiée à l’étranger.
Des conditions favorables
Le Vietnam possède plusieurs conditions favorables pour augmenter ses exportations : une situation géographique avantageuse, une politique stable, une croissance soutenue, une intégration de plus en plus à l’économie mondiale… Et les accords de libre-échange conclus par le Vietnam promettent un bel essor économique à court terme.
S’agissant des défis que le pays devra relever, Trân Tuân Anh insiste sur les barrières techniques et commerciales imposées par des marchés potentiels mais exigeants comme les États-Unis et le Canada. Il est donc impératif de développer les débouchés à l’export, mais aussi d’élever la qualité comme la valeur ajoutée des produits, recommande-t-il.
De l’avis du vice-ministre, pour diversifier les marchés à l’export pour éviter les risques que présentent ses quelques grands marchés traditionnels, il faut renforcer l’assistance du gouvernement et des administrations en matière de politiques à l’export, de promotion du commerce sur les nouveaux débouchés, ainsi que renseigner les entreprises domestiques sur les nouvelles opportunités de commerce générées par les accords de libre-échange.
Le pays a signé des accords de libre-échange (ALE) avec la République de Corée, l’Union économique eurasiatique, l’UE et le partenariat transpacifique (TPP). Vo Tri Thanh, directeur adjoint de l’Institut national d’étude et de gestion économiques, estime que les retombées de ceux-ci profiteront significativement aux exportations vietnamiennes.
«Les avantages qui découleront de ces ALE seront considérables pour les exportations vietnamiennes. Des 12 pays parties au TPP, c’est le Vietnam qui en sera le plus grand bénéficiaire. Le volume de ses exportations textiles devrait doubler, et des millions d’emplois devraient être créés. Les exportations vietnamiennes en UE devraient augmenter de 30% à 35%», dit-il. «La priorité sera donnée aux ALE avec les Etats-Unis et l’UE. L’État va investir dans le secteur de la logistique, accélérer la réforme administrative et perfectionner son mécanisme du +guichet unique+ pour l’intégrer à celui de l’ASEAN», affirme Trân Thanh Hai, directeur adjoint du département de l’import-export, qui précise que des mesures ont été prises pour accélérer les exportations nationales en 2016.
Rôle important des conseillers
Le rôle des conseillers au commerce des ambassades du Vietnam n’est pas négligeable. Les services du commerce ont organisé plus de 600 promotions du commerce en 2014 et 2015. Les services du commerce des ambassades situés en Europe, au Japon et en République de Corée ont travaillé de concert avec les départements chargés des affaires de commerce pour introduire les produits vietnamiens dans les réseaux de distribution. Ils ont organisé des réunions pour présenter les produits vietnamiens, des journées et des semaines des produits vietnamiens.
Les entreprises vietnamiennes espèrent conquérir de nouveaux marchés et adapter leurs produits à la concurrence mondiale. |
Pour pénétrer les marchés étrangers et introduire les produits vietnamiens dans les réseaux de distribution étrangers, les entreprises ont besoin de connaître les besoins et les attentes de la clientèle étrangère, les habitudes de consommation et les prix pratiqués par les concurrents, autant de renseignements que les services du commerce des ambassades possèdent.
«Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les services du commerce aux États-Unis, en Europe et au Japon où nous avons déjà des débouchés pour nos produits, et en République de Corée qui a des besoins particuliers. Les services du commerce doivent organiser des actions, des colloques et des rencontres spécifiques à chaque filière d’export. Les entreprises ont besoin d’informations précises et nombreuses sur les débouchés à l’export», insiste Thân Duc Viêt, directeur général adjoint de la compagnie textile 10.
Nguyên Trung Dung, ministre conseiller et chef du service du commerce de l’ambassade au Japon, indique que les conseillers au commerce de son service vont intensifier leurs actions pour fournir aux entreprises vietnamiennes toutes informations favorisant leur implantation à l’étranger. «Les relations entre les entreprises nationales et les services du commerce doivent être renforcées. L’an dernier, nous nous étions fixés pour objectif d’approfondir les relations entre localités vietnamiennes et japonaises, ainsi qu’entre les entreprises des deux pays. Des conventions de coopération entre associations et entre entreprises des deux pays ont été signées», ajoute-t-il.
Le Vietnam a signé, avec 11 autres pays, le TPP qui instituera une zone de libre-échange dont la population atteint 750 millions de personnes. Les services du commerce ont pour mission d’aider les entreprises vietnamiennes à exploiter les dispositions de cet accord. Le montant des exportations aux États-Unis dépasse déjà 11 milliards de dollars. En 2018, lors de la première année d’application du TPP, le Vietnam devrait économiser 1,68 milliard de dôngs de taxes sur ses exportations textiles aux États-Unis, et 445 millions de dollars sur ses exportations de chaussures.
Pour gagner des parts sur le marché américain, les entreprises vietnamiennes doivent connaître les possibilités de débouchés. «Les services du commerce aux Etats-Unis et dans d’autres pays oeuvrent inlassablement pour aider les entreprises à occuper davantage de parts de marché à l’export. Ils ne peuvent cependant se substituer totalement aux entreprises. Outre d’améliorer la qualité de leurs produits, celles-ci doivent aussi avoir une démarche active, s’impliquer dans le processus et ne pas compter exclusivement sur le travail des conseillers au commerce dans l’étude des marchés», explique Đào Trân Nhân, ministre conseiller et chef du service du commerce de l’ambassade du Vietnam aux États-Unis.