Le “slow design” ou comment rester zen avec un intérieur durable

Aux antipodes de la fabrication industrielle, le “slow design” ou mobilier durable fait de plus en plus d’adeptes, avec un intérieur minimaliste aux lignes épurées et matériaux naturels, omniprésent au Salon du meuble à Milan.

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Un artisan japonais recoud à la main la gaine de cuir recouvrant le support d’une table Ritzwell au Salon du meuble de Milan. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Imperturbable, Atsuya Nakamura recoud à la main, avec des gestes calmes et précis, la gaine de cuir qui revêt le support d’une table d’appoint de son employeur japonais, ignorant la frénésie du ballet incessant des visiteurs du stand.

Il fait partie de la vingtaine d’artisans qui travaillent dans la manufacture établie par le fabricant Ritzwell en bord de mer près de Fukuoka dans le Sud-Ouest du Japon, “en osmose avec la nature” pour leur permettre d’imprimer cette sensation aux produits qu’ils créent.

“Nous ne faisons pas de production de masse, la finition de tous nos meubles est faite à la main, le design et le confort sont très importants”, assure Wataru Yano, directeur du marketing de Ritzwell. “Nos produits sont intemporels, ils durent le temps d’une vie et sont repassés à la génération suivante. Ils font la synthèse entre la tradition japonaise et le design contemporain”, relève-t-il.

Parmi les matériaux favoris de cette marque de haut de gamme, qui promet à ses clients “la détente et le calme”, figurent le bois massif de noyer et de chêne, combiné à un cuir épais et à l’acier.

Des visiteurs du stand de Ritzwell au Salon du meuble à Milan.
Photo : AFP/VNA/CVN

“Baisser la tension”

Nature et durabilité sont aussi le mantra du groupe finlandais Nikari, producteur de meubles design en bois. Son atelier est installé dans les lieux de la plus vieille usine du pays, datant de 1837, dans le village de Fiskars à l’ouest de Helsinki, et est alimenté à 100% en énergie hydraulique par une rivière près de là.

“Nous voulons baisser la tension artérielle de nos clients et créer une maison confortable où règnent l’harmonie et le calme”, explique, dans un sourire lumineux, sa Pdg Johanna Vuorio.

“Nikari vient des forêts finlandaises. Les arbres poussent très lentement, certains ont plus de mille ans. Nos tables et chaises peuvent durer plus d’un siècle”, dit-elle.

L’une des dernières créations, une table à café “centenaire”, fabriquée à la main en frêne ou en chêne massif, trône à l’entrée du stand, affichant sans complexes des fissures, signe de son authenticité.

“Nous ne cherchons pas à faire de l’argent facile avec des solutions bon marché, nous produisons à notre rythme sans nous précipiter”, informe Johanna Vuorio.

“Beaux et durables”

Le mouvement du “slow design” a été lancé au début des années 2000 par l’universitaire anglais Alastair Fuad-Luke, qui prône l’utilisation de matériaux naturels ou recyclés et milite contre la surconsommation, à l’instar du “slow food” ou de la “slow fashion”.

Un concept appliqué à la lettre par le designer indépendant Francesco Meda, qui collabore avec plusieurs marques, dont Alias et Acerbis, basées dans le Nord de l’Italie. “Au lieu de présenter, comme dans la mode, chaque année 20 ou 30 nouvelles collections et de mettre autant d’objets sur le marché mondial, il vaut mieux en fabriquer moins, mais beaux et durables”, précise-t-il.

Le stand de la marque finlandaise Nikari au Salon du meuble à Milan. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Francesco Meda réinvente des “objets iconiques créés par de grands maîtres qui ont marqué l’histoire du design” en leur apportant “une touche contemporaine”. Selon lui, “une chaise de qualité peut durer 150 ans”.

L’emblématique chaise en bois de frêne signée en 1996 par le créateur Riccardo Blumer, Laleggera, a ainsi été remise au goût du jour pour Alias avec de nouvelles finitions et un revêtement en cuir. Autre impératif, des “processus de production sains”. “Tout est fabriqué en Italie, à moins de 150 km des entreprises”, souligne Francesco Meda.

La production locale, dans les Andes colombiennes, et l’héritage artisanal sont également le leitmotiv de Verdi, entreprise familiale de Bogota, qui a exposé tapis, revêtements muraux et couvre-fenêtres au Salon milanais.

“Tout est fait à la main. Nous créons des textiles contemporains en respectant des techniques ancestrales. Des fibres naturelles sont utilisées dans 95% de nos produits”, assure Tomas Vera, Pdg de Verdi.

Des fibres comme le fique, originaire des Andes, le plantain, la soie de mûrier ou la laine d’alpaga sont combinées avec des fils de cuivre et d’acier inoxydable.

Des secrets de fabrication qui intéressent au plus haut point les clients. Selon M. Vera, “les consommateurs sont beaucoup plus conscients et demandent ou vérifient constamment si notre travail est durable”.

AFP/VNA/CVN

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