Le tourisme littoral face au défi de la pollution

Le tourisme côtier et maritime du Vietnam a d’énormes potentiels de développement, mais ce secteur fait face à un certain nombre de défis en raison de la pollution croissante.

>>Le Vietnam est prêt à coopérer avec la communauté internationale pour protéger l’environnement maritime

>>La qualité de l'environnement marin doit être vérifiée régulièrement

Ramassage des déchets sur la plage de Quang Nam (Centre).
Photo : Huu Trung/VNA/CVN

Selon les récentes études de l’Institut de recherche pour le développement du tourisme (ITDR) de l’Administration nationale du tourisme du Vietnam (ANTV), les zones côtières du Vietnam accueillent chaque année près de 80% des touristes d’étrangers visitant le pays et 50% des touristes vietnamiens. Le tourisme maritime et insulaire représente environ 70% du chiffre d’affaires national du tourisme.

D’énormes potentiels à exploiter

Le Vietnam possède une mer de plus d’un million de kilomètres carrés, plus de 2.770 îles et de nombreuses belles plages du Nord au Sud. D’énormes potentiels pour l’économie maritime.

Parmi les belles plages et baies du pays, on peut citer la baie de Ha Long dans la province de Quang Ninh (Nord) - un patrimoine mondial reconnu par l’UNESCO en 1994 et l’une des sept nouvelles merveilles naturelles du monde depuis 2012, la baie de Nha Trang, dans la province de Khanh Hoà (Centre), et les plages My Khê, Non Nuoc, Bac My An de Dà Nang, dans la province de Quang Nam (Centre), qui toutes sont des destinations touristiques attrayantes. Cependant, le rapport de l’ITDR avertit que l’augmentation rapide de la pollution marine entrave le développement de ce segment touristique. Selon le rapport, la situation pourrait empirer si des mesures fermes et immédiates ne sont pas prises.

Identifier les sources de pollution, un impératif

Le professeur Phan Trung Luong, un expert en développement du tourisme maritime de l’ITDR, a souligné qu’il faut identifier les sources de pollution avant de prendre des mesures pour y faire face.

«Si la pollution est à un niveau modéré, la mer peut s’auto-nettoyer, ajoute-t-il. Mais si la pollution devenait trop lourde, ce ne serait plus le cas». Selon le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, les principales causes de l’augmentation de la pollution marine sont un développement industriel non durable et une production aquacole incontrôlée. L’augmentation constante de la population et l’insuffisance d’éducation à la protection maritime, ainsi que les lacunes du cadre législatif, sont également des causes qui contribuent à augmenter la pollution marine.

Selon ce ministère, de 70% à 80% des déchets en mer proviennent de sources terrestres, dont les eaux usées non traitées et les déchets solides des usines, des zones industrielles et des zones résidentielles, qui sont déversés dans les rivières près des zones côtières ou directement dans la mer.

L’utilisation d’explosifs ou de produits chimiques toxiques dans la pêche hauturière a rapidement épuisé les ressources halieutiques en entraînant des conséquences graves pour l’écosystème marin.

Chaque année, plus de 100 rivières dans l’ensemble du pays déversent dans la mer environ 880 kilomètres cubes d’eau et quelque 270 à 300 millions de tonnes d’alluvions, mais elles apportent aussi d’énormes quantités de métaux lourds et de substances chimiques toxiques provenant des zones industrielles et urbaines. Ces déchets entraînent une grande pollution marine et nuisent à l’aquaculture. Comme l’industrie du tourisme maritime dépend entièrement de l’environnement, les changements de ce dernier influent directement sur la qualité des produits touristiques et sur l’efficacité de l’économie touristique.

Pour Nguyên Tuân Dung, un expert de l’Académie militaire de logistique du ministère de la Défense, le tourisme maritime offre aux localités l’opportunité d’améliorer la vie des populations côtières, ainsi que de mettre en œuvre des programmes d’élimination de la pauvreté.

Selon les statistiques de l’ANTV, le pays compte environ 400 établissements d’héberge-ment et hôtels trois étoiles situés à proximité du littoral, qui emploient près de 60.000 travailleurs locaux.

Plan de développement du tourisme maritime

Touristes étrangers en baie de Ha Long, province de Quang Ninh (Nord).
Photo : Thuy Hà/CVN

Sur la base de l’orientation globale du développement du tourisme pour 2020, le Vietnam entend développer cinq zones à forte compétitivité régionale, que sont : Ha Long-Cat Bà, dans la province de Quang Ninh (Nord); Lăng Cô-SonTrà-Hôi An, dans la province de Thua Thiên-Huê, la ville de Dà Nang et la province de Quang Nam; Nha Trang-Cam Ranh, dans la province de Khanh Hoà (Centre); Phan Thiêt-Mui Ne, dans la province de Binh Thuân (Centre) et Phu Quôc Resort Island, dans la province de Kiên Giang (Sud).

Le pays concentrera également ses investissements dans d’autres zones de tourisme maritime à forts potentiels dont Vân Dôn-Cô Tô dans la province de Quang Ninh et l’archipel de Truong Sa (Spratly) dans la province de Khanh Hoà.

D’après Nguyên Tuân Dung, pour faire bénéficier d’un développement durable l’industrie du tourisme, le Vietnam doit résoudre immédiatement les questions de pollution dans ses zones côtières maritimes. «Il s’agit d’une des mesures visant à améliorer l’attractivité des produits du tourisme maritime du Vietnam».


Thuy Hà/CVN

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